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16 octobre 2020 5 16 /10 /octobre /2020 09:42
10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2
10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2

En octobre 1801, Bory de St Vincent s’élançait du front de mer de St Denis de La Réunion, à 5 h 00, pour une traversée Nord-Sud. Cet officier, biologiste, géographe, naturaliste avait soif d’aventures, de découvertes. Par cette traversée, il a été le premier à apporter une description scientifique de l’île, de ses reliefs, de sa végétation, de son volcan. Il laissa son emprunte avec le baptême de deux cratères : le Dolomieu ( Nom de son ancien professeur) et le Bory ( Son propre nom pour le cratère sommital).

Le 29 octobre 1989, ils étaient 550 « marcheurs » au Barachois, à St Denis. A 5 h 00, ils s’élançaient dans l’inconnu, pour une grande marche, un treck sous les craintes voire critiques d’une partie de la population. C’était le départ de la Marche des Cimes, un des premiers voire le premier ultra trail au monde. Cette idée, un peu folle, deviendra au fil des années un monument, la fête des Grands Fous. En 1989, j’avais sept ans. Je débutais la course à pied aux cotés de ma sœur Solène, dans les traces de Papa qui débutait sa carrière d’ultra fondu.

Passer la frustration de l’annulation des épreuves du Grand Raid 2020, il m’était nécessaire de rester mobilisé. Après une belle préparation, tous les voyants étaient au vert pour réaliser un joli Trail de Bourbon. Après quelques échanges avec Daniel Guyot, 25 fois finishers du grand raid, une idée s’est imposée à nous. Et pourquoi pas parcourir le premier itinéraire, celui de la première grande traversée, celle de 1989, la Marche des Cimes. Tout un symbole car Daniel était l’un de ces pionniers. Il avait mis 34 h 00 pour boucler ce qui allait être son premier ultra. Depuis, chaque année, il participe à de très nombreuses courses sur ses deux terres (Bretagne – Réunion), tant sur le bitume que sur les sentiers, du court et évidemment du long car tout est bon pour le Breton ! Et surtout, Il n’oublie jamais son contrôle technique annuel, le Grand Raid de la Réunion. Alors chaque mois d’octobre, si vous voulez échanger avec cette légende bretonne, et bien, rendez-vous au stade de la redoute !

10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2

Samedi 10/10/2020, Barachois. Daniel me remet symboliquement un de ses dossards d’époque. J’accroche cette relique avec 4 épingles à nourrisses, tradition oblige. Je lui propose de ne le porter que pour la photo, pour ne pas abimer ce petit trésor. Il préfère que je le garde symboliquement tout au long de l’aventure, tout comme lui. Nous aurons donc, tous les deux, le dossard 142. Daniel sous pèse mon sac et se rend compte que je ne pars pas en minimaliste. Normal, je porte toute ma nourriture et autres équipements qui me seront nécessaire si le temps se dégrade. La traversée se fera en quasi autonomie. Un seul ravitaillement prévu, au km 80, à Mare à Boue.

Bientôt 5 h 00, nuit noire et silencieuse sur St Denis. Pas de car podium, de speaker, de bénévole, de spectateur, de musique d’ambiance, …

Je m’ouvre aux différentes stimulations sensorielles qui viennent immortaliser ce moment dans mon esprit. Les éclairages publics, l’odeur plaisante de la boulangerie voisine, le bruit des poubelles ramassées par les éboueurs, les lumières des quelques véhicules remplies de jeunes fêtards rentrant de soirées festives, le son des vagues qui viennent se heurter aux murs et font rouler les galets du rivage. Et dans ce décor, deux drôles de dames, Mireille et son amie Odile, présentent pour assister à notre envol. Elles nous communiquent leurs bonnes humeurs.

10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2
10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2

5 h 10, le départ est donné. Au moment où nous nous apprêtons à traverser la route  nationale, un car jaune passe devant nous. Eclats de rire avec Daniel. Et oui, ce serait peut-être plus simple de monter dedans, direction St Philippe. Je sais que beaucoup de personnes peuvent remettre en cause l’utilité de ce genre de défi, chercher une explication sans jamais la trouver. Ce genre de causerie, nous nous en foutons clairement ! Une passion, un besoin, un équilibre à nos vies. Et puis mince, « Il faut se tromper, il faut être imprudent, il faut être fou ! L’Homme n’est pas fait pour être figé. Il faut arriver par discipline à n’avoir que des tentations relativement nobles. Et à ce moment-là, il est urgent d’y succomber. Même si c’est dangereux, même si c’est impossible…. Surtout si c’est impossible ! »  (Jacques Brel).

Pour débuter, nous remontons l’axe majeur de la capitale, la majestueuse rue de Paris. La pente est déjà ascendante ! La ville d’histoire est endormie ! Même pas un chien errant ! C’est sûr que ce n’est pas la même ambiance que le départ du Grand Raid à St Pierre. En toute honnêteté, je suis tout autant excité qu’au départ de la diagonale ! Je m’élance pour une sorte de quête personnelle, une rencontre avec l’histoire de « mon » sport. Ce défi a beaucoup de sens pour moi, un besoin de retour aux sources, à l’authenticité de cette pratique.

Les monuments historiques se succèdent ; je ne parle pas de Daniel (quoi que !), je fais plutôt référence aux magnifiques bâtiments, maisons coloniales et autres maisons créoles. A notre droite, la préfecture, l’hôtel de ville, l’artothèque, le musée Léon Dierx, l’Evêché, mon boulot puis le somptueux jardin de l’Etat.

Alors que j’avais prévu 40 minutes pour la première partie, nous voilà à la Providence en 20 minutes. Daniel ne manque pas de me chambrer. Nous en rigolons. Nous laissons la ville derrière nous et débutons le sentier d’entraînement des Dyonisiens, le sentier Mercure qui permet de rejoindre le village du Brûlé.

Je donne l’allure. Au programme, échanges, questionnements, ladilafé, ... Daniel me partage des anecdotes de sa première Marche des Cimes, son équipement de l’époque, son sac, sa lampe de fortune, …  Réveil musculaire sympathique, tout en douceur, qui nous permet d’avaler les 700m de D+ et d’atteindre le village des hauts après 1 h 08 de grimpette.

Daniel m’indique qu’une amie à lui nous attend à la sortie du village pour une petite photo ! Il s’inquiète de notre rythme avec la crainte de me freiner. Je lui répète que ce rythme est parfait et que seul, je n’aurai pas été beaucoup plus vite. C’est proche de mon allure ultra. Il ne me croit pas. Il me dit que je vais bientôt décoller. Et voilà notre photographe. Pause photo, sourires ! Les 142 ont de l’allure ! Cette fois, c’est bien le moment de se séparer, d’avancer à nos rythmes respectifs. Je trottine et après quelques minutes, je n’ai plus de Daniel dans mon rétroviseur. Je me retrouve en solo comme à mon habitude. A savoir que 99 % de mes sorties s’effectuent en solo.

10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2

Après Mamode Camp (1200 m d’altitude ; pk 12), je croise le dénivien Alain qui me salue et me demande si je vais à la Roche Ecrite. Je rigole nerveusement et lui réponds « oui, et après je vais à Salazie, Mafate, Cilaos, au Volcan puis à St Philippe ! ». Echanges rapides et de suite je pense à Papa lors de son Grand Raid en 2010 car nous avions fait de nombreux kms avec Alain. Arrivée au terminus de la route, je vais pour remplir mes flasques d’eau…. Faudra repasser car le robinet coule à sec. Cela commence bien !

Direction la Roche Ecrite ; 9 kms et un peu plus de 1000 m de D+ à avaler. Au départ entouré par de nombreux cryptomerias, je m’enfonce ensuite dans la forêt de bois de couleurs. Le sentier monte de manière continue mais la pente n’est jamais trop élevée. Je trottine la majorité du temps. Autour de moi des fougères arborescentes, des longoses et des sabres marrons. Les tamarins des Haut font leur apparition, le gite de la plaine des chicots n’est donc pas loin. Me voilà au cœur du parc national. J’aurai mis 1 H 00 depuis Mamode Camp. Endroit paisible, tout en harmonie.

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Un peu plus haut, je sors du sous-bois, la végétation laisse place à de grandes plaques de lave. C’est toujours aussi magique. Peu de randonneurs. 8 h 50, je me présente au sommet de la paroi, à 2276 M d’altitude. Bonjour Salazie ! La vue est dégagée sur le cirque. Je me pause, mange un peu et fais des photos, …

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Désormais, c’est la descente du Mur. C’est quoi un mur ? Et bien, c’est un truc qui ressemble à cette paroi qui va me faire descendre dans le cirque de Salazie à Grand Ilet. 1000 m de denivelé en l’espace de 2 kms 300. En gros, c’est la descente la plus costaud ( et dangereuse) que je connaisse. Donc, je me mets en mode concentration au maximum. J’ai toujours été stupéfait de savoir que la Marche des Cimes empruntait ce sentier, dans ce sens ! Inimaginable aujourd’hui d’envoyer des coureurs, en course, dans cette descente.

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10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2

Après cette partie ultra piégeante, je déboule sur la route. Je tourne à droite, direction le centre de Grand Ilet. J’alterne course et marche rapide. Je devais arriver ici pour 12 h 00. « Petit » plantage car ma montre indique 9 h 46 (27 kms). A proximité de l’église (1100 m d’altitude), je fais le plein d’eau et vais faire un tour à la boutique. Je mets mon masque et me prends une petite bouteille de Cilaos, histoire de faire des recharges en magnésium. Il va falloir compenser la déshydratation car Il fait déjà très chaud. La partie à venir est une longue montée de 10 kms jusqu’au Col des Bœufs. Rapidement, je sens que les sensations sont de moins en moins bonnes. Impossible de trottiner, souffle court, jambes lourdes, … C’est quoi ce bazar. L’inquiétude monte, je suis au ralenti. Vers le 35 ème kms, je m’allonge sur la table d’un kiosque.

Pendant 15 minutes, je suis à plat sous cet abri à l’ombre…. Je me dis que le druide Daniel va apparaître. Il aura peut-être une potion magique. Petit appel à Natacha qui m’envoie une vidéo des enfants qui m’encouragent ! Trop chou, le meilleur des remèdes. Hop, je me remets à la verticale et repars de l’avant. Je bois beaucoup car je suis persuadé que tout cela est lié à un coup de chaud. N’ayant plus d’eau, je prends une bouteille à la boutique du parking du col des bœufs. Je discute avec le gardien du parking. Je le préviens que le deuxième 142 ne va pas tarder !

10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2
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Après 6 h 55, j’arrive au Col des Boeufs à 1956 m d’altitude. Bonjour MAFATE ! Cette fois, les randonneurs sont en nombre. Je ne traîne pas et dévale le sentier en direction de la plaine des Tamarins. Plus les mètres passent, plus je sens que la forme revient. Je profite du décor, le Gros Morne, les trois Salazes, le Grand Bénare droit devant. Je traverse les clairières de joncs entourées par des tamarins majestueux. Ah salut les bœufs ! Ils sont tranquilles au milieu du chemin ! En un peu moins d’une heure, j’arrive à l’ilet de Marla.

10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2
10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2

Après une pause hydratation, je file vers le Col du Taibit. Beaucoup de randonneurs se questionnent sur ce dossard que je porte. Des regards le plus souvent, des questions parfois. La montée se passe sans encombre (37 mn depuis Marla). Bonjour CILAOS ! Au sommet, comme à mon habitude, je me pose sur ma pierre fétiche. Petite collation à 2081 m d’altitude. Je me sens bien. 2H 00 depuis le col des bœufs. Je gère étape après étape.

10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2

Un petit chien noir vient à ma rencontre. Il me regarde manger… Bon je craque et lui file un peu de barre énergétique. Allez, hop, j’ai une belle descente qui m’attends ! Et c’est parti ! Le chien m’accompagne pendant 15 minutes. Je prends beaucoup de plaisir, m’amuse en relançant à chaque virage, en sautant de marche en marche.  J’arrive au pied du taibit après 43 minutes de descente.

 

Et là surprise, je suis accueilli sous les applaudissements de Mireille et Odile. Elles sont aux petits soins. Je profite de ce ravitaillement providentiel. J’en profite surtout pour faire le plein d’eau. J’ai loupé la source Ti Louis. Elles me disent ne pas avoir de nouvelles de Daniel. Je reste à peine 5 minutes et je repars. Le temps est magnifique ! Les touristes m’acclament. Je suis un brin gêné.

 

Sur la portion qui m’emmène à Cilaos, je lance une visio avec mes parents, mon frère ! Alors que je cours, ils mangent dans la maison familiale en Bretagne ! Bon appétit ! Cilaos, ville magique ! J’avais prévu d’y arriver à 19 h 50. Et bien, il est 15 h 30 ! Alors que je prends des photos des Thermes, je croise Mireille qui, au volant de sa voiture, m’annonce que Daniel est 10 minutes derrière. Je suis stupéfait. Je sais que je ne traine pas. Depuis le col des bœufs, j’ai vraiment l’impression d’envoyer ! Mes chronos me le confirment. Il doit se doper au Chouchen.

10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2
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La partie suivante s’effectue par la route jusque Bras Sec. Une transition asphaltée où je prends du plaisir à bien dérouler. Le décor est top, top, top. Cilaos, c’est tellement inspirant ! Je m’interroge sur la suite des opérations. Dois-je attendre Daniel. Je pense que Oui, mais d’un autre côté je le sais, il souhaiterait que je continue à mon rythme. Je prends donc la décision de poursuivre et je verrai bien.  

Au niveau de Bras Sec, Mireille et Odile ont mis en place un vrai petit stand de ravitaillement. C’est le luxe ! Surprise, Thomas et Nathalie arrivent. Nathalie, ma coéquipière de la Zembrokal 2018, m’informe qu’elle va m’accompagner jusqu’au coteau Kerveguen. Je suis Heureux car la montée à venir est vraiment redoutable. Les grands raideurs savent de quoi je parle !

Le brouillard est présent mais pas la fraicheur. Il fait lourd. L’objectif est de monter à 2206 m d’altitude ! Donc en 2 kms 200, je vais devoir avaler 800 m D+. La montée du rempart, c’est une succession de très grandes marches, de lacets, d’échelles, de portions raides voire très raides. J’ai très peu de points de repères. Nathalie se charge de m’en donner. Alors que j’avance à un rythme continu, nous papotons. A quelques reprises, j’ai besoin de reprendre mon souffle. Nathalie m’informe que Daniel a quitté le ravitaillement 40 minutes après moi. A notre grande surprise, le bleu du ciel apparait.

Après 1 h 10 de grimpette, nous arrivons au Coteau Kerveguen ! C’est magique ! Panorama de carte postale, le Piton des Neiges, la mer de nuages surplombe Cilaos, la plaine des cafres et ses étendues vertes de l’autre côté ! Il est 17 h 45 et cela fait 12 h 35 que j’ai quitté le Barachois. 70 kms et 5500 m de D+. Une envie de me poser. Je trouve un petit coin et m’allonge 10 minutes. Un sms à Natacha pour lui préciser mon estimation d’heure d’arrivée à Mare à Boue, un dernier Merci à Nathalie et j’entame la descente vers la plaine des Cafres.

10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2
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10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2
10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2

Contrairement à Daniel, j’aime bien la partie à venir. De la caillasse, du technique, de la boue. Mon défi du moment, allumer la lampe le plus tard possible. Alors, je mets les watts en mode surexcité ! C’est trop bon. Petit moment de plénitude que j’aime à ressentir dans ma pratique. Voici la zone humide du plateau Kerveguen, puis encore de la caillasse, des racines. Je pense de plus en plus aux pionniers, en imaginant leurs états d’esprits après avoir grimpé le Kerveguen.

Et voilà Bras chanson où je veille à éviter la chute. C’est dans cette partie que je m’équipe de la superbe frontale de mon ami Olivier. Un vrai phare pour cette lampe 100 % locale ! Après le passage des échelles, la descente est progressive, boueuse mais beaucoup moins qu’à l’accoutumée. J’adore courir la nuit ! C’est dans ces moments que je suis le plus en connexion avec mes sensations internes, ma respiration, mes mouvements. Le ciel est étoilé, la température encore douce malgré l’altitude (1500 m).

A 19 H 40, j’arrive à Mare à Boue, 80 ème kms de l’aventure (14 h 30 d’efforts).  Natacha n’est pas là… Normal, je lui ai dis que j’arrivais entre 20 h 00 et 21 h 00 (sachant qu’à la base elle devait venir à 1 h 30 du matin…). Pas d’inquiétude, je m’adapte et continue ma route. Un km plus loin, une lumière se rapproche,… c’est Natacha et Léane. Pendant dix minutes, je me ravitaille, me change intégralement en m’équipant chaudement. Certes je n’ai pas froid mais je sais où je vais et me doute que je vais bien cailler. Je prends également des réserves d’eau car je n’aurai plus de point d’eau jusque St Philippe (donc 45 kms sans possibilité de faire le plein). Je me charge de 3 litres d’eau et boissons d’effort. Je mange des pâtes, fais des bisous et repars en direction du Volcan ! Merci à mon assistance de choc, des Amours !

Du bitume jusqu’au chalet des pâtres (4,5 kms depuis Mare à Boue), et de nouveau du sentier. Je traverse les prairies en suivant l’étroit sentier entouré de barbelés. Au très loin, le point rouge de l’antenne du Piton Textor. J’ai 700 m de D+ avant d’y arriver. Depuis mon ravitaillement, j’ai mis la musique. Au programme, c’est Bal la Poussière avec musique Bretonne, Réunionnaise et Mauricienne. Seul au monde…. Pas toujours. Les vaches affalées dans l’herbe grasse me regardent d’un air songeur. Au loin des frontales …. Non, les étoiles ! Je passe quelques ravines et l’herbe laisse place aux grandes marches terreuses, puis à la caillasse. Les montées se succèdent et le décor devient de plus en plus minéral. J’arrive au Piton Textor. La foule est en délire ! Je parle des crapauds. J’hallucine ou pas….

Je poursuis en direction du point culminant de cette Marche des Cimes, l’oratoire Ste Thérese. Le sentier se poursuit dans les branles verts qui voient leur taille diminuer à mesure que l'altitude augmente. La pente est souvent forte sur un sol parfois constitué de terre friable et glissante, parfois de cailloux et parfois de plaques de lave. La zone du Bois d’Ozou est vide de randonneur ! Vu l’heure, je crois que c’est plutôt normal.

Allez, encore 20 minutes de montée ! Peu de temps après la stèle dédiée à Josémont LAURET, je me surprends à évoluer sur une piste, ressemblant étrangement au chemin des Anglais. Après 10 minutes, je comprends que je suis sur un mauvais chemin. Je fais demi- tour en mettant ma lampe en éclairage maximal, trouve une trace que je suis. Me voilà dans une petite caverne (celle des lataniers ?)…. Bref, après 30 minutes, je retrouve enfin le bon sentier ! Au niveau de l’oratoire, 2400 m d’altitude, je m’improvise un petit pique-nique nocturne (22 h 00). Je suis étonné par mon relatif bon état physique malgré les presque 17 h 00 d’efforts. Petite pensée pour Gilles Trousselier qui avait remporté la Marche des Cimes de 1989 en 16 h 02 ! Le second, le mythique Laurent Smagghe avait mit 18 h 30.

10/10/2020 - Marche des Cimes - Edition 2

J’entame la descente en lacets et parvient à l’un des joyaux de l’ile, la plaine des sables. Je passe en quelques secondes d’une zone verdoyante à un désert où ne pousse que quelques branles miniatures.  La scène me parait surréaliste et j’adore. Courir sur la plaine des sables au milieu de la nuit. Chacun son trip, hein !

Des milliers d’étoiles m’observent évoluer droit devant sur un sentier plat et sableux.  Je me dirige vers la Griffe du diable, effectue la courte montée qui m’emmène sur la piste du volcan.

Vers 22 h 40, j’arrive au parking qui longe cette piste. Je suis proche des 100 kms. Cet endroit est l’ancien poste de ravitaillement du Grand Raid. De nombreux souvenirs me reviennent en tête (2008,2009,2010 !). A ma grande surprise, les deux drôles de dames sont là ! Après m’avoir donné des nouvelles de mon acolyte, elles m’informent qu’il fait 2 degrés et me proposent à manger, à boire…. Je décline. Je ne reste même pas une minute ! En fait, mon esprit est déjà projeté sur la longue descente qui me tend les bras. Selon ma feuille de route, il me reste 3 h 20 jusque St Phillipe.

Je prends le GR R2, sentier qui croise à plusieurs reprises une piste. Le balisage est de qualité. Je reste vigilent pour ne pas faire une mauvaise chute. Sous mes pieds, de la scorie, du graton, des coulées de lave lisses en cordées.

J’arrive à l’intersection après 40 minutes depuis le parking. Je suis agréablement surpris. Un beau panneau m’indique le chemin à prendre pour me diriger vers le gite de Basse Vallée. Il faut aller à droite, laisser le GR à gauche. Je vais donc à droite, continue sur la piste et au bout de 5 minutes, je retrouve le GR…. Je reviens sur mes pas, tourne en rond, puis en carré, puis en losange… Je cherche ce putain de sentier !!! 20 minutes plus tard, je m’attarde à proximité d’un vieux piquet en bois et décide de m’aventurer sur les cailloux alentours. Une trace se dessine, et après une centaine de mètres, je tombe sur un marquage au sol !

Il est bientôt minuit et je m’élance sur le sentier Jacques Payet. 12 kms de descente (1600 MD-) jusqu’au gite de Basse vallée. Une découverte, une sacrée découverte ! Et encore, d’après Daniel, j’ai eu de la chance car le sentier était plutôt praticable (beaucoup plus sec par rapport à ces précédents passages). Je regarde ma montre car j’ai prévu une descente de 1 h 20. Là, j’ai plané.

 

Plus je descends, plus la végétation devient luxuriante et humide ! Après avoir glissé sur la caillasse, je patine dans la boue en sautant de très hautes marches naturelles. Je saute d’une racine à l’autre, dévale la pente en m’accrochant dès que je peux à une branche. La végétation est de plus en plus dense. Les fougères se multiplient, les branles sont remplacées par des pimpins de hauts puis par des tamarins des hauts et les goyaviers.  Ce sentier est très usant. Au bout de 1 h 30, le sentier devient moins technique. De longues portions roulantes se succèdent.

Après deux heures, je traverse une ravine (ravine bras panon), sors du sentier et déboule dans un champ de canne. La pente est toujours forte. Je descends sur une piste entre les champs de canne mais pas de gite ! Une grande ferme sur ma droite, je ne comprends pas ! J’apprendrais plus tard que j’étais dans les hauts de st joseph, en haut du village de Jacques Payet, finalement très proche de la rue Claude Marion…. Je tourne pendant 15 minutes, essaye de trouver un sentier, un chemin, une route. Mais rien…. Je remonte une piste et trouve enfin un sentier. Ouf me voilà prêt à continuer ma descente. Mais un soucis de taille se présente, je ne fais que monter…. Au bout de 15 minutes, je repère un drôle d’arbre que j’ai déjà vu…. Ce n’est pas possible, je remonte le sentier Jacques Payet !!!!!!! Panique, j’appelle Daniel.

 

Mon telephone n’a quasiment plus de batterie. « Daniel, je suis perdu ». Il essaye de repérer ma position et pense que j’ai loupé l’intersection vers le gite. Il me conseille de remonter alors que j’étais en train de redescendre. Allez demi-tour, je remonte. Après 20 minutes, je trouve un petit sentier qui part sur le côté !  Aucun panneau ! Je descends le rempart avant de franchir la ravine de basse vallée. Dernière montée qui se ponctue par une grande échelle. J’arrive enfin au Gite de Basse Vallée (600 m d’altitude). Gros soulagement ! Cela fait partie du jeu ! J’ai dû perdre 50 bonnes minutes dans cette histoire.

Le final, c’est une belle route forestière de 8 kms. Si les jambes répondent bien, j’avoue qu’il me tarde d’arriver au bout du défi. J’attends avec impatience chaque borne kilométrique, seule point de repère pour m’aider dans ma progression. Le son de l’océan se fait de plus en plus présent. Je souris bêtement et chantonne. J’arrive au Baril, au niveau de la route nationale. Une voiture ! Mon comité d’accueil est bien là ! Natacha et Léane me félicitent ! Je m’allonge direct sur un muret et regarde les étoiles !

Marche des Cimes, j’ai survécu ! J’aurai donc mis 22 h 20 pour effectuer cette traversée Nord Sud. Au final, 125 kms, 7200 m D+

Trace de Daniel

Trace de Daniel

Mon relevé. Je n'ai pas la suite. Autonomie de ma montre limitée.

Mon relevé. Je n'ai pas la suite. Autonomie de ma montre limitée.

Un peu plus tard, Mireille et Odile nous rejoignent. Elles sont toujours aussi enjouées ! Elles m’offrent un panier garni ! Elles sont géniales ! Pour finir, car c’est une coutume à chacun des mes ultras, je déclare qu’il s’agissait de mon dernier défi de ce type car je suis rassasié. Et comme d’habitude, Natacha répond : « on en reparle demain ! ».

Daniel finira, en forme, en 27 h 22. Il aura mis 7 heures de moins que sa première Marche des Cimes, 31 ans plus tôt. Et quand je pense que quatre jours plus tard, il s’est élancé (avec Mireille) sur une traversée Sud Nord ! Contrôle Technique Validé !

Merci à tous d’avoir partagé de près ou de loin à cette 2 ème édition de la Marche des Cimes !

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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 17:05
Hier, 10 kms de l’Entre Deux. Après une longue période de coupure, j’ai repris le chemin de l’entrainement depuis début janvier. 6 kg de plus sur la balance, révélateur de vacances festives et surtout gustatives. La chaleur ambiante, ce manque de légèreté à chacun de mes pas, sont autant de freins à ma motivation,… Mais, mais, je suis au début de ma prépa grand raid 2017 donc faut s’y mettre. Etape par étape. La première, la perte de poids et le retour des sensations. Au programme, PPG (orienté sur les gammes, la qualité du pied,…), de la VMA sur parcours nature et le retour du travail de seuil sur le front de mer. Pour que ce soit un peu plus ludique, j’ai décidé de faire un 10 kms afin de remplacer une des séances au seuil. Me voilà inscrit au 10 kms de l’Entre Deux. Bien que mon record soit de 35 mn 43, je vise (sincèrement) un chrono entre 41 et 42 mn. Le parcours est parait-il exigent, deux boucles avec une longue montée et donc une longue descente.

Le départ est fixé à 19 h 30, je m’échauffe à partir de 18 h 45. Vers 19 h 10, je croise Gino, mon coéquipier du team Cilaos. Il m’informe que le départ sera donné à 20 h 00. Pffff…. C’est quoi ce délire… Quelques minutes plus tard, je relance mon échauffement. Je cours avec Gino. Nous sommes salués par beaucoup de coureurs, spectateurs. Un sujet récurrent : le duel entre Gino et moi-même. Le team a lancé un jeu de pronostic afin de savoir qui de nous deux allait finir ce soir devant l’autre, et surtout avec quel écart.

Je finis mon échauffement avec Sébastien Costecalde, le 9 ème du dernier UTRB 120 kms. Je suis content de retrouver ce coureur très sympathique !
Beaucoup de monde aux abords du site de départ. Je ne connais pas le parcours, tout comme Gino. Le départ est donné.
Photo : Serge Pothin

Photo : Serge Pothin

Le rythme est de suite soutenu. Je me retrouve vers la 40 ème position juste derrière Sébastien. Je regarde rapidement et ne repère pas Gino. Environ 400 m après le départ, il me dépasse en m’encourageant. Il fait nuit, l’éclairage public ne couvre pas toute la chaussée. J’évite la chute de justesse en passant sur un dos d’âne. D’autres coureurs ont de belles frayeurs avec la présence de trous,… Si je refais cette course, ce sera avec une frontale.

Gino rejoint un groupe, se place devant et continue à remonter dans le classement. Je ne le lâche pas. Je reste à 10 mètres. Nous grimpons pendant 2 kms. Au moment de négocier un virage serré, je passe à son extérieur. Je ne le calcule pas, je veux finir devant lui. S’il veut mes encouragements, il faudra qu’il attende longtemps. Droit devant, il me prend en chasse et me repasse directement. Je sais que je suis en sur régime mais je suis un compétiteur, je veux lui donner du fil à retordre. Au niveau du ravitaillement, alors qu’il prend le temps de s’hydrater, je continue mon chemin. Je suis donc de nouveau devant lui. J’accélère afin de lui mettre un peu de distance, rien de tel pour atteindre son moral. J’ai toujours en point de mire Sébastien qui fait une course magnifique.

Nous voilà dans la descente, et maître Gino me dépasse à vive allure. J’essaye de l’accrocher mais impossible. Il remonte coureur par coureur. Il s’éloigne….. De retour dans la ville, un peu de faux plat montant. Je relance, accélère, redouble les coureurs qui m’ont passé dans la descente. Mon objectif, revenir sur Sébastien avant le passage de la ligne qui marquera la fin du premier tour. Je suis de mieux en mieux. Plus je reviens sur Sébastien et plus La silhouette de Gino se dessine. Passage de Gino au 5 kms 100 en 19 mn 41. Je passe en 20 mn 00 avec Sébastien.
Avec Sébastien. Photo : Serge Pothin

Avec Sébastien. Photo : Serge Pothin

Sébastien m’indique que Gino est proche, qu’il peut m’aider à le rattraper. Ça j’aime ! Sauf que je rentre dans une phase de moins bien. Cela va durer à peine 2 minutes, le temps de prendre un gel.
Je repars dans ma quête. Je le vois au loin, je me rapproche de lui dans cette longue montée. Il double des coureurs mais moi aussi ! J’ai lâché Sébastien. Il fait chaud, je dégouline de transpiration…. Dernière descente et de nouveau l’élastique se tend et casse. Je ne vois plus Gino, mais je ne lâche rien. Je suis seul mais derrière un groupe de plusieurs coureurs se rapprochent. Je ne sais pas leur nombre. J’entends juste une multitude de pas sur le bitume. Des spectateurs que je ne connais pas m’encouragent, m’informent des écarts avec Gino. Dernier km, un coureur à 100 m, je veux le manger. Allez, on sert les dents,… dur, dur…. Je donne tout. La ligne d’arrivée me tend les bras. Voilà, j’y suis après 39 mn 40 d’effort (24 eme). Au vu du parcours, de ma forme du moment, je suis plus que satisfait. Gino est devant à 1 mn 02, avec un chrono de 38 mn 38. Bravo à lui, il était plus fort aujourd’hui. Mais attendez que je perde mes kilos en trop, que je monte en puissance et on en reparlera bientôt ! Pour ceux qui en doute, nous sommes camarades et tout cela est un jeu entre nous. Une motivation en plus pour se dépasser !

Merci au Team Cilaos pour leur confiance.

Merci à Natacha et Léane pour leurs encouragements !

Je tenais à saluer ma nouvelle coéquipière du team à savoir Zagathe pour sa belle course, sur un format qu’elle affectionne peu.


Aujourd’hui, sortie de recup dans Mafate avec Olivier, Popeye et Virginie. Merci à eux pour cette belle ballade sous le soleil et la pluie.

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25 septembre 2016 7 25 /09 /septembre /2016 13:00

Un trail ou plutôt une course de côtes de 41 kms. Départ au niveau de la mer avec une partie sur le sable noir jusqu'au Cap la Marianne. Puis, montée dans la Savane en direction de St Gilles les Hauts. Ensuite, c'est le Bernica, Tan Rouge, la forêt des Tamarins, avec une arrivée sur le site du Maïdo, 2200 m d'altitude.

Un parcours original qui a tout sa place dans le calendrier réunionnais. Les sols sont variés et les paysages sont magnifiques.

 

Une semaine avant son départ vers la métropole, Solène participe également à ce trail.

6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
Photo : Gil Victoire

Photo : Gil Victoire

Photo : Serge Pothin

Photo : Serge Pothin

6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
Photo : Michel Jourdan

Photo : Michel Jourdan

6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
Photo : Patrick Lauret

Photo : Patrick Lauret

6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
Photo : Patrick Lauret

Photo : Patrick Lauret

6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms

Je termine à la 10 ème place en 4 h 57 mn 12.

 

1 PAYET Jean Patrice 4:21:14
2 VALADIER Benoit 4:28:00
3 TECHER Vincent 4:31:42  TEAM CILAOS
4 FONTAINE René-Fred 4:31:59  TEAM CILAOS

5 BOURRINET Romain 4:35:02

8 LEE SONG YIN Gino 4 h 51 mn 52 TEAM CILAOS

 

Chez les féminines, Solène l'emporte en 5 h 34 mn 28. Elle termine à la 29 ème place du général.

1 MOISAN Solène 5:34:28 TEAM OPEL Côtes d'Armor, dossard offert par le Team Cilaos
2 KLEIN Josette 6:08:42
3 HOAREAU Myrielle 6:20:09
4 BRASSAMIN Mahefanirina 6:21:49
5 BELLON Marie-Ange 6:26:40

6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms

Victoire par equipe avec le Team CILAOS ( Vincent - René Fred - Gino et moi même)

6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
6 août 2016 - Semi Trail de l'Ouest - 41 kms
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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 17:28

Le dimanche 24 juillet 2016, nous nous sommes rendus en famille dans le magnifique Cirque de Cilaos.

Solène, Cyrille et Yoann sont en vacances sur l'île. Après une semaine de randonnées dans Mafate, je leur ai proposé de courir le trail de Cilaos.

Solène participe au trail de 32 kms alors que Yoann et Cyrille décident de s'aligner sur le semi trail de 23 kms. Après plusieurs hésitations, je m'inscris la veille sur le semi trail. Pour l'occasion, nous créons le Team "La Bretagne Rigole". Il y a un classement par équipe prenant en compte les chronos des trois permiers coureurs de l'équipe.

Photo : Serge Pothin

Photo : Serge Pothin

Photo : Serge Pothin

Photo : Serge Pothin

Du côté de Bras Sec

Du côté de Bras Sec

Juillet 2016 - Trail de Cilaos
Allez Cyrille !

Allez Cyrille !

Premier Trail de 20 kms pour Yoann !   Photo : Serge Pothin

Premier Trail de 20 kms pour Yoann ! Photo : Serge Pothin

Juillet 2016 - Trail de Cilaos
Juillet 2016 - Trail de Cilaos
Juillet 2016 - Trail de Cilaos
Juillet 2016 - Trail de Cilaos

Une très belle course, un parcours technique au coeur d'une carte postale.

Sur le trail, Solène termine première féminine en 4 h 53 mn 52 s. Elle termine à la 18 ème place du classement général;

Sur le semi trail, je termine 12 ème en 2 h 46 mn 43.

Cyrille boucle son semi trail à la 21 ème place en 3 h 13 mn 13.

Yoann lui termine à la 34 ème place en 3 h 28 mn 12.

La bonne surprise et bien c'est la victoire du Team "La Bretagne Rigole' ! Victoire dédiée bien sûr à papa et maman !

Juillet 2016 - Trail de Cilaos
Juillet 2016 - Trail de Cilaos
Juillet 2016 - Trail de Cilaos
Juillet 2016 - Trail de Cilaos
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20 juillet 2016 3 20 /07 /juillet /2016 19:45
UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
A la suite de ma dernière sortie dans Mafate, le 7 juin dernier, j’ai dû stopper net ma préparation. En effet, une douleur s’est réveillée. Elle était perceptible tant à l’effort qu’au repos. Quelques jours plus tard, le diagnostic est posé : une périostite au niveau du jambier antérieur de la jambe gauche. Que faire, le temps est alors compté. En effet, je participe à un Ultra dans un mois. Il s’agit du Trail des 7 Couleurs, un ultra de 120 kms avec 4500 m de dénivelé positif. Cette course a lieu en terre mauricienne. Les frais étant engagés que ce soit pour le transport, l’hébergement et toute la logistique, je n’ai pas trop le choix. Le repos s’impose à moi. Mon corps me le demande, va falloir que je l’écoute. J’ai alors essayé de mettre toutes les chances de mon côté pour me présenter sur la ligne de départ sans douleurs. Un mois où j’ai suivi les conseils d’Arnaud Moël (collègue, ami, kiné,…) et Valérianne (kiné libérale). Du repos, du glaçage, du vélo et une reprise en douceur de la course sur pelouse.
Lorsque je quitte La Réunion, je ne suis pas rassuré par rapport au défi qui m’attend. Cependant, je positive en me persuadant que la douleur ne se réveillera pas. Le verdict dans quelques heures.
Pour la première fois, je voyage en solo sans ma petite famille. Ce n’est pas simple, Natacha n’a pas eu de congés. En ce qui me concerne, j’ai posé 3 jours sans soldes. Le matin du jeudi 7 juillet, soit 35 heures avant le départ, je m’envole vers l’Ile Maurice.
UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
Pour mon séjour, je pose mon sac de sport dans un magnifique Hôtel du sud de l’île, le Preskil. Je ne loge pas dans l’hôtel partenaire car mon budget ne me le permet tout simplement pas. Je ne suis pas le seul à avoir fait ce choix, puisque je retrouve plusieurs coureurs dans les allées de ce luxueux hôtel. Ainsi, mon voisin de chambre n’est autre que Georges Marie Hoareau : plusieurs podiums à son actif sur les courses mauriciennes, 3 ème de l’UTRB 2015. Je fais également la connaissance d’un traileur sympathique à savoir Sébastien Costecalde. Un ultra traileur en devenir, un autodidacte des sentiers.
La journée du vendredi est consacrée à la préparation de mes différentes affaires. Je relis mes notes collectées auprès de Gilbert, 4 ème l'année passée. Merci pour les infos. J’en profite pour faire différentes photos pour alimenter la page du Team Cilaos. Cela me détend. Il fait beau, l’environnement de l’hôtel est comment dire : très agréable !
UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
Avec les autres coureurs du Preskil, nous décidons de ne pas nous rendre au briefing qui a lieu à 18 h 00 au Shandrani (Hôtel partenaire). La course en taxi, à hauteur de 2000 roupies (50 euros l’aller/retour), nous refroidit. De toute manière, j’ai déjà pris toutes les informations nécessaires. Nous nous focalisons plutôt sur la recherche d’un taxi qui pourra nous prendre ce soir à 23 h 30 afin de nous emmener au Shandrani. Une navette, mis en place par l’organisation de course, attend les coureurs à 00 h 45. Reste un bémol, encore une histoire d’argent. Il y a quelques jours, je m’étais assuré que les non résidents de l’hôtel puissent utiliser cette navette. La réponse a été positive tout en m’informant que l’on me demanderait une participation financière. J’ai trouvé cela plus que limite… Finalement, on ne nous demandera rien. Encore heureux, me dis-je. Certains du groupe étaient prêts à faire demi-tour si cela avait été le cas.
Arrivés au Shandrani à minuit, nous déambulons dans les allées de l’hôtel avec nos tenues de trailers. Je salue Aubin qui participe à la course mais en relais. Il va prendre le départ et effectuera les 40 premiers kms.
Après 30 minutes de transport, nous arrivons à St Aubin. A quelques kilomètres au nord de Souillac en direction de Rivière des Anguilles se trouve la belle demeure coloniale du 19e siècle, d’où sera donné le départ de la course. A mon arrivée, je salue Laurent Nativel, speaker de la course, les différents membres de l’organisation et plusieurs coureurs. Le bruit fort de la sono tranche avec la quiétude des lieux. Une atmosphère paisible se dégage de cet endroit. Cela est amplifié par le peu de personnes présentes sur ce site de départ. Je trouve cette ambiance intimiste très agréable.
Côté compétition, si le nombre de coureurs est faible, la qualité du plateau est au rendez-vous. En effet, on peut noter la présence de Richeville Esparon (double vainqueur de Grand Raid Réunion), Georges Marie Hoareau (plusieurs podiums au Royal raid et à l’UTRB), Romain Bayol (l’un des meilleurs trailleurs mauriciens, 2 ème de l’UTRB 2015), mais aussi Mico Clain et la championne du monde Nathalie Mauclair ! Sans oublier, mon favori, le jeune malgache, second de l’UTOP 2016, Mahariniavo Rajoelison.
UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
Je craignais la pluie et bien nous avons la chance d’apercevoir les étoiles. Je craignais le froid et bien nous avons la chance de ne pas le ressentir. Le temps est idéal !
2 h 00, le départ est imminent. La voix de Laurent accompagne nos derniers mouvements, étirements. Il est désormais temps de se positionner sur la ligne de départ. Je me retrouve en première ligne. A mes côtés, Aubin qui demande à Nathalie si sa frontale est de qualité. Elle lui répond par la positive en lui précisant qu’il faut bien la régler. Ayant la même frontale, il est pris d’un doute car il n’a pas fait de réglages. Mais pas le temps de trop paniquer, le départ est donné. Simon Desvaux et Aubin, les deux relayeurs prennent les devants. Ils foncent. Rapidement, je ne les aurai plus en visuel.
Nous débutons entre les champs de cannes avec une pente douce. Les faux plats montants se succèdent et l’allure est soutenue. Je fais partie d’un groupe mené par Nathalie Mauclair. Nous sommes au niveau de la quinzième position. A mes côtés se trouvent Georges Marie et Edouard Reynaud. Je suis à mon aise, choisis de rester avec Nathalie. Sa régularité va être un atout pour mon avancée. J’essaye d’éviter les premières mares de boue. Mais au bout de 5 kms, pas le choix, il faut traverser de grandes étendues d’eau. Le sol est glissant, Georges Marie fait un grand dérapage et se retrouve au sol. Pas de bobos, il repart de plus belle. Mes pieds trempent déjà dans l’eau. Je crains les effets de la macération sur l’état cutané de mes pieds.
50 mètres devant notre groupe, j’aperçois la silhouette longiligne de Sébastien Bilocq. Je ne le connaissais pas avant cette course. Il est régulier, sa foulée est fluide. Je le prends en point de mire. En faisant quelques recherches après la course, je découvre qu’il a un beau palmarès avec notamment des podiums sur des courses mahoraises.
Nous évoluons entre pistes larges et sentiers monotraces. Les coureurs sont silencieux. Notre souffle et le bruit de nos pas dans la boue viennent rompre le silence ambiant. Chaque coureur est concentré sur ses appuis. Je dérape, nous dérapons. Vers le 10 ème kilomètre, notre groupe revient sur Richeville. Nous le dépassons puis le lâchons. Un km plus tard, j’entends des pas se rapprocher. C’est Richeville qui nous dépasse à vive allure. Je m’interroge sur son attitude…. Que cherche-t-il ? Au vu de ses variations d’allure, j’envisage déjà pour lui un abandon.
Les dernières pentes vers le Parakeet sont bien plus ardues. Mais j’arrive toujours à courir, relance dès que possible. Je suis juste derrière Nathalie. Nous apercevons au loin le sommet grâce à la signalétique lumineuse présente sur la grande antenne. J’enfile mon k way car le vent souffle de plus en plus fort. La pluie commence à tomber. Dans une descente boueuse, Nathalie dérape et se retrouve à terre. Elle repart de suite. Je glisse moi aussi, récupère une de ses gourdes tombée à terre. Je la lui redonne et tombe encore. Une mare plus tard, ma chaussure reste engluée dans la boue. Je suis en chaussette. Je suis un peu Cendrillon dans le sud ouest mauricien. Je reste zen, faut pas s’énerver, cela ne sert à rien. Je rentre sous la tente de ravitaillement avec Nathalie. 20 kms d’effectués, 855 de dénivelé positif cumulé depuis le départ. Nous sommes à la 10 ème position. Tout va bien, je suis lucide, répond calmement à l’interview de Laurent, en profite pour refaire mes lacets. Un verre d’eau et ça repart.
Je sprinte pour retrouver la foulée de Nathalie. Edouard revient également sur nous. Nous entamons la descente vers Les Gorges. Cela descend droit dans la pente et l’état du sentier est pourri ! C’est le mot ! De la boue, de la boue et encore de la boue. Nathalie est en difficulté, assure ses appuis. Nous échangeons quelques mots au sujet du Grand Raid, mes expériences passées sur l’épreuve réunionnaise. Me sentant de plus en plus à mon aise, je passe devant et me retrouve rapidement seul. Je me laisse aller, prends du plaisir. Les glissades s’enchainent. Arrivé au point le plus bas, après une descente de 650 m dénivelé en 3 kms, je remplis mes gourdes et ne m’attarde pas.
En me retournant, je ne vois aucune frontale. Je débute la fameuse montée du Piton de la Petite Rivière Noire. Je me dirige vers le point culminant de l’île. 4 kms de grimpette droit dans la pente, 700 m de D+. Je n’ai jamais monté un truc pareil ! J’ai voulu du sport et de l’aventure et bien je suis servi. A un moment, je me retrouve face à un gros rocher, je cherche mon chemin. J’essaye de le contourner, m’enfonce dans la forêt puis reviens sur mes pas. Je reviens donc devant ce gros rocher, l’observe et découvre une corde ! Ok, je l’attrape et utilise mes bras. Le plus dur en fait, c’est le manque d’appuis sur cette roche glissante. Hormis cette petite hésitation, je ne me pose quasiment pas de question sur la trace à suivre. Le balisage est, je trouve, de qualité.
Au fur et à mesure de la montée, la végétation se raréfie, le vent et la pluie s’intensifient. Il commence à faire bien froid. Mes doigts se crispent. A proximité du sommet, je retrouve Aubin, immobile au milieu du sentier. Il n’est pas bien, il grelotte, il a un gros coup de moins bien. J’essaye de le soutenir verbalement, lui donne quelques conseils. Je lui dis de ne pas lâcher, d’avancer. Malheureusement, il sera contraint à l’abandon quelques kms plus tard. Au sommet, il fait encore nuit. Dommage, je n’aurai pas la chance de profiter du panorama ! Alors que c’est le déluge, je découvre une petite tente. Un membre de l’organisation sort sa tête, note mon numéro de dossard. Les conditions sont apocalyptiques. Je leur envoie un « courage » ; Il semble étonné ! Moi je descends, le jour va se lever, je vais bientôt avoir chaud ! En tout cas je l’espère. J’ai parcouru 27 kms, 1591 D+.
Le début de la descente est un vrai bourbier. Je m’accroche aux branches et quand il n’y en a pas et bien je fais du toboggan. Je m’assois et me laisse aller. Quelques hématomes plus tard, j’arrive de nouveau à courir. Je pense à bien m’alimenter et à bien boire. Tiens un coureur me rejoint, c’est sébastien B que j’ai doublé, sans m’apercevoir, au ravitaillement des Gorges. Je me retrouve devant un grillage d’une hauteur de 2 m 50. Je monte l’échelle avant de me tétaniser car euh.. il n’y a pas d’échelle de l’autre côté. Petit moment de panique. Sébastien me dit d’utiliser les deux bouts de bois installés en pont de singe. Je m’exécute, vraiment pas rassuré. J’ai failli poser ma main sur le barbelé. Une fois cette épreuve passée, je me fais doubler par Sébastien. Il est impressionnant, il disparait aussi vite qu’il est apparu. Je prends mon allure. Ce qui me préoccupe, c’est l’absence de ravitaillement… Je n’ai plus d’eau… Un point d’eau était prévu au départ de la réserve de la case Noyale. Mais, il n’y a rien. Je suis obligé de temporiser mon allure afin de limiter l’impact de ce manque d’eau.
Les longues lignes droites s’enchainent dans ce parc naturel durant au moins 5 kms. La pluie s’arrête. Un magnifique arc en ciel s’invite. Je cherche du regard d’éventuels animaux. Dommage, mon œil n’est pas assez aiguisé. Je sors du parc, me retrouve sur une route, me fait doubler par un bus mauricien « Angel of the Road ». Je traverse des salines. Me voilà qui arrive au kms 39, le ravitaillement des Salines Pépinières. De l’eau, enfin !
Photo : Alexandre Gilles

Photo : Alexandre Gilles

UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
Romain Bayol anime la tête de course

Romain Bayol anime la tête de course

Alexandre Gilles me prend en photo. Il attend Aubin qui doit lui passer le relais. Je lui donne des nouvelles peu rassurantes de son coéquipier. Je me pose, remplis mes gourdes. On me propose du poulet, de la tomate mozzarella, des fritures,… je ne prends rien, je reste sur mes habitudes : gels, pâtes de fruit et encore des gels. Sébastien B se ravitaille. Alors que je m’apprête à repartir, Alexandre reçoit un coup de fil. Aubin abandonne. Alexandre prend le départ de son relais pour le fun. Je mène l’allure, il me prend en photo. Merci pour les souvenirs ! Le soleil tape fort. J’avance entre les salines. L'eau apportée directement par l’océan passe d'un bassin à un autre et s'évapore petit à petit pour laisser place aux cristaux de sel. C'est ici, que le sel est ramassé à la pelle par les mauriciens, soit près de 1500 tonnes de sel chaque année pour subvenir aux besoins de la population locale.
Photo : Alexandre Gilles

Photo : Alexandre Gilles

Ensuite, Je cours sur la plage sous le regard bienveillant d’un drone. Puis, c’est des pistes 4x4 que je dévale comme je peux. La terre s’agrippe sous mes chaussures, ce qui a tendance à me déséquilibrer. Ensuite, c’est une longue partie asphaltée. Etonnement, c’est dans cette partie que les doutes vont commencer à m’envahir. Et pourtant, j’avance correctement. 11 kms/heure au cours de cette portion. Passé le portail des Gorges (kms 50), mon rythme change à nouveau. J’adopte la marche rapide avec ma position d’économie d’effort à savoir les mains dans le dos. Pas l’ombre d’un coureur dans le secteur. Par contre que de chasseurs ! Je suis persuadé que Sébastien va rapidement me rejoindre.
La pente s’élève et me voilà dans la montée de Brisefer. Oh la vache ! C’est quoi cette grimpette. Les bras sont mis à contribution. Je me fais des pauses pour profiter de la vue. Et puis c’est agréable, il fait beau. Au loin, les coups de fusils s’enchaînent. Au nombre de coups entendus, je pense qu’ils ont chopé la bête. Si ce n’est pas le cas, ils sont très mauvais. Je m’accroche aux branches, utilise des cordes pour m’élever. Encore 800 m de D+ d’avalé.
Photo : Alexandre Gilles

Photo : Alexandre Gilles

Photo : Alexandre Gilles

Photo : Alexandre Gilles

Dans la descente, je ralentis car je butte dans les racines. Un petit manque de lucidité. Alexandre est parti devant. Je ne l’aperçois plus. J’avance à mon rythme. Sébastien ne reviendra pas. En effet, il s’est perdu dans la montée de Brisefer. Après de nombreux kilomètres hors parcours, il a préféré rendre son dossard. Dommage pour lui. Tiens, je croise un faisan femelle (précision essentielle !) qui se promène dans le secteur.
Après une longue descente, je m’approche d’un barrage. Je cherche mon chemin dans de hautes herbes, puis tombe en me prenant les pieds dans un grillage. Je peste. Je m’arrête un instant, prends le temps de visualiser le décor. Je repère une rubalise. Il faut passer dans l’eau. Ok.
Le ravitaillement a lieu au bord du lac, au niveau de la digue de Mare Longue. J’ai effectué 57 kms, 3000 m D+. Je m’approche de la mi-course.
Désormais, je dois mettre mon cerveau sur off. Droit devant, les lignes droites sont interminables. Cette partie de parcours, c’est du déjà-vu. Lors de mon Royal Raid en 2011, j’avais également parcouru cette partie seul. Que c’est long! D’après mes calculs, je suis désormais 4 ème. J’aimerais tant conserver ce top 5. Mais je n’y pense pas, la course est encore tellement longue.
Puis, c’est la descente vers Les Gorges. Ça glisse, il faut faire attention à la mauvaise chute. Au départ, je me retrouve sur un sentier monotrace où j’enchaine glissades sur glissades. Puis, la suite, c’est une piste large avec une perte rapide de dénivelé. J’assure au maximum mes appuis. Avant le ravitaillement au fond des Gorges, je traverse la rivière. Le courant est fort.
Kms 66, ravitaillement des Gorges. Chris Hamer m’annonce 3 ème. Ah bon ? Oui, Richeville a abandonné. La pluie s’intensifie. Je réclame mon sac d’assistance. Je me change intégralement, en profite pour me mettre de la crème anti frottement. Alors que je m’arrête moins de 1 mn sur les autres postes de ravitaillement, je passe quasiment 10 minutes sur ce site. Alexandre m’attend pour repartir. Alors que je finalise mon ravitaillement, Georges Marie fait son apparition. Il a l’air déterminé.
Arrivée au ravitaillement des Gorges (Photo : Organisateur)

Arrivée au ravitaillement des Gorges (Photo : Organisateur)

Le malgache, second au km 66 (Photo : Organisateur)

Le malgache, second au km 66 (Photo : Organisateur)

Georges Marie quatrième au km 66 (Photo : Organisateur)

Georges Marie quatrième au km 66 (Photo : Organisateur)

Nathalie Mauclair au km 66 (Photo : organisateur)

Nathalie Mauclair au km 66 (Photo : organisateur)

Sophie Blard au Km 66 (Photo : organisateur)

Sophie Blard au Km 66 (Photo : organisateur)

Sébastien Costecalde au Km 66 (Photo : organisateur)

Sébastien Costecalde au Km 66 (Photo : organisateur)

Alors que je repars avec Alexandre, ce dernier stoppe. Je ne sais plus pourquoi. Il ne me rattrapera pas… Pour une bonne raison. Je commence la montée du Parakeet et je suis en forme. Le ravitaillement m’a fait du bien. Je grimpe en chantant. J’appuie sur les cuisses, je suis de nouveau tout mouillé mais je m’en fous, je suis heureux.
Me voilà de retour au Parakeet (73 kms) ! Aubin m’encourage, tout comme de nombreuses personnes présentes sur ce site. Aubin semble aller beaucoup mieux que la dernière fois où je l’ai vu. Ravitaillement express et je repars. On m’annonce que le coureur malgache se situe à 15 minutes. Je chute lourdement dans une mare qui était en fait un trou ! Ma chute est amortie par l’eau. Trempé…Pas blessé…
Je pense que le parcours est l’inverse de ce matin. Mais non, ce n’est pas le cas. Longue portion de route puis des chemins forestiers. La monotonie est difficile à surmonter. Je suis seul au monde. Ah non, un chien errant noir va me suivre pendant au moins 2 heures. Je lui cause un peu. Il semble attentif. Je reviens sur deux coureurs. Ils participent au 47 kms. Ensuite, je suis en difficulté dans une longue descente boueuse où je n’ai aucune accroche. La partie suivante est encore pire mais cette fois je peux m’aider en m’agrippant à quelques branches. Je souffre, ma concentration est mise à rude épreuve. Quand je peux à nouveau courir, je revis. Progressivement, la forêt s’éloigne. Je retrouve les champs de cannes. La descente est régulière, la pente légère et la boue se fait plus discrète. J’avance à un bon rythme. Je suis persuadé que j’arrive à St Aubin. Mais ce n’est pas le cas. Encore 500 m et je suis à nouveau persuadé que j’y arrive ; Mais non, et ainsi de suite… C’est long !
Je retrouve enfin le site de départ. Je suis à St Aubin mais cette fois, j’ai 94 kms dans les jambes. Je me dirige vers le pointage. Quand j’arrive, je suis surpris d’apercevoir le malgache au loin. Comme à l’accoutumée, je m’arrête à peine. A cet instant, je ne pense plus au top 5, je ne pense pas aux derniers 26 kms. Désormais, je suis en mode : je vais revenir sur le maillot jaune du malgache. Les jambes répondent bien, la tête aussi. Quant à la blessure et bien elle est endormie ! Moi qui envisageais un abandon sur blessure… Le corps est tellement surprenant.
Le parcours passe alors à travers les bois, les champs de cannes à sucre et les pâturages. Quelques moutons m’observent. Je ne vois plus le second. Ah si, tout au fond là-bas, il se retourne, il ne semble pas en confiance. Je le vois qui pique un sprint et il disparait à nouveau. J’accélère légèrement mon rythme. Je continue à courir même dans les portions de grimpette. Je commence à me motiver pour un nouveau défi à savoir de ne pas allumer ma frontale avant le dernier ravitaillement, kms 110. Il me reste une heure avant la tombée de la nuit.
Tiens une tente de ravitaillement. On m’indique que je suis à 20 kms de l’arrivée. Et bien, les kilomètres sont de plus en plus longs. J’arrive le long des falaises, c’est grandiose. L’océan est agité. Les 10 kms à venir sont une succession de traversées de bras de mer, de descentes et de montées bien raides. Je ne suis pas rassuré quand je me retrouve dans l’eau. Heureusement que je passe de jour, je peux plus facilement travailler ma trajectoire. Je n’aperçois plus le jeune malgache. J’ai l’impression d’être au ralenti. La nuit arrive et je n’ai toujours pas pointé au dernier ravitaillement. Quelques foulées sur le sable immaculé et je m’équipe pour la dernière partie qui va s’effectuer sous la pluie et de nuit.
UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
Un spot lumineux au loin, j’approche du poste. Finalement, il me faudra 10 minutes pour y arriver. J’ai besoin que l’on me rassure car je suis à bout, en tout cas c’est ce que je dis. Avec du recul, c’est surtout mentalement que j’étais à bout. A partir de cet instant, je me mets en mode : à bloc jusque l’arrivée.
Je cours sur des zones herbeuses et sur de grandes plaques rocheuses au bord de l’océan. Je prends du plaisir, tends mes bras comme un oiseau. Le mari de Nathalie Mauclair m’encourage et m’indique que le second se situe à 10 minutes. Toujours ces 10 minutes ; J’accélère de nouveau. Il me reste 7 kms. Il faut que je conserve ma place sur le podium. Sur cette partie, je me repasse le déroulement de ma course, les émotions vécues, les paysages traversés. Alors que je cours dans mes pensées, j’aperçois au loin et à plusieurs reprises une lumière. Le second ? Je ne sais pas, en tout cas, j’y vais et je me dis que je débute une séance de fractionné sur la piste de Champ Fleury. Je poursuis le coach Fred et je ne le lâche pas. A chaque 100 m, Léane et Natacha m’encouragent. Allez, allez. La lumière se rapproche. Mince la rubalise, elle est où, marche arrière, marche avant, je reprends ma séance.
A 3 kms de l’arrivée, je rejoins Rajoelison. Il se met à marcher, je marche à ses côtés. Je lui propose que l’on finisse ensemble. Allez, on y va. Nous trottinons puis il s’arrête, marche de nouveau. Et puis, avec sa bénédiction, je reprends ma course en avant. De toute manière, au vu de l’énergie déployée pour rattraper le second, je n’ai qu’une envie, c’est d’y aller. Je suis un compétiteur, j’ai un dossard, je suis en course. Je suis euphorique. Sur cette portion, j’en profite à fond.
L’arrivée se profile. J’arrive sous la pluie après 17 h 28 d’efforts. Sonia, la femme de Sébastien, lance des "super Arnaud ». Je franchis la ligne dans une quasi indifférence. Johny, au micro, se pose la question de savoir si c’est le 2 ème qui est arrivé ou un relayeur. « Ah mais si, je crois le reconnaitre, mais oui c’est bien le 2 ème. Mais Arnaud, on ne t’attendait pas si tôt ». Et oui, c’est moi, je suis tellement fier de moi, de ma course. Je l’ai fait.
Je divague sur le site d’arrivée en profitant de la pluie. Moment de communion avec la nature. Puis, comme à mon habitude, je me trouve un coin d’herbe et m’affale au sol. Je suis au pied du bar pendant une dizaine de minutes. Je me ressource.
Merci aux miens, merci à mes différents soutiens tant ceux de cœur, que les amicaux ou encore les sportifs. Je pense également au team Cilaos en remerciant tout particulièrement Patrick pour son engagement dans le trail, pour la confiance qu’il m’accorde. Merci également à mes différents partenaires : Salomon, Petzl, Trail Sport et Randorun.
12 minutes après mon arrivée, Rajoelison franchit la ligne et finit troisième. Puis, voilà Georges Marie. Je commence à avoir froid. Mon sac d’assistance n’est pas sur le site. Je vais l’attendre 4 heures. Heureusement, Sonia me prête le pull de Sébastien et le casquetteur Mathieu me ramène quelques affaires qui feront l’affaire ! Merci à eux car je sentais que je rentrais dans une mauvaise spirale avec ma tenue mouillée.
Sébastien finit 9 ème. Yes, le trio du Preskil dans le top 10. Très content pour Sébastien même si il est un peu déçu car il a perdu du temps après avoir perdu lui aussi son chemin. Dans le taxi retour, Sonia nous raconte sa mésaventure. Pour assister à l’arrivée de son mari, elle a dû débourser 900 roupies (25 euros !). Non, ce n’est pas vrai. Si si, et elle a fini par payer. Comme alternative, on lui a proposé d’aller plus loin sur la plage. Génial, en pleine nuit, c’est super rassurant…. Bref, encore un fait (pas une opinion) à mettre dans le mauvais côté des observations faites pour cet ultra.
Photo Montage : l'homme de l'ombre du Team Cilaos

Photo Montage : l'homme de l'ombre du Team Cilaos

Une bonne nuit de sommeil et j’ai déjà l’esprit tourné vers le prochain objectif : Ma 5 ème diagonale, je veux bien-sûr parler du Grand Raid Réunion !
Résultats UTRB 2016 :
1 BAYOL Romain 15:49:00
2 MOISAN Arnaud 17:28:26
3 RAJOELISON Mahariniavo 17:40:24
4 HOAREAU Georges Marie 17:47:44
5 MAUCLAIR Nathalie 18:32:01 F 1ere F
6 CLAIN Mico 19:34:35
7 BLARD Sophie 19:34:37 2eme F
8 MIRANVILLE Julian 19:51:12
9 COSTECALDE Sebastien 19:55:22
10 DRIVER Percy 21:42:17
Photo : Magali Ardoino

Photo : Magali Ardoino

UTRB - Ultra 120 kms Ile Maurice - Juillet 2016
Photo : Organisation

Photo : Organisation

Photo : Organisation

Photo : Organisation

Sur la vidéo suivante​, reportage d'Alexandre Gilles sur l'UTRB. Nombreuses prises de vues où vous pouvez m'apercevoir !
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12 juin 2016 7 12 /06 /juin /2016 14:51
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
En préparation de l'UTRB 120 kms, j'enchaîne les sorties longues.
Au programme du jour, le tour des ilets de Mafate. Une belle ballade de 46 kms pour 3700 m D+. Comme à mon habitude, j'effectue cette sortie en solo.
Je me gare au départ du sentier scout. Je débute, à 5 h 50, par la route pour rejoindre le col des boeufs avant de plonger dans Mafate.
 
Direction La Nouvelle

 

 

 

Mafate dort

Mafate dort

Plaine des Tamarins

Plaine des Tamarins

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
La Nouvelle est l'îlet le plus habité du cirque de Mafate. Il est situé à plus de 1 400 mètres d'altitude.
Je passe, pas un chat, ... Ah si, un coq qui chante
Prendre à droite

Prendre à droite

Vue sur plaine aux sables

Vue sur plaine aux sables

Prendre à Gauche

Prendre à Gauche

Le sentier est envahit par la végétation

Le sentier est envahit par la végétation

Prendre à Droite

Prendre à Droite

Vue sur Marla

Vue sur Marla

Prendre à Gauche

Prendre à Gauche

Passerelle Ethéve

Passerelle Ethéve

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Une stèle regardant le Gros Morne rend hommage au chef de district forestier Joset Ethève "un grand bâtisseur" (1936 - 1988).
Chapelle de Marla

Chapelle de Marla

Marla, l'ilet le plus élevé de Mafate à 1645 mètres d'altitude. A l'ombre du Gros Morne, c'est le passage obligé pour se rendre à Cilaos depuis Mafate.
Si on lève la tête, on apperçoit le col du Taibit.

Si on lève la tête, on apperçoit le col du Taibit.

Le col du Taïbit à 2 054 mètres d'altitude est situé à mi-chemin de la ligne de crête entre le sommet du Grand Bénare et les Trois Salazes.
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
En route vers Roche Plate

En route vers Roche Plate

Attention, prendre à Gauche

Attention, prendre à Gauche

Francesco Cucco en tête du semi raid 974

Francesco Cucco en tête du semi raid 974

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Vue sur Roche Plate

Vue sur Roche Plate

Ecole de Roche Plate

Ecole de Roche Plate

Gite à Roche Plate

Gite à Roche Plate

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Vue à partir de La Brèche

Vue à partir de La Brèche

Montée vers Ilet des Orangers. Rubalises pour la course Raid 974

Montée vers Ilet des Orangers. Rubalises pour la course Raid 974

Ecole d'Ilet des Orangers - construite en 1982

Ecole d'Ilet des Orangers - construite en 1982

Chapelle d'ilet des Orangers - construite en 1984

Chapelle d'ilet des Orangers - construite en 1984

Vue sur la canalisation des Orangers

Vue sur la canalisation des Orangers

Descente  vers Ilet des Lataniers

Descente vers Ilet des Lataniers

Sortie d'Ilet des Lataniers

Sortie d'Ilet des Lataniers

Chapelle de Cayenne

Chapelle de Cayenne

La fameuse cloche de Cayenne

La fameuse cloche de Cayenne

La cloche de Cayenne, la plus vielle de l'ile, fabriquée en 1745 en Inde. Elle devient trésor de guerre en 1746. Le gouverneur Dupleix envoi la cloche à la Réunion. Elle devient l'une des deux cloches de l'église de St Denis. En 1878, installation de la cloche à Mafate les Thermes (Mafate les Eaux). Après l'effondrement du Bronchard en 1913, fin des thermes. Transfert de l'église et de la cloche à Cayenne.
Première école de Mafate..... construite en 1930

Première école de Mafate..... construite en 1930

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Après avoir été déserté en 1958 suite à un cyclone, l'îlet à Bourse a été repeuplé à partir de 1969.
Sortie d'Ilet à Bourse - Bouquet de Bambous !

Sortie d'Ilet à Bourse - Bouquet de Bambous !

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Le chouchou

Le chouchou

Arrivée à Ilet à Malheur

Arrivée à Ilet à Malheur

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
L' îlet porte ce nom suite à un affrontement qui eut lieu là en 1829. En effet, les détachements commandés par M. Guichard découvrirent dans le cirque un campement à l’ombre de deux crêtes et massacrèrent la quarantaine de fuyards qui y vivaient en autarcie complète : le lieu en a gardé le souvenir et s’appelle Ilet-à-Malheur.

 

Eglise d'Ilet à Malheur

Eglise d'Ilet à Malheur

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Arrêt à la boutique ! 15 minutes de pause

Arrêt à la boutique ! 15 minutes de pause

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Aurère (Orère)

Aurère (Orère)

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Le sentier Augustave démarre d’Aurère et longe une canalisation accrochée au flanc de la crête de la Marianne datant de 1978. Au programme, passages en corniche, passages panoramiques et vertigineux.
Au départ d'Aurère, il faut passer à proximité de la maison forestière de l'ilet datant des années 1990. Il faut longer la canalisation, passer des passerelles ou autres échelles. Le sentier nous mène dans la ravine du Bras Bémale puis, plus haut, dans la Ravine Savon. Attention aux passages étroits et glissants. Les cascades se font entendre, les traversées de rivière s'enchaînent (traversées de la ravine du Bras Bémale).
La dernière partie s'effectue en montée au cœur d'une végétation très dense. Les espèces envahissantes y sont nombreuses.
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Le sentier Augustave, un sentier où l'on prend de la hauteur

Le sentier Augustave, un sentier où l'on prend de la hauteur

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Ravitaillement nature : les goyaviers

Ravitaillement nature : les goyaviers

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Traversées régulières de rivière, ravine Bras Bémale

Traversées régulières de rivière, ravine Bras Bémale

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Suivre les marques blanches !

Suivre les marques blanches !

11 Juin 2016 - Tour des Ilets de Mafate
Sentier envahit de Longose

Sentier envahit de Longose

Sortie du sentier Augustave

Sortie du sentier Augustave

Vue sur Grand Ilet

Vue sur Grand Ilet

Au final, une bien belle ballade ! Très bonnes sensations. Un petit bémol, début d'une douleur au niveau du jambier antérieur : contracture ??....
Parcours à conseiller tant pour les trailers que les randonneurs. A chacun d'adapter le nombre de jours.
Données du Jour :
Temps total ; 9 h 25
Temps d'effort : 9 h 05
Roche plate atteind en 3 h 50
Cayenne en 5 h 00
Aurère en 7 h 15
Sentier Augustave en 1 h 38
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2 juin 2016 4 02 /06 /juin /2016 18:15
29 Mai 2016 - Trail du Colorado
Dimanche 29 mai 2016, je participe pour la première fois au Trail du Colorado, championnat régional de Trail Court, une épreuve de 42 kms pour 1800 m D+.
Je me réveille à 5 h 45 alors que la course débute à 7 H 00. Non, je ne suis pas en retard ! C’est juste le privilège d’habiter à 1 km de la ligne de départ. Je me prépare sereinement, vérifie de bien avoir tout l’équipement obligatoire. Un doute persiste concernant le choix du K way, soit le léger ou le plus chaud. Je jette finalement mon dévolu sur le plus protecteur en entendant le souffle du vent : le salomon Bonatti.

 

6 H 10, je retrouve Gino devant ma case. 5 minutes de marche en guise de réveil musculaire et nous débutons notre échauffement. Arrivés sur site, nous saluons nos « nombreuses » connaissances. Nous repérons quelques un des favoris du jour : Yohann Stuck, Jean Eddy Lauret, Fabrice Armand, Alexis Vincent, Wiliam Rasendrason (Madagascar), Céline Lafaye, Marcelle Puy,…
Photo René Carayol

Photo René Carayol

29 Mai 2016 - Trail du Colorado
Nous nous réunissons au niveau de la ligne de départ. Je me retrouve aux côtés de mon collègue de club Johny. Dans le cadre du championnat régional, il a vraiment une belle carte à jouer dans sa catégorie Master 2. Mais je n’oublie pas un autre objectif, qui le concerne autant que moi, à savoir le championnat par équipe pris sur les trois premiers de chaque club.

 

Je me retrouve en première ligne, les coureurs font le décompte et nous voilà partis pour 42 kms sur mes sentiers d’entrainements.
Photo Patrick Lauret

Photo Patrick Lauret

Photo : Laurent RCSD

Photo : Laurent RCSD

En guise d’amuse-bouche, une boucle de 1 km 500 au cœur du magnifique parc du Colorado. Nous emprunterons à deux reprises la terrible côte qui mène à la boule météo. Cette pente, je la connais bien car je la gravis à plusieurs reprises lors de mes séances de côtes ! Je suis vraiment dans mon jardin.

 

Nos premières foulées s’effectuent sous les flashs des nombreux photographes et sous l’œil perçant d’un drône. Je m’enflamme une vingtaine de secondes avant de me ranger dans le peloton. Au Passage du premier kilomètre, Gino est sur ma gauche, Johny sur ma droite. Nous évoluons autour de la cinquantième place. De nombreux coureurs sont en sur régime, il va y avoir de la casse. Céline Lafaye, championne métropolitaine (vainqueur du Trail Tour National en trail court 2015) est juste derrière.
Photo : Patrick LAURET

Photo : Patrick LAURET

Photo : Patrick LAURET

Photo : Patrick LAURET

Elle passe devant et mène le rythme de notre petit groupe. Johny s’échappe. Dans un virage, Marcelle Puy nous double et accélère. Gino la suit. Je reste aux côtés de Céline. Je finis la première boucle en 6 mn 44. J’avais prévu 7 minutes. La deuxième boucle sera beaucoup plus longue, puisque nous partons désormais pour 40 kms 500 !

 

 

Direction le sentier des Goyaviers, sentier qui longe le bord du rempart de la rivière St Denis. On entre directement dans un sous-bois assez sombre en raison de la végétation serrée. Les petits groupes de coureurs sont désormais constitués. Je suis les pas de Céline, j’ai de bonnes sensations. Je ferai le point à mon prochain point repère au site de La Fenêtre où j’envisage de passer en 23 minutes. Pour une fois ce sentier technique n’est pas glissant, ce qui est un vrai plus. Toutefois, la vigilance doit rester de mise sur ce chemin envahit par les cailloux et surtout les racines. Nous enchaînons les descentes et les gros raidillons. Céline court quasiment dans toutes les montées alors que je privilégie la marche active. Je reviens à chaque fois sur ses pas car elle me distance dans toutes les descentes. Je suis scotché devant son aisance. Quel spectacle!

 

29 Mai 2016 - Trail du Colorado
Nous débouchons à La Fenêtre en 22 minutes 45. Pas le temps d’observer le panorama sur la Rivière St Denis. Nous continuons sur le sentier monotrace qui chemine entre les goyaviers, les fougères ou les branles verts. La pente se fait plus sévère. C’est la fin de la période de fructification des Goyaviers et aujourd’hui pas le temps de déguster les derniers survivants. A terre, c’est une vraie boucherie : une bonne confiture de goyaviers qui rend le sol encore plus glissant. Les montées se succèdent et le rythme reste constant. J’échange avec Céline sur le parcours à venir, le kilométrage, mon timing prévisionnel mais aussi sur la Réunion, le grand raid,….

 

 

Nous débouchons sur la piste Forestière de la Plaine d'Affouches. J’avais prévu d’y arriver en 45 minutes, et bien ce sera en 42 mn 45. Je me mets à la hauteur de Céline. La suite, c’est 3 kms de course sur une piste en montée, des dizaines de longs lacets en direction du Kiosque d'Affouches.  Je me retrouve rapidement seul, hésite à rester avec Céline mais me résous à me concentrer sur mon rythme, sur mes sensations. Je reviens sur un groupe de quatre coureurs et prend de suite les commandes. Amyas Boithias vient à mes côtés. Nous échangeons sur la course et sur le classement par équipe. Le club de La Montagne est un sérieux concurrent. Mon pied gauche commence à me faire souffrir, j’ai dû trop serrer ma chaussure. J’arrive au Kiosque d’Affouches en 1 h 00 mn 20, remplis ma bouteille, règle le laçage de ma chaussure.

 

 

Au moment de repartir, Céline arrive et s’élance sur le sentier des Lataniers. Pour changer, je me place derrière elle. Nous ne savons pas quel est l’écart avec Marcelle Puy qui fait la course en tête.

 

 

Si le sentier est sec, il est envahi par les herbes hautes et par toutes sortes de plantes. C’est un sentier usant psychologiquement du fait de ses innombrables virages, de la concentration qu’il faut déployer pour éviter une mauvaise chute. A mon avis, le point clé de la course se situe sur cette portion « interminable ». Il faut arriver frais au village de Dôs d’Ane afin de pouvoir envoyer par la suite. Je pense mettre entre 1 h 20 et 1 h 30. Au bout de 20 minutes, je passe devant Céline et me retrouve à nouveau seul. Les petites ravines sont glissantes et certaines parties du sentier très étroites. Je tombe à trois reprises en me rattrapant comme je peux. Je regarde le plus souvent mes pieds, donc dommage pour les panoramas sur l’océan, sur les villes du Port et de Saint-Paul. Un seul coureur me doublera sur cette section, c’est l’un des coureurs rodriguais. Plus je progresse, plus la végétation se clairseme, plus les fougères sont nombreuses.
J’arrive enfin à Piton Grand Bazar avec une vue sur Dos d’âne. Le ciel est dégagé, le soleil bien présent. Il me reste plus qu’à descendre, sauf que j’ai sous-estimé cette partie. C’est étroit, glissant, pénible, bref je ne m’éclate pas.
29 Mai 2016 - Trail du Colorado
Enfin, me voilà à Grand Coin, un village de maraîchage au fond du Cirque de Dos d'Ane. J’ai finalement mis 1 h 30 depuis le kiosque d’Affocuhes (2 h 31 depuis le départ). Jamel est présent. Il m’encourage, me prend en photo et me donne des écarts : « 2 mn de Gino, 2 mn 30 sur Lionel ».
Le ravitaillement est proche. Je cours sur la longue portion bitumée entre les cases, les champs de cultures (salades, brèdes,). Je pointe en 2 h 40 sous les encouragements des relayeurs. A savoir qu’une course en relais a lieu en parallèle de l’épreuve solo.
29 Mai 2016 - Trail du Colorado
Je me ravitaille et repars en direction du parking de Cap Noir. Une montée sur la route que j’effectue à un rythme soutenu. Je suis bien et ça fait du bien ! J’ai parcouru 24 kms, il m’en reste donc 18. Je déboule sur le sentier et maintenant cela ne rigole plus. La pente est sévère. Je pousse avec mes mains sur mes cuisses à chaque franchissement de marches. Un coureur est à l’arrêt, stoppé par la survenue de crampes. Ça monte sévère, ça pique ! Les randonneurs s’écartent gentiment. Benjamin Bescond m’informe que je me situe à une minute de Gino.
La végétation est assez pauvre et permet de très larges panoramas sur le Cirque de Mafate (à ma droite) et sur Dos d'Ane (à ma gauche). J’approche du bloc pointu, la Roche Verre Bouteille. Michel Jourdan m’informe que Gino se trouve 30 secondes devant. Tiens tiens….
Photo : Serge POTHIN

Photo : Serge POTHIN

Photo : Serge POTHIN

Photo : Serge POTHIN

Photo : Michel JOURDAN

Photo : Michel JOURDAN

Je débouche à l’intersection des sentiers qui mènent soit au cap (vers la droite), soit à dos d’âne vers la gauche. Une fraction de secondes, je me pose la question du bon chemin à prendre. Il y a bien du balisage mais son positionnement tend à la confusion. Je retrouve mes esprits et file tout droit. C’est à cet endroit que Céline s’est plantée de parcours avant de faire demi-tour et reprendre sa marche en avant.

 

La montée se poursuit sur la ligne de crête, au plus proche du rempart. Le parcours est toujours aussi difficile. Je finis par rattraper Gino. Il lutte dans les montées mais se prépare à faire un bon final. Alors que nous avançons ensemble, je ressens des débuts de crampes au niveau des ischios. J’espère que je ne me suis pas mis dans le rouge pour rattraper mon dalon. Nous évoluons sous les bois de couleurs et rattrapons deux coureurs. Juste avant le Piton Fougères (1467 m), je lève le pied et laisse filer Gino. J’ai besoin de souffler. Cela fait 3 h 27 que j’ai pris le départ. Mon objectif de moins de 5 heures est plus que prenable, j’envisage désormais de descendre sous les 4 h 50.

 

Je rattrape de nouveau Gino au pied du Piton Batard. Une sacré grimpette où nous dépassons à nouveau deux coureurs. Une fois le sommet passé, je reprends mon rythme de croisière. Gino me reprend de la distance. Je lui dis de faire sa course, que je vais gérer. Je ne l’ai plus en visuel, il s’envole. J’ai des difficultés dans toutes les montées car je dois faire avec les crampes. Par contre, dans les descentes, je me laisse aller. Je m’amuse, sautille entre les racines et les cailloux. Au moment où je plonge vers le kiosque d’Affouches, j’aperçois Gino qui s’y ravitaille. Il repart à fond. Je pointe après 4 h 01 d’effort. 15 secondes d’arrêts et me voilà sur la piste.
Je suis à mon aise, relance, profite pour envoyer du bois. Je crains plus les montées futures du sentier Goyaviers. Je reviens sur deux coureurs, double l’un des deux. L’autre relance et reste devant moi. Coach Fred est présent, il m’encourage. J’atteins le sentier après 13 mn 10 de piste. Allez, je suis dans le final, dans moins de 40 minutes je serai affalé dans l’herbe du Colorado.
Je monte comme je peux. Dans les descentes, je reviens sur l’autre coureur. Puis il me lâche dans les montées suivantes. Avant la sortie du sentier, je tente un coup de bluff. Je le passe, accélère, le lâche. Mais, il me revient dessus et fait la même chose, et il me lâche. C’est ça le sport, c’est de bonne guerre. On se félicitera à l’arrivée sans se dénigrer. Je porte un dossard, je suis dans une compétition, donc je donne tout ! Et il a fait pareil, et je l’en félicite ! J’abdique en restant derrière.
Photo : Florent AGENOR

Photo : Florent AGENOR

Photo : Florent AGENOR

Photo : Florent AGENOR

Photo : Florent AGENOR

Photo : Florent AGENOR

Photo : Carine MAIGNAN

Photo : Carine MAIGNAN

L’arrivée se précise, j’entame la dernière descente. Alors que la ligne me tend les bras, j’entends les encouragements de Léane et de Natacha. Léane court vers moi, je l’attends. Nous franchissons la ligne ensemble.
Je termine à la 18 ème place en 4 h 46 mn 11s. Je termine 10 ème senior, 5 ème senior licencié. Avec mon club Deniv, nous terminons à la première place par équipe ! Johny fait 9 ème champion de la Réunion en Master 2. Gino finit 14 ème, 4 ème Master 1 de la course, 3ème Master 1 du championnat.
Céline termine finalement 3 ème féminine en 5 h 00. Je suis très content d’avoir fait sa connaissance, une chouette personne.
29 Mai 2016 - Trail du Colorado
Classement :
1 03:59:23 LAURET JEAN-EDDY
2 04:04:52 VINCENT ALEXIS
3 04:09:33 STUCK YOHAN
4 04:23:49 MITHRIDATE FABRICE
5 04:25:13 LEOCADIE RENE-PAUL
6 04:25:46 ROBERT JOSEPH GILBERT
7 04:30:45 EMILIEN JOSEPH ANDRE
8 04:32:20 ARMAND FABRICE
9 04:34:02 AIMART JOHNY
10 04:35:28 TILMONT LIONEL
11 04:38:26 LERIVAIN ÉRIC
12 04:39:13 RIVIERE NICOLAS
13 04:43:15 MARTEL PHILIPPE
14 04:43:33 LEE SONG YIN GINO
15 04:43:50 PUY MARCELLE
16 04:44:13 HUET RAPHAËL
17 04:45:40 LE TAREAU JEAN-ROCH
18 04:46:11 MOISAN ARNAUD
Je suis très satisfait car je retrouve du rythme et surtout je n’ai pas ressenti de douleurs articulaires, tendineuses. La prépa ultra se poursuit et les voyants sont au vert. La suite au prochain épisode ! Pour cela, il faudra sauter l’océan pour se retrouver en terre mauricienne !
29 Mai 2016 - Trail du Colorado
Pour finir, je souhaitais dédier ce modeste article à Eric qui va bientôt repartir au péi, vers le plus beau pays du monde : Notre Bretagne. Je t’embrasse.
29 Mai 2016 - Trail du Colorado
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23 avril 2016 6 23 /04 /avril /2016 11:06
Dimanche dernier, l’Athlétics-Club-des-Marsouins organisait la 2éme Edition de la Course de Côte de TAKAMAKA. Pour le parcours, une montée sur bitume d’une distance de 14 Kms pour un dénivelé positif de 690 m. Après un départ au niveau de la RN 2002 Bourbier les bas, nous avons emprunté le Chemin Maingard, la RD53 Chemin grand fond avec une arrivée donnée sur l’Aire de pique-nique de TAKAMAKA.
Après une arrivée tardive sur le site de départ, je commence mon échauffement. Malgré l’heure matinale (6h 30), je ressens rapidement la chaleur. Je salue mes collègues de Déniv, des coureurs connus comme Daniel Guyot, François Bardel ou encore Eric Lacroix.
Je ne connais pas le parcours mais j’imagine très bien ce qui m’attend. Et cela me fait envie. Une ascension d’environ 1 h 10 qui s’intègre totalement dans ma prépa Grand Raid. Et oui, mon esprit est déjà tourné vers le mois d’octobre 2016. Je vais essayer de grimper à une allure constante, et surtout de ne pas arriver cramer. Au vu de ma grosse semaine d’entrainements, j’attends de voir comment mes jambes vont réagir.
Un petit bisous à Léane avant le départ. 

 

 

17 Avril 2016 - Course de Côte de TAKAMAKA
Photo : club organisateur

Photo : club organisateur

Photo : club organisateur

Photo : club organisateur

Photo club organisateur

Photo club organisateur

7 H 00, les coureurs se retrouvent derrière une ligne virtuelle. Il n’y a pas foule et ce n’est pas pour me déplaire. Cela fait du bien de retrouver des courses à taille humaine. 100 participants prêts à en découdre.
Top départ, et me voilà en 20 ème position. Au vu des coureurs présents, j’aimerai accrocher un top 15. Un groupe se constitue composé d’Eric Lacroix, Patrick Essob, Lucas Piccin, François Bardel, Geraldo Trules, Jean Bernard Dijoux.
Je me concentre sur mon allure, fait abstraction des autres concurrents. Le rythme est soutenu, je me freine. Je me retrouve derrière un groupe de trois jeunes coureurs. Les juniors sont dans la place. Je prends un petit coup de vieux à leur côté. Un bruit mécanique m’interpelle. Je cherche du regard. Un scooter nous suit. J’espère que cela ne va pas durer longtemps car c’est désagréable. Notre groupe explose. Je me retrouve seul.

 

 

17 Avril 2016 - Course de Côte de TAKAMAKA
Nous voilà sur la départementale qui monte vers l’arrivée. Je gère ma progression en m’aidant des bornes kilométriques. Pas besoin de se retourner pour savoir si on me suit. En effet, le scooter se situe à une vingtaine de mètres. Il accompagne un coureur à pied et un coureur cycliste. Où plutôt, un scootériste et un cycliste accompagnent un coureur à pied…. Ils encouragent leur poulain, lui donnent des conseils. Ce qui m’exaspère, c’est ce bruit de moteur. J’essaye de lâcher ce petit monde mais je n’y arrive pas. Au contraire, ils me doublent. J’accroche mais je dois me frayer un passage. Le cycliste indique quand même à son collègue scooteriste de faire attention au coureur. Merci, oui je suis là !
Plus nous prenons de la hauteur et plus la nature s’offre à nous. Le parcours est très agréable. Je suis plus à mon aise quand la pente devient sévère. A chaque virage je relance en faisant attention de ne pas glisser sur les goyaviers qui jonchent le sol.
17 Avril 2016 - Course de Côte de TAKAMAKA
17 Avril 2016 - Course de Côte de TAKAMAKA
1 H 00 de course, j’accélère, lâche le trio, rattrape un coureur, le laisse sur place. J’aperçois les kiosques. L’arrivée est proche. Je franchis la ligne en 1 h 03 mn 43, à la 10 ème place ( 5 ème senior). Une belle course, une bonne organisation. Je conseille cette course, notamment si on apprécie le bitume et les côtes !
Photo : Club Organisateur

Photo : Club Organisateur

17 Avril 2016 - Course de Côte de TAKAMAKA
1 00:55:13 TRULES GERALDO
2 00:57:43 LACROIX ERIC
3 00:57:44 ESSOB PATRICK
4 00:59:11 DIJOUX JEAN-BERNARD
5 00:59:45 PICCIN LUCA
6 01:00:47 BARDEL FRANCOIS
7 01:01:28 HEBERT JIMMY
8 01:01:57 MAILLOT JEAN DANY
9 01:02:18 CORBEL YVONNICK
10 01:03:43 MOISAN ARNAUD Club Déniv (5 ème sénior)
11 01:04:13 Vidot Joey JU
Femmes:
1 ère : 01:17:04 FANCHIN VIVIANE Club DENIV
2 ème : 01:17:23 BITROU-GAILLARD ANNE Club DENIV
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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 17:47
27 mars 2016 - Foulées de la Trisomie 21  - 974

Dans le cadre de la journée mondiale de la Trisomie 21, une manifestation conviviale s’est tenue ce dimanche 27 mars 2016 à La Plaine des Cafres. 600 personnes se sont mobilisées que ce soit en effectuant la marche de 5 kms ou la course de 9 kms 400 (GPS d’un coureur).

Afin de soutenir les actions de l’association Trisomie 21-974 (Geist 21 : , j’ai souhaité participé à cet évènement. Courir pour une noble cause est toujours une source de motivation, d’autant plus quand cette cause nous touche personnellement. J’ai couru, bien sûr pour les personnes porteuses de Trisomie 21, mais également pour les autres jeunes et moins jeunes porteurs de Trisomie plus rare comme c’est le cas pour mon jeune beau-frère Mathieu. Sans oublier Maxime, mon cousin déficient intellectuel.

 7 H 00 du matin sur le site du Champ de foire du 28 ème Kms à la Plaine des Cafres, je retire mon dossard. Rien qu’en marchant, j’ai les jambes « lourdes ». Quoi de plus normal, après la course de la veille. Je me décide à faire un long échauffement pour essayer d’atténuer les courbatures. Il pleuvine, le temps est frais, nous sommes à 1600 m d’altitude. Le décor est somptueux, entre pâturages et montagnes. En m’échauffant, je repère une partie du circuit et découvre que nous allons empruntés quelques portions de sentiers. Heureusement, j’avais pris mes chaussures de trail, au cas où…

8 H 00, le départ est donné. Je me retrouve autour de la dixième place. Je trouve rapidement mon rythme. Au bout d’un km 500, je passe devant Nath et Léane. Cette dernière m’encourage en criant au maximum de ses possibilités.

Photo : Vincent Nativel

Photo : Vincent Nativel

Après 10 minutes d’efforts, je commence à rattraper des coureurs, à les doubler. Je suis à mon aise, notamment dans les parties techniques.

Photo : Vincent Nativel

Photo : Vincent Nativel

Etonnement les jambes répondent bien. Un coureur me double, me propose de l’eau. Je décline l’offre. Merci à lui. Il s’agit d’Alexandre Payet, un bon et sympathique coureur, qui lui aussi à participer au relais Transrun Semi. Nous courrons ensemble avant que je reparte de l’avant.

 

Nous avons passé la demi-heure, et alors que nous abordons un long faux plat montant, j’augmente mon rythme. Je me rapproche des deux coureurs qui me précèdent. Le sprint final s’annonce mais je n’arrive pas à combler l’écart.

 

Je franchis la ligne sous les acclamations des bénévoles venues nous faire une haie d’honneur. Je finis 5 ème place en 34 mn 40. Très belle satisfaction.

 

Merci à l’ensemble des bénévoles pour votre implication, pour la très belle ambiance. Merci à l’association organisatrice d’avoir mis en place un tel évènement.

 

L’année prochaine, les foulées de la Trisomie 21 auront lieu à la même période. Un 10 kms officiel, mesuré FFA, sera au programme.

Résultats :

1 er LALLEMAND Kevin 33:36

2 eme RIVIERE Lucas 33:51

3 eme GONTHIER David 34:33

4 eme LOUMAGNE Pascal 34:37

5 eme MOISAN Arnaud 34:40

6 eme LEFEUVRE Jerome 34:50

7 eme PAYET Alexandre 34:54

27 mars 2016 - Foulées de la Trisomie 21  - 974
Photo : Céline Tartine

Photo : Céline Tartine

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28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 19:10
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN

Transrun 2015, un de mes meilleurs souvenirs vécus dans le sport. Avec une équipe de copains (Olivier, Noé, Sarah, Gino, Bernard), nous avions remporté le relais Semi Transrun 1 ère édition. Une team avec des coureurs de tous niveaux où les compétences de chacun avaient été optimisées pour atteindre un objectif que nous avions rêvé et finalement atteint. Une équipe mixte qui remportait la victoire au scratch. Quel fierté d’avoir participé à cette aventure, d’avoir partagé des moments intenses en émotions. Un magnifique souvenir.

26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN

Transrun 2016, une nouvelle aventure avec de nouveaux partenaires de jeu. Je reviens pour défendre mon titre. Depuis le début de l’année 2016, je fais partie de la toute nouvelle Team Cilaos. Cette course sera la première sortie des 12 coureurs composants cette belle équipe. Nous sommes ambitieux et assumons le statut de favoris que certains nous donnent. Le concept de la course et bien 75 kms (1259 m de D+) à se partager à 6, de Hellbourg à Saint Denis.

 

Voilà la composition de l’équipe :

Relais 1 : Hellbourg – Sentier scout : Gerry Perrault

Relais 2 : Sentier scout – Dos d’Ane : Francesco Cucco

Relais 3 : Dos d’Ane – La Possession : René Fred Fontaine

Relais 4 : La Possession – La Grande Chaloupe : Vincent Techer

Relais 5 : La Grande Chaloupe – Le Colorado : Arnaud Moisan

Relais 6 : Le Colorado – Arrivée Parc de La Trinité St Denis : Gino Lee Song Yin

Gerry à gauche

Gerry à gauche

26 mars 2016, Hellbourg, le départ est donné à 4 heures. Je dors, Gerry avance pour nous. C’est chouette les relais ! J’obtiens des nouvelles régulières grâce à Ti Sinoi Noir futé alias Gino. Les sms fusent. C’est ainsi que j’apprends qu’à dos d’Ane, le team Cilaos a pointé en même temps que l’équipe Dénivelé positif. Ce sms m’envoie un gros coup de pression. C’est chaud, c’est bon !

 

Je me prépare car dans deux heures, ce sera à moi de jouer. Je suis empreint de doutes. Depuis le 23 décembre 2015, je traine une vilaine tendinite au tendon d’Achille gauche. Durant deux mois, j’ai dû me soigner, freiner mes envies d’entrainements, me faire une raison en choisissant les séances de kiné plutôt que les séances de fractionnées. Cela fait quasiment un mois que la douleur s’est endormie, que j’ai repris un entrainement sérieux, mais je ne suis pas serein. Et si la douleur se réveille, et si le manque d’entrainement était préjudiciable pour mon équipe, et si, et si…. La situation de duel qui s’annonce me fait encore plus stresser. Natacha me rassure. J’ai toujours été un coureur solitaire, je touche à des aspects nouveaux du sport.

 

J’arrive à La Grande Chaloupe. J’y retrouve Yannick, le relayeur de l’équipe Dénivelé positif. Nous nous connaissons bien puisque nous appartenons au même club Déniv, et nous nous entrainons souvent ensemble. Au vu du profil du parcours qui s’annonce, je le sais, il le sait, le bon grimpeur sur du court, c’est bien lui. Je suis un compétiteur, je donnerai tout, faites-moi confiance pour ça. J’attends le sms de Gino, synonyme du départ du relayeur 4 Vincent. Voilà, top, Vincent vient de quitter La Possession. Dans 40 mn, estimation prévue, il va arriver.

 

Je commence mon échauffement. Les informations me parviennent, René Fred a fait une magnifique descente. Nous possédons désormais 7 mn d’avance sur les Dalons Lé O et 7 mn 30 sur Dénivelé positif. Lors de l’échauffement, le relayeur des Dalons Lé O m’informe qu’il a fait 9 ème à la Mascareignes. Ok,…. Il fait chaud, je m’hydrate au maximum. Je vais pointer, fais vérifier le matériel obligatoire. Je demande où doit précisément se passer le relais. On me répond, peu importe, que j’ai le temps, ce n’est pas comme au relais du volcan. Si si, c’est important car chaque seconde compte. L’année passée, nous gagnons pour 8 secondes !

 

Mes coéquipiers arrivent, René Fred et Gerry. Ils s’agitent au loin, je comprends que Vincent arrive. Je regarde ma montre 40 minutes. Il est à l’heure ! J’apprendrais plus tard que les Dalon Lé O sont arrivés 5 mn plus tard, et Dénivelé Positif 10 minutes après mon départ.

 

 

Me voilà parti pour mes 8 kms 500 de montée en direction du parc du Colorado (820 D+). Ce parcours et bien je le connais par cœur. Normal, j’habite à La Montagne à 1 km du parc. Je me retrouve donc en tête de course et comment vous dire, c’est excitant et super stressant. Où sont les autres coureurs, vont-ils revenir sur moi,….. Le point positif, c’est que je ne cherche pas mon chemin.

 

La première partie et bien j’alterne marche et course. C’est la portion la plus rude en termes de dénivelé. Il ne faut pas s’enflammer car la sanction sera sévère. Dès que je peux, je relance. Je pense au Team, aux secondes grappillées par chacun, je ne veux pas perdre de temps. Mon souffle s’accélère. J’essaye de me calmer. Je suis plus habitué aux 170 kms donc mes repères sont chamboulés. Je double quelques randonneurs, il n’y a pas foule. Quelle sensation étrange d’ouvrir une course…. La Montagne, pas grande monde. Christopher Mithridate m’encourage. Dès que j’atteins la route de ST Bernard, j’envoie. Je me transcende. Nath et Léane m’encouragent et me donnent encore plus d’énergie. Les gars de la boutique n’en ont rien à faire de moi, je ne boude pas.

 

Les terres rouges, je cours quasiment non-stop. La dernière partie, et bien je sais que je ne lâcherai plus. Je visais au mieux un 1 h 10, je peux boucler le truc en 1 h 00. Allez, lâche pas. Gino t’attend, il doit tourner comme un lion en cage. La boule du Colorado, la dernière descente. J’accélère encore et encore. Au loin Gino, Nath, Léane qui crient, qui m’encouragent. Me voilà, j’ai l’impression de décoller…. Dans les dernières foulées, je détache mon dossard pour le transmettre au plus vite à Gino. 1 H 00 mn 20, voilà c’est fait. A Gino de jouer. A toi la pression !

26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN

Hassen, collègue de club me félicite ainsi que Yoann de l’équipe ouest trail. Je regarde attentivement mon chrono afin de prendre l’écart avec les autres équipes.

 

Au bout de 12 minutes, toujours rien, je décide de partir afin d’informer Gino. Le temps de récupérer la voiture et me voilà sous le pont Vin San. Je retrouve Alexandre Charletine (1 er relayeur du team dénivelé positif) qui m’informe que Gino est déjà passé. Ah bon ! Je le félicite pour son très bon relai matinal et m’enfuis au plus vite.

Je retrouve Gino au front de mer et l’informe des écarts.

Allez direction le site d’arrivée où je rejoins avec joie tous mes coéquipiers. Au loin, un cri, un sourire, une voix reconnaissable entre mille, c’est Gino. Nous nous retrouvons afin de finir les 100 derniers mètres ensemble. Le Team Cilaos remporte le Relais du SEMI TRANSRUN en 8 h 00 mn 22. Nous avions espéré un temps de 8 h 00 mn 00.

26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN

Quelques minutes plus tard, Damien pour le team Dénivelé Positif franchit la ligne, suivi du team Dalon Lé O. Nous nous saluons et commençons à refaire la course. Un bon esprit pour clôturer cette belle épreuve, une compétition saine entre coureurs passionnés.

 

 

Mais, mais, ce n’est pas finit, nous attendons les filles Gazées du Team Cilaos. Elles ne tardent pas en prenant une 9 eme place au scratch. Enorme les filles ! 1 ere équipe féminine du relais Semi Transrun 2016. Nous sommes tous heureux, la vie est belle, pétillante !

26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN
26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN

Et comment ne pas parler des amis d’Art Elec. Les copains qui ont fait une magnifique course en prenant la 20 ème place. Ils étaient heureux pour nous et nous pour eux. C’est chouette le sport.

 

 

26  MARS 2016 - RELAIS SEMI TRANSRUN

Mais j’y pense, il faut que je rentre, j’ai une course demain !

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Profil

  • Arnaud Moisan
  • Tu peux toujours courir... Et je cours, je me raccroche à mes baskets tant sur le tartan, le bitume ou les sentiers. Par ce blog, j'espère vous faire partager un peu de ma passion pour la course de fond
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