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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 05:13

 

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Après deux trails de Bourbon, trois Grand Raid, j’ai décidé de tenter l’aventure de la Mascareignes ( 67 Kms). Mon arrêt prématuré lors de l’Echapée Belle (cf récit), fin août, aura eu l’avantage de ne pas trop entamer ma condition physique. Pour le mental, c’est plus compliqué. Le doute est bien présent après ce premier abandon.

 

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Vendredi matin, le rendez vous est fixé à 1 H 40 à St Denis devant l’église de la délivrance, tout un symbole. Avec les copains du club Déniv, nous avons réservé un taxi qui va nous emmener jusqu’au départ qui a lieu à Hellbourg. Au lit à 20 H 00, j’arrive facilement à m’endormir, ce qui est plutôt inhabituel. Quelques ronflements plus tard, je regarde d’un œil embrumé le réveil qui indique 1 H 15. Puis, je replonge ma tête dans les oreillers. Quelques secondes plus tard, Léane, ma fille de 13 mois, se met à pleurer. Natacha prend le portable et me dit : « le réveil n’a pas sonné, il est 1 H 18 !!!!! ». Violente prise de conscience. Je devrai déjà être en route pour le rendez vous. Je saute du lit, cours dans la maison, enfile ma tenue. Nath vient à mon secours, prend les choses en main, me coupe une part de gâteau sport saveur citron. Une bonne décharge d’adrénaline au réveil qui va s’atténuer au moment où je démarre ma voiture. Boucan infernal du véhicule, grosse fumée qui s’échappe et me poursuit durant plusieurs kilomètres. Cela ne me perturbe pas, c’est habituel.

 

Durant le trajet, je suis branché sur radio première où le Grand Raid est à la fête. Le départ a été donné depuis 2 H 30. A plusieurs reprises, l’antenne est laissée à Gino qui intervient en direct du peloton. Il a le moral, interview les gars qu’il dépasse. Il rencontre trois gars des Côtes d’Armor. La Bretagne lé la.

 

Notre Dame bonjour, le taxi est toujours là. Je salue tout le monde et raconte mes exploits. Je ne suis pas le dernier, il manque encore Fred et Olivier. Les voilà, nous partons comme prévu à 1 H 45. Chacun dégaine son gâteau sport pour un petit déjeuner énergétique. Ce qui n’était pas prévu, c’est le désaccord du chauffeur. Attention, il ne rigole pas, « on ne mange pas dans le bus ». Cela m’a rappelé de vieux souvenirs d’enfance. Fred essaye de défendre notre cause mais pas moyen. Il se prend un « non, on ne mange pas dans le bus ». Ok, bien entendu. Discrètement, chacun mange son gâteau même si ce n’est pas bien.

 

Direction l’est. Nous croisons les fêtards dionysiens qui n’ont visiblement pas les mêmes préoccupations que nous. Arrivée du côté du Butor, une voix se fait entendre : « J’ai oublié mon dossard dans ma voiture ». Cette personne doit s’y reprendre à deux fois pour que tout le monde entende bien et surtout réalise bien. Le silence est de mise. Puis, des « Non, tu déconnes ? ». Et un « Non, je t’assure » de notre Olivier national. Faux départ. Le demi-tour est décidé après un nouveau silence. Bon, moi qui trouvais que le timing était déjà serré. Nous utilisons donc notre dernière cartouche temps. Maintenant, plus de place à l’imprévu.

 

Le dossard récupéré, nous partons pour de bon. Plus nous pénétrons dans le cirque de Salazie, et plus nous croisons de véhicules. Il s’agit des accompagnateurs des autres coureurs. Alors que nous rentrons dans le village d’Hellbourg, nous sommes surpris par l’absence d’embouteillage. Notre arrivée tardive nous permet d’éviter ce stress là. Nous sommes déposés tout proche du lieu de départ. La pression monte, en tout cas elle m’envahit comme il faut. Je quitte mes dalons et me positionne à la fin de la très longue file d’attente pour le contrôle des sacs. Nous piétinons alors que l’heure du départ approche. Fred me rejoint. Il se fait houspiller par un bénévole zélé qu’il lui demande de vider son sac afin de préparer ses affaires pour le contrôle des sacs qui va suivre. Le coach lui fait savoir son désaccord. Fred, cela fait déjà deux fois qu’un gars te fait une remontrance aujourd’hui. Attention !

 

Dès que le contrôle est effectué, je me rapproche de la ligne de départ. Je m’engouffre dans la foule déjà positionnée et effectue les derniers réglages (lacets, crème anti frottements). Je suis aux environs de la 5 ème ligne. Plus que 10 minutes d’attentes. J’aperçois Yannick, Olivier et Fred qui gèrent divinement bien leur affaire puisqu’ils se retrouvent en première ligne. Mr Chicaud nous fait un petit discours. Il est 4 heures du matin, le temps est agréable.

 

 

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Le top départ est donné. Ca joue des coudes, attention de ne pas tomber, de ne pas recevoir un coup. Je joue à l’anguille, passe sur les bas côtés, me rapproche rapidement du groupe de tête. J’aperçois les gars de la team à quelques mètres et essaye de combler l’écart. Je lâche vite l’affaire. Je suis bien au dessus de mon rythme, d’autant plus que nous partons sans échauffement. Les premiers kilomètres en direction d’Ilet à Vidot sont très roulants. Les coureurs ont envahi le bitume. Les allures sont soutenues. Il faut garder son rythme, ne pas s’occuper des autres mais ce n’est pas facile. Place au béton avec une descente abrupte jusqu’au parking de la passerelle de trou blanc. D’une route de 5 mètres de large, nous nous retrouvons sur un sentier monotrace. Et ça trace. Si pour la première partie du peloton, ce sentier se descend rapidement, le reste des concurrents vont se rappeler longtemps de ce bout de sentier. En effet, certains vont y rester coincés durant près de 30 minutes, bouchons obligent.

 

Ma superbe frontale ayant rendu l’âme il y a une semaine, je porte un modèle plus ancien, bas de gamme. Du coup, je ne vois pas grand-chose… Galère. Je tape dans les cailloux, manque de tomber. Je suis obligé de ralentir. La traversée de la passerelle au 4 eme kilomètre s’effectue à pas de course. La montée des escaliers se fait également en courant. Quelques centaines de mètres plus loin, une fois sur la piste en terre, j’adopte une marche rapide. Des groupes de 5-6 personnes se forment. J’ai mal aux mollets… Il faut sûrement le temps que cela chauffe.

 

J’arrive déjà au premier ravitaillement, à Mare d’Affouches. Je continue mon chemin en me limitant à un petit signe en direction des bénévoles afin de les saluer. Je retrouve le parcours de la Salazienne. Je relance sur le plat du côté de Grand Sable, avant d’entamer la montée qui va nous mener à la plaine des merles à 1820 m. En 1 H 00, j’arrive au début de l’ascension. Dans cette portion pour costaud, quelques coureurs me passent comme Yvon Libelle. Je n’essaye pas de suivre, chacun son rythme. Pour une fois, je n’ai pas besoin de mouiller mon visage quand je traverse la rivière. Le temps est idéal. Vers la fin de la montée, dans un virage, j’aperçois en contrebas Hortense bègue. Très courbée, elle grimpe très rapidement.

 

Au bout de 2 H 00 de course, je déboule sur la piste forestière. Je suis seul quand j’arrive au ravitaillement, Km 14. Comme pour le précédent, je trace sans rien toucher à la table. Mes gourdes sont encore bien pleines. J’opte pour un arrêt à Aurère.

 

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Jusqu’au sentier scout, j’adopte un rythme élevé et cela d’autant plus que le sol est très sec. Je m’éclate dans la descente en faisant des petits sauts de cabris. Je me mets même à chanter des comptines de Léane (il était un petit homme, pirouette….). J’approche de la route forestière menant au col des bœufs. Les applaudissements et encouragements deviennent de plus en plus proche. J’y arrive, la bonne ambiance est au rendez vous.

Sentier Scout, km 16, 2 H 18 mn 35, 53 ème.

 

A l’entame du sentier scout, je reviens sur deux coureurs. Plus à l’aise qu’eux en descente, je les dépasse rapidement. C'est aussi l'effet Riots. Ces chaussures sont vraiment énormes. Je me dis régulièrement : calme toi, ne te grille pas maintenant, la course est encore longue. Toutefois, avant mon arrivée à Aurère, c’est finalement 9 coureurs que je dépasse. L’ambiance est musicale à Ilet à Malheur mais malheureusement je n’ai pas le temps d’en profiter. Me voici dans le raidillon d’Aurère. Je m’étonne de mon bon état de fraîcheur. Je grimpe avec aisance.

Aurère, km 24, 3 H 25 mn 05, 44 ème.

 

Le pointage a lieu directement sur le sentier. Quant au ravitaillement, l’organisation nous propose un « petit »détour jusque l’école. Je secoue ma gourde, elle a encore du liquide, je snobe une nouvelle fois le ravitaillement. Dans l’affaire, j’ai gagné deux minutes mais vais-je le payer ?

Je rejoins Yvon libelle que je ne vais pas lâcher jusque la rivière des galets. La descente est longue et technique. Il faut rester vigilant. Yvon, qui est dans son jardin, n’hésite pas à saluer tous les Mafatais croisés. Il descend avec beaucoup d’aisance, une belle fluidité. Une fois à la rivière, avec deux autres coureurs, nous avançons à vive allure. Nous sommes accueillis au rythme des kayambs au site de Deux Bras.

Deux Bras, km 30, 4 H 10 mn 18, 34 ème.

 

 

Les bénévoles me reconnaissent puisqu’il s’agit des membres de l’association Run handi Move. Ils me prennent en main, me remplissent mes bidons avec mes dosettes de malto. L’arrêt est express. Sous de vifs encouragements, je reprends rapidement mon chemin. Cette course laisse peu de place au repos. Au passage de la rivière, je mouille mon buff, m’asperge d’eau. Il commence à faire chaud et je vais devoir m’accrocher dans la partie suivante : la montée de Dos d’Ane et ses 700 m de dénivelé positif.

 

Dès les premiers lacets, je sens que cela ne va pas être une partie de plaisir. Je suis au ralenti, n’arrive pas à relancer sur les quelques parties roulantes. Le point positif, c’est que je ne fais aucune pause. Mais bon, je ne suis pas à la fête. Je me fais régulièrement dépassé par des coureurs. Hortense Bègue me double elle aussi. Elle montre des signes de fatigue et s’accroche pour maintenir son rythme. J’arrive à me joindre au groupe de traileurs qui la suit. Les derniers mètres sont éprouvants. Arrivés au sommet sous les applaudissements, je m’autorise deux cents mètres de marche. Les autres coureurs aussi. Certains se ravitaillent avec leurs proches. Je suis le premier à reprendre la course, rapidement suivi par Hortense. Elle prend les commandes, je la suis. Une fois sur le sentier, elle m’invite à passer devant elle. Docilement, je m’exécute. La descente en direction du chemin Ratineau est toujours aussi accrobranché. Glissades à volonté, acrobaties en tous genres. Les mains se révèlent de véritables alliées.

Chemin Ratineau, km 39, 5 H 51 mn 43 s, 36 ème

 

Une fois le pointage effectué, je marche un peu. C’est à ce moment qu’Hortense relance. Elle s’envole, je ne le reverrai plus. Nouveau coup de mou dans le passage de la ravine en direction de la grotte Kaala. La suite reste également laborieuse. En effet, sur les parties en faux plats montant, je marche beaucoup. Le ventre gargouille, je crains une saturation de mes gels. Puis tout doucement, cela revient. Je reprends une petite foulée avec un autre coureur qui me donne le tempo. Il s’agit de Sylvestre Gaspal. Nous arrivons ensemble à la Possession sous les encouragements du public et surtout des déniviens. Je retrouve mes deux supportrices de choc juste avant le pointage. Léane me fait un bisous, je le lui rends. Nath me remplit une gourde. Je lui donne la deuxième qu’elle me redonnera à la Grande Chaloupe. Je vois ça comme un gain de poids. Vais-je le regretter ?

 

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Quelques minutes plus tôt :

Olivier :

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Fred ravitaillé par les déniviens :

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Je fais un débrief rapide en évoquant uniquement les difficultés ressenties. Je raconte au combien je suis dans le dur, que l’intensité de la course commence à me peser. Mais cela ne m’empêche pas de repartir avec la ferme intention de boucler cette Mascareignes, dans les les 50 premiers. Je me dirige vers le pointage et perds une bonne minute. Le pointage électronique ne fonctionne pas. Ils essayent sans réussite et cela commence à m’agacer. Je les invite à le faire manuellement, ce qui sera finalement effectué.

La Possession, Km 46, 7 H 10 mn 35, 36 eme.

 

Je repars et retrouve Mr Gaspal. Arrivée au chemin Crémont, la course se transforme en marche forcée. Un mur, ça se grimpe. En tout cas, mes jambes le voient comme ça. Ma seule ambition c’est de tenter de courir sur toutes les parties planes. La première portion ce sera ok, pour les autres cela se limitera à une alternance marche-course. Je me traîne, je suis au ralenti. Du coup, et pour la première fois de la course, je commence à me retourner. A la fin des longues lignes droites, je jette un coup d’œil. Cela me rassure, c’est le néant. C’est simple, je n’ai croisé personne, hormis quelques randonneurs, sur toute la portion de La Possession à la Grande Chaloupe.

 

Au fur et à mesure de ma progression, je ressens une douleur vive au niveau du dos sur le côté gauche. Douleur musculaire dont je vais vite comprendre l’origine. Mon sac est en déséquilibre avec mon unique bidon. Je le change de côté mais cela ne change rien, le mal est fait. J’ai vraiment mal. J’essaye de me masser en marchant.

Je descends comme je peux et me voilà enfin à la Grande Chaloupe. L’épisode du pointage de la Possession se répète.

La Grande Chaloupe, Km 53, 8 H 21 mn 05, 34 ème.

 

Fred et Olivier :

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Arrivée au niveau de la route du littoral, je retrouve mes deux femmes. Je tire la tête des mauvais jours. Le moral est atteint. Je m’assois sur le muret, reprend ma gourde, et garde surtout l’autre. Je profite de cette pause dont j’avais vraiment besoin. Un coureur passe, puis un autre. Après 5 minutes d’arrêts, je décide de repartir.

 

Je me retrouve avec un gars sympathique qui me parle avec un beau créole chanté. C’est Teddy Parmentier. Il me dit qu’il n’a pas vu le pointage de la Grande Chaloupe. Je m’étonne et le rassure. Il grimpe vite, et me lâche. Je le garde en ligne de mire mais rapidement plus personne. Je monte comme je peux, à savoir dans la galère. Pour me divertir, je commence à compter les pavés mais j’abandonne vite. Les jambes sont lourdes mais je ne lâche rien.

 

A la fin du chemin des anglais, j’alterne marche et course. Je vais mieux, je retrouve mes sentiers d’entraînements. L’air de la Montagne, ça vous gagne ! Jean Pierre m’encourage, suivi des gars à la boutique de St Bernard. Il me propose une dodo que je décline d’un signe de tête. Je reviens sur Teddy qui me demande si je connais le coin. Oui, c’est mon quartier. Je le renseigne sur les étapes à venir. Le passage dans les terres rouges va quand même amener son lot de surprises. Alors que l’année passée, les traileurs empruntaient uniquement la piste, cette année nous prenons les sentiers monotraces qui coupent, mais qui coupent raids, très raids. Les crampés du grand raid vont bien maudire cette portion.

 

Nouveau pointage, nouveau problème. Je marche de nouveau avec Teddy. Arrivée sur la route départementale, une bénévole nous dit « on souffle et on recourt ». Ce que je fais ! Teddy me lance un « moi je marche ». La montée suivante se fait sans encombre, faut dire que l’odeur de l’écurie se fait de plus en plus sentir. Je relance et pénètre dans le parc du Colorado. Je dévale la pente qui m’emmène au ravitaillement. C’est Yann, mon collègue de boulot qui est au pointage.

Le Colorado, Km 62, 10 H 11 mn 21, 32 ème.

 

Comme sur le reste de la course, je ne touche pas à la table de ravitaillement. Je repars en marchant suivi comme mon ombre par un bénévole. Il me fait la causette jusqu’au moment où j’enclenche le turbo. Je n’avais pas trop le temps de répondre à toutes ses questions. J’ai une arrivée qui m’attend. Je reste concentré, ne relâche pas la pression jusque le stade de la redoute. J’effectue la descente seul. Je la connais par cœur, ce qui devient un réel avantage. La vue sur St Denis est toujours sublime. Le pont Vin San se fait attendre mais une fois dessous, je ressens une grande satisfaction. Je profite pleinement de mes derniers mètres. A l’entrée du stade, je suis accompagné par Pascal qui s’apprête à prendre le bus pour Cilaos. Il court demain le Trail de Bourbon.

 

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Je pénètre sur le stade de la Redoute. Natacha et Léane m’applaudissent. La puce fait de la maracasse pour m’encourager. Trop chou. Je prends ma petite princesse dans les bras et nous finissons ensemble cette Mascareignes 2013. Médaille, T shirt et c’est finit. Pas tout à fait puisque je m’aperçois qu’il n’y a pas de pointage manuel. Un bénévole me dit « le pointage est automatique quand vous passez l’arche d’arrivée ». Mais bien sûr, je n’ai pas été enregistré. Tout est rentré dans l’ordre après une visite au PC course.

 

La Redoute, 10 H 52 mn 00, 32 ème.

 


 

Je déambule sur le stade, heureux, le devoir accompli. Je m’allonge à l’ombre. Léane me monte dessus, rigole, dit des papapapapapapa. C’est chouette la vie.

 

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Et pour encore plus de bonheur, j’apprends la victoire de notre équipe à savoir la Team Déniv Running Conseil. Les copains ont assuré. J’en profite pour remercier Fred pour son coaching, Anne Marie pour son soutien, toutes les personnes croisées sur les sentiers (ou non) qui nous ont encouragés.

 

Résultats :

1 Jean Eddy LAURET 8h 33mn 3s SH La Réunion

2 David HAUSS 9h 0mn 13s SH La Réunion

3 Sébastien PARMENTIER 9h 2mn 46s SH La Réunion

4 Franck RIVIERE 9h 12mn 19s SH Team Kinepod

5 Guyto AUGUSTINE 9h 18mn 25s SH La Réunion

6 Pascal GRONDIN 9h 28mn 17s SH La Réunion

7 Fabrice HOARAU 9h 29mn 48s SH La Réunion

8 Mickaël CHAMAND 9h 37mn 30s SH La Réunion

9 Yannick IMBROSCIANO 9h 46mn 14s SH Team Deniv Running Conseil

10 Fred MORIN 9h 47mn 19s SH La Réunion

11 Jean Willy SIMME 9h 51mn 29s Team Kinepod

12 Olivier PINCE 9h 56mn 44s SH Team Deniv Running Conseil

13 Frédéric HENZE 9h 56mn 45s Team Deniv Running Conseil

 

 

 

1 PERRAULT MODESTE PIERRETTE 10h 10mn 12s 1ere Feminine

2 BEGUE HORTENSE 10h 29mn 14s

3 CARSAC PERRINE 11h 13mn 17s

4 GROS CELINE 11h 28mn 31s

5 D'ABBADIE AUDE 11h 49mn 32s

6 WARCZARECK GAeLLE 11h 49mn 57s

7 PAUSE FABIOLA 12h 08mn 24s

8 DIET AUDE 12h 17mn 50s

9 DURAND INGRID 12h 19mn 0s

10 GOMEZ LIDIA 12h 30mn 36s

 

Arrivée d'Olivier et Fred :

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Victoire par équipe devant Kinepod et Deniv !

 

 

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Avec Anne-Marie :

 

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Avec Anne- Marie et David Hauss :

 

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Photos : Natacha, Michel Jourdan pour Runraid, Trail Kreol.

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 12:42

 

 

 

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Ai-je déjà couru dans les Alpes? Non. Ai-je déjà randonné dans les Alpes ? Oui, une fois, en raquettes quand j’étais adolescent lors des sports d’hiver. Ai-je déjà arpenté les montagnes métropolitaines? Oui, le Mont Bel Air, point culminant des Côtes d’Armor avec ses 339 m d’altitude. Vais-je en prendre plein les yeux? Oui, plein les yeux et plein la tête…

 

De retour en métropole pour trois semaines de vacances (entre nous bien méritées), je décide de m’inscrire à un ultra trail. Bien sûr, mon premier choix s’est porté sur le mythique UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc). Le tirage au sort en décidera autrement. Dommage… Pendant quelques heures, j’ai eu la possibilité de me rabattre sur la TDS (Traces des Ducs de Savoie), autre très belle course du week-end Mont Blanc. Le temps de réfléchir et cette possibilité ne m’était déjà plus offerte. Finalement, je me décide pour une inscription sur l’ultra trail du massif de Belledonne aussi appelé l’Echappée Belle. Le site internet est alléchant, les photos magnifiques, les commentaires des organisateurs finissent par me convaincre.


« Venez découvrir l’échappée belle, l’ultra traversée du massif de Belledonne. 140km et 10.000mD+ d’un parcours d’altitude magnifique et technique vous permettront de rallier Vizille (Isère) à Aiguebelle (Savoie). »


« Difficile mais accessible : en effet notre volonté est de permettre aux trailers de tous niveaux de participer à cette aventure en laissant des barrières horaires larges et en apportant de nombreux ravitaillements bien garnis ! Cette traversée reste néanmoins un véritable défi sportif. »


Ce dernier commentaire m’aura finalement un peu dupé sur la réalité de la technicité du défi qui m’attend. Le slogan aurait du m’alerter :


« Un parcours grandiose ! 100% MONOTRACES, 200% TECHNIQUE, 300% MAGNIFIQUE ».

 

Deux semaines avant la course, avec la publication tardive du road book et la lecture des premiers témoignages de reconnaissances, je me prends un bon coup de stress. Ce qui ressort c’est une extrême difficulté d’un parcours qui ressemble plus à un treck qu’a un trail. Je me rassure en me disant que mon entraînement sur les sentiers réunionnais devrait bien m’aider. J’arrive plutôt en forme après un très bon début de saison où j’ai enchainé de belles courses. Depuis janvier, j’ai participé à trois épreuves, la Caldeira trail 80 kms (49 eme), la Salazienne 36 kms (19 eme) et le raid 974, 100 kms (16 eme). Un mois et demi après mon dernier ultra, j’espère avoir totalement récupéré. Les derniers entraînements me laissent penser que oui.

 

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profil D+345 v2

 

Samedi 24 août, nous arrivons à Chamrousse (1750 m d’altitude) après une nuit d’avion, quelques heures de train, et une traversée en voiture de la Bretagne à Grenoble. Nous sommes bien installés, le soleil est au rendez-vous mais le fond de l’air est frais, très frais.

 

J -4 : En compagnie de mon père, je réalise la reconnaissance d’une partie du parcours de Gleyzin (km 72) au Super Collet (km 90).

 

Après cette sortie, je suis désormais bien au fait de ce qui m’attend. Des blocs rocheux par milliers que tu escalades comme tu peux et qui deviennent encore plus compliqués à gérer en descente. Nous découvrons le très sauvage col de Moretan, les lacs d’altitude, les troupeaux de moutons sans oublier les patous (chiens de bergers) très peu rassurants. Durant plusieurs kms, nous progressons hors sentier. La descente est dangereuse. Je ne trouve pas d’autre qualificatif. Peut être le prix à payer pour pouvoir évoluer dans un tel décor. Petits florilèges de photos prises lors de notre reconnaissance :

 

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Refuge de l'oule, 2151 m d'altitude :

 

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Le refuge de l'oule en arrière plan :

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Direction le col de Moretan :

 

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De la bonne caillasse :

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Passage d'un névé, le col approche :

 

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Dur dur, Col de Moretan, 2500 m d'altitude. Nous progressons depuis le gîte sans aucun balisage. Nous espérons ne pas nous planter de parcours....

 

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Descente dans les blocs rocheux !

 

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Descente sur une crête très pentue, rectiligne mais étroite. Nous apercevons le lac Moretan supérieur.

 

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Troisième partie de la descente où l'on progresse dans des blocs enchevêtrés de manière très chaotique.

 

Lac Moretan Supérieur, 2076 m d'altitude.

 

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Lac Moretan Inférieur :

 

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Abri de Périoule (1812 m). Nous y croisons un Patou à qui je dis "oh la, oh la, je passe " d'une voix grave et autoritaire.

 

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Plan du Carré - Etang de Périoule :

 

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Cette journée de reco a été magnifique, enrichissante, fatiguante, stressante.

 

 

Le road book enfin disponible, je commence à bien potasser. Ces moments de révisions intensives sont plutôt ludiques puisque les différents secteurs sont codifiés par couleur comme pour les pistes de ski. Du vert pour le sans difficulté au violet pour le très délicat. Le noir est sympa avec des portions hors sentier. Ce qui ressort du road book c’est la suprématie des couleurs sombres ! Quant aux couleurs claires, elles rendent compte du bon état du sentier et pas forcément du dénivelé. Par exemple, les 22 premiers kms du parcours sont considérés comme des sentiers sans difficulté ou facile. Tu pars quand même de 200 m d’altitude pour finalement te retrouver à 2000 m. Mais c’est une évidence que ce départ n’était aucunement technique par rapport à la suite.

 

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La veille de la course, je récupère mon dossard à Vizille, note les derniers changements sur mon road book. Je croise Pascal, alias chapolapaille, camarade de mon club Déniv. Ça fait plaisir de voir des chapo connus ! Nous échangeons sur le futur parcours et sur ma crainte quant à l’utilisation des bâtons. Il me répond que si je doute de leur efficacité c’est que je ne dois pas les utiliser correctement. Je pense qu’il a raison ! Sans suit une ballade en famille dans le parc du Château.

 

 

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Départ : Château de Vizille, altitude 290 m, PKO.

 

Une heure avant le départ, accompagné par mes parents, j’arrive au Château de Vizille. Il est 5 H OO, je me sens bien, surtout content de ne pas avoir froid. Je contrôle une dernière fois mon paktage. Après le pointage, je me retrouve sous l’arche de départ. Nos sacs ne sont pas contrôlés. Je porte un 12 l avec le matériel obligatoire : veste goretex, polaire technique, pantalon imperméable, change intégral, ….. Cela pèse lourd mais finalement pas beaucoup plus que mon sac porté lors de la 974.

 

 

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Florent, le directeur de course, donne les dernières consignes avant de remercier le parrain et la marraine de cette première édition à savoir Oscar Perez et Sandrine Béranger. Il évoque la beauté du parcours, le côté sauvage de l’épreuve, le peu de possibilité de rapatriement et donc des postes à privilégier pour les éventuels abandons. Ainsi, il faut mieux éviter de rendre son dossard entre le 15 ème et le 60 ème kilomètre. Il nous rappelle que c’est un beau défi, difficile mais que nous avons tous choisi d’être là. Oui, c’est vrai, je suis fou et j’aime ça !

 

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Une musique enjouée et toute speed retentit, les applaudissements se font entendre, les jambes des coureurs s’affolent. Nous voilà partis pour les 140 kms. Pour commencer, nous parcourons les allées du parc du château. Le rythme est déjà élevé, je ne cesse de ralentir afin de ne pas me laisser entraîner par l’euphorie générale. Cette «promenade» matinale restera la partie la plus facile de ma journée.

 

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Puis, alors que la pente s’élève, j’assiste au dé gainage des bâtons, précieux outils pour les traileurs locaux. La majorité des concurrents se mettent à marcher en utilisant leurs extensions de bras. Jusqu’au dernier moment, j’ai hésité à prendre ma paire de bâtons. Je me suis entraîné deux fois avec mais franchement cela n’a pas été concluant. Surement une mauvaise utilisation de ma part. Mais voilà, la crainte de m’enlever une aide précieuse m’a finalement décidé à les prendre. Alors que tout le monde marche et bien moi je cours. Il s’agit d’une piste forestière qui évolue entre les sapins. Parfois la pente est sévère et me rappelle des bonnes montées réunionnaises. Après 30 mn, je me mets au pas et suis le rythme des autres participants. J’utilise enfin les bâtons en essayant que cela me soit utile. Une chose est sûr, cela n’efface pas mon point faible à savoir ma faible vitesse de marche.


Je trace ma route ou plutôt mon chemin. A mon grand étonnement, nous avons quelques portions de descente où je m’astreints à quelques exercices de décontraction active.

Nous voici au lac de Luitel, réserve naturel, Km 11, 8. On m’annonce 75 eme. Des groupes se constituent. J’avance avec les premières féminines du relais.

 


Au niveau de la baraque Boulac (Km 13,8; alt : 1498), je suis encouragé par mes parents, Natacha et Léane emmitouflée dans sa doudoune. Maman met l’ambiance à coup de sifflet.

 

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Je prends les commandes d’un groupe jusqu’au ravitaillement situé sur la base de ski de fond Arselle, à Chamrousse. J’accélère, les sensations sont excellentes. Je me retrouve avec un jeune italien habillé en mode Killian. Il me pose une question à laquelle je réponds par un haussement d’épaules au vu de mon niveau en italien.

 


Foyer de Ski de Fond Arselle, Kms 16, 1632 m d’altitude.

 

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Le passage des premiers était envisagé pour 8 H 30, j’arrive à 8 H 30. Les coureurs sont partis très vite, les bénévoles semblent inquiets de ce rythme rapide.

 

Je snobe le ravitaillement et retrouve la famille pour leur faire un premier état des lieux. Tout va très bien. Ces 16 premiers kms étaient conformes à mes attentes avec des montées régulières et sévères le long des pistes forestières.

 

Je repars en sachant que la prochaine fois que je reverrai mes supporters, ce sera  seulement au Kms 59 à Fond de France. Au départ du ravitaillement, le sentier démarre vers l’est en forêt avant de s’élever vers les premiers lacs d’altitude. J’emprunte désormais un chemin que je connais pour l’avoir parcouru mardi en rando familiale, léane sur mon dos dans le porte bébé.


Du sentier à la réunionnaise jusqu’au lac Achard. C’est un endroit magnifique. Je relance au maximum, garde mon rythme, reste calme quand certains concurrents empruntent des raccourcis.

 

 

Les fanions qui sont utilisés pour le balisage :

 

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Le lac Achard, 18,8 km, 1921 m d'altitude :

 

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Le lac Achard, vu de la croix de Chamrousse (photo prise en rando dans la semaine).

 

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Col de l’infernet (2036 m) et belle petite grimpette jusqu’au Col de la Botte . Nous sommes à 2175 m et débutons une rapide descente jusqu’aux lacs Roberts. Je reste vigilant car quelques parties sont piégeuses. 

Cette zone est fragilisée par l’érosion et il nous est demandé de bien rester sur le sentier. Nous entrons en zone Natura 2000.

 

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Lacs Roberts :

 

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Après les lacs Roberts, nous effectuons une courte descente technique, puis prenons la direction du lac David. Cette portion va s'avérer très technique nécessitant un effort soutenu.

 

 

Le ciel est bleu, la chaleur peu présente (pour le moment), le décor de rêve et ma forme au beau fixe. Dans la montée type escalade, mes bâtons me gênent beaucoup. Je prends le temps de les réduire au minimum (ils sont téléscopiques). Me revoilà à mon aise.


Je me retrouve en compagnie d’un gars à qui je fais la causette. Il s'agit de Didier Iket.  Il me dit que la suite va être costaud et que j’ai fait le bon choix en venant courir en Belledonne. Il m’évoque un concept de course à l’opposé de l'UTMB. Ici, c’est plus nature, plus authentique, plus conviviale, plus technique. En parlant de technique, me voici à dévaler des pentes où les cailloux se dérobent sous nos pieds. Je n’aime pas ça mais pas du tout. Je descends sur les fesses et sers ces dernières au maximum.

 

Passionné par les lacs d'altitude, mon dalon profite de l'épreuve pour repérer les lieux.  Il est servi car le lac David ( 2218 m) est de toute beauté.


Le refuge de la Pra est en vue. Regardez bien, au fond.

 

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Refuge de la Pra, Km 27,4, 2110 m, 4 H 32 mn 26 s, 46 eme.

 

 

1er : Sébastien Gérard , 3 H 45 mn 06

2 eme : Sangé Sherpa, 3 H 45 mn 56

3 eme : Raul Tolédo, 3 H 50 mn 07

4eme : Oscar Perez, 3 H 50 mn 50

5 eme : David Allouard, 3 H 59 mn

 

49 eme : Sandrine Béranger, 4 H 35mn 25 s.

 

 

L’accueil des bénévoles est vraiment sympa. Je fais le plein d’eau, utilise mes dosettes de maltodextrine et repars de suite.

 

Après seulement 3 minutes d’arrêt, j’entame l’ascension qui va me mener à la croix de Belledonne. C’est l'un des sommets les plus hauts du massif. Il culmine à 2 926 m d'altitude.

 

Le col de la Pra se passe sans encombre. Je longe ensuite de superbes lacs d’altitude, le petit puis le grand Doménon. Alors que l’univers devient de plus en plus minéral, j’évolue désormais à travers d’énormes blocs rocheux. Je m’aide de mes mains afin de passer les différents obstacles.

Plus nous montons et plus la neige est présente, excellent. Mon sourire se crispe quand je découvre que la trace se dessine désormais dans la neige. C’est une première. Pas le choix, je me lance et adopte une démarche type pas d’ours. A cet instant précis, je suis satisfait d’avoir mes bâtons. Ils me sont d’une grande aide pour garder mon équilibre.

 

Bifurcation Croix de Belledonne, 30 kms, 2486 m.

 

Je me retrouve à une bifurcation : vers la gauche une pente sévère enneigée avec des parties en devers, à droite une pente rude dans un pierrier. Et bien, il va falloir faire les deux. Pour commencer, il faut se diriger à droite, monter jusqu’au sommet (2926 m) et redescendre jusque cette intersection.

 

 

 

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Ma progression se fait au ralenti en suivant les lacets d’une pente particulièrement raide. L’altitude commence à se faire ressentir, je diminue encore mon rythme. Ça grimpe dur, un air de fin de piton des neiges, en plus costaud...

Un coup sur un sol instable, un coup sur la neige, un coup sur les blocs rocheux, et me voilà au sommet.

 

 

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Croix de Belledonne, 31, 9 kms, 2926 m d’altitude.

 

Les nuages envahissent le coin. Il faudra donc repasser pour la vue. Petit demi-tour et c’est parti pour une descente spectaculaire. Le décor se découvre tout doucement en laissant entrevoir les précipices si proches. Les portions sur la neige me font vivre d’intenses émotions. Du ski, tantôt je ris, tantôt je peste, tantôt je glisse avec élégance, tantôt le ridicule ne tue pas.

 

 

Bifurcation, 33,6 kms, 2486 m.

 

De retour à la bifurcation, j’entame la montée vers le col de Freydane. Nous évoluons sur un nevé avec des parties franchement peu rassurantes. C’est à ce moment que Sandrine Béranger me dépasse. Elle prend beaucoup de risques, glisse à plusieurs reprises. Elle n’a pas de bâtons. Elle s’éloigne, je ne la reverrais plus. J’essaye de garder un bon rythme dans la dernière partie de l’ascension qui est très exigeante. La neige à laisser place à un enchevêtrement de blocs et de pierres.

 

 

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Col de Freydane, 34 kms, 2645 m.

 

Au col, je me retourne afin de profiter d’une vue exceptionnelle sur cette partie du massif. Je repars dans une descente très technique où l’angoisse de la chute provoque d’importantes tensions, un manque de relâchement, une crispation dans mes appuis. Au final, cette descente sera comme les autres de ma journée, usante. La technicité du parcours nécessite une concentration de chaque instant.


Un peu plus loin, je reviens sur un coureur habillé tout en rose fluo (détail qui n’a aucune importance). Il est hésitant dans sa progression et finit par faire une lourde chute. Il est un peu sonné puis repart avec autant de prises de risques. Moi, ça me refroidit de plus en plus. Cele ne freine pas pour autant ma progression. J’accélère et reviens sur un groupe de plusieurs coureurs menés par Sandrine Béranger.

 

 

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Refuge Jean Collet, 38, 8 kms, 1960 m d’altitude.

 

Classement intermédiaire :

1 Sébastien Gérard 5 H 59

2 Sangé Sherpa 5 H 59

3 Oscar Pérez 6 H 09

4 Yves Barre 6 H 09

5 Raul Tolédo 6 H 09

 

42 Sandrine Béranger 7 H 26

45 Arnaud Moisan 7 H 26

 

 

Le ravitaillement est le bienvenu. Je refais le plein, grignote un peu puis repart. Comme le dernier ravitaillement, mon arrêt aura été inférieur à 5 minutes. A nouveau seul, je ne fais que grimper en direction du Col de la Mine de Fer. Ce qui est agréable dans cette montée, c’est de suivre un sentier bien marqué. Physiquement, je suis comme neuf, rien à signaler. Je dépasse quelques traileurs. Les visages sont de plus en plus marqués.


Le prochain ravitaillement se situe à fond de France dans 20 kms. Les premiers mettront 4 H 00 pour réaliser cette portion !

 

 

 

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Col de la mine de fer, 41 kms, 2400 m d’altitude.

 

Après le col, j’entame une succession interminable de montées descentes sur la neige, puis à travers un long pierrier. Cette ambiance haute montagne est un peu irréelle pour moi. Je me concentre beaucoup sur mes appuis, mes trajectoires et cela me pompe beaucoup d’énergie (en tout cas, je pense que cela n’est pas anodin sur la suite de ma course). En plus, il faut rester vigilent afin de ne pas s’éloigner du parcours. Souvent, je m’arrête, observe à 360 degrés à la recherche des fanions servant de balisage. Parfois, j’arrive à me repérer grâce aux cairns, astucieusement disposés dans les amoncellements de blocs.

 

La Brèche Fendue, 42 kms, 2500 m d’altitude.

 

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Au niveau de la Brèche Fendue, je choisis le rocher qui me parait le plus confortable. Je me pose, me repose, prends un gel et discute avec les trois bénévoles postés à cet endroit. Respect à eux parce qu’il n’est pas simple d’accéder à ce site ! Nous échangeons sur la Réunion, sur le Grand Raid bien sûr. Echanges passionnés que j’écourte car il me reste encore du chemin. Je vais désormais basculer sur le versant Est de la chaine de Belledonne.

 

Pour commencer, j’ai encore le droit à une séance de patinage artistique. Puis, c’est le retour des maudits pierriers et la difficulté de trouver son chemin. Bon sang, de la caillasse partout ! Alors que je descends très mal, un coureur me double et me conseille de me débarrasser de mes bâtons. Il me dit : « crois en mon expérience de vieux traileur, les bâtons en descente c’est un handicap ». Sans réfléchir, j’écoute et ramasse mes bâtons. J’évite quand même de les jeter ! Et que se passe t’il…. Je descends mieux, retrouve mes automatismes avec mes bras qui me servent de balanciers. Je reviens sur le gars, fais un bout de chemin avec lui avant qu’il s’arrête pour effectuer une pause. Je continue et commence à trouver le temps long. L’ennui me gagne. Un coureur revient sur moi, me demande si ça va. Pour la première fois, je suis moins bien. Je lui réponds spontanément, « Non, je suis fatigué ». Il m’encourage, j’en fait de même. Quelques minutes plus tard, je débouche au niveau du Pas de la Coche.

 

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Pas de la coche, 46 kms, 1996 m d'altitude.

Mon moral est en berne mais je ne me désunis pas. Je suis dans un creux et je sais que cela va revenir, cela revient toujours. J’essaye de détourner mon attention afin de sortir de la spirale négative. Je pense à ma famille, à mes génoises à l’orange, à mon cola préféré, adopte des stratégies mentales en comptant de 1 à 62 et je recommence… Pourquoi 62, et bien c’est comme ça !

Je suis sans repères et je commets l’erreur de ne pas prendre le temps d’étudier mon roadbook. Un bénévole me dit bien que la prochaine étape c’est le Col de la Vache mais bon cela ne me parle pas. La seule hypothèse avec un tel nom, c’est que des bovins y montent souvent. Tu parles…

 

Au départ le sentier est en balcon, puis à partir d’un torrent la pente s’élève sévèrement sur un sentier herbeux et pentu. Oh la vache (facile) ! A partir de 2300 m, un replat permet de souffler un peu mais le souffle se coupe instantanément quand je découvre ce qui m’attend. Une montée raide, vertigineuse en gros blocs. Hallucinant.

 

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Je reste concentré, ne m’arrête jamais, garde mon rythme. Certains traileurs s’imposent (par choix ou pas) des pauses. Tout le monde est marqué. Le sommet est proche mais finalement pas si proche. Allez, j’y arrive enfin. La vue surplombant les Sept Laux est enivrante.

 

 

Col de la Vache, 46,6 kms, 2560 m d’altitude.


Je m’assois à coté de deux autres coureurs. Ils évoquent la complexité du parcours, qu’il y aura peu de finishers. J’acquiesce et reste silencieux.

 

Après ces 5 mn de torture mentale, je repars. A ce moment, je pense entamer la descente vers le ravitaillement de Fond de France. En tout cas, je ne dois pas être très loin. Je m’imaginais donc vers le 55 km, au lieu des 46 réel.

 

Je repars un peu avant les deux gars. Je progresse de balise en balise dans une descente où les blocs font la taille de voitures ! C’est encore très technique et peu marqué. Mon point de repère, c’est finalement le lac en contre bas. Je le vise. Facile.

 

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Alors que j’avance en mode ralentis sur les blocs, mes deux compères du sommet me dépassent à vive allure. Normal, ils empruntent le névé sur le côté. Ils progressent avec dextérité sur une pente abrupte. Cela donne l’impression qu’ils font du ski. Je suis encore proche du sommet quand je les vois arriver en bas….

 

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J’arrive enfin au lac du Coc (2182 m) sous les applaudissements des bénévoles. L’un d’eux m’annonce que nous sommes au km 50. Je reste souriant mais je viens de me prendre un vrai coup de bambou. Physiquement, je suis en forme, aucune douleur, aucune alerte, rien de chez rien. Et pourtant, je me sens vidé et les pensées négatives ne cessent de m’envahir. Je trouve un peu de réconfort en trottinant. Quel bonheur de courir !

 

 

 

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Au niveau du refuge des 7 Laux et à la faveur d’une partie roulante, je reviens sur mes deux acolytes. Dès que la pente s’abaisse, ils s’envolent. Bien que peu technique, cette descente est longue est cassante. Il est 18 H 30 quand j’arpente la forêt qui surplombe Fond de France. La nuit est proche. Le balisage est limite, ce qui vaudra des plantages de parcours à quelques participants. C’est vraiment à cet instant que je me persuade que ma course va se terminer au prochain ravitaillement. Soulagé de cette décision (oui, j’avoue), j’accélère et double encore des coureurs.

 

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J’arrive à la hauteur de papa qui est venu à ma rencontre. Je lui fais déjà part de mon état d’esprit. Je cours jusqu’au pointage. Léane, Natacha et Maman m’accueillent tout sourires. Moi, je fais la tête des mauvais jours. Je vais me fermer hermétiquement en refusant tous leurs conseils qui étaient tellement judicieux. Dans ma tête, je repense aux galères, pense à la nuit qui approche, à la reconnaissance tellement difficile de la partie qui m’attend,….

 

Mon objectivité en prend un coup. J’évacue de mon esprit les petits et grands bonheurs de la journée, mon état physique au beau fixe, ne repense pas à toute ma préparation, oublie que j’ai 4 heures d’avance sur ma feuille de route, que je suis Top 50 à cet instant même si je me pose une heure, refuse d’aller manger chaud, de me changer…

 

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Je broie du noir et la carte "coup de téléphone à un ami" en l'occurence ma soeur ne va rien y changer. Je lui dis que j’ai pris ma décision, qu’elle est assumée, que je ne le regretterai pas…

Pour la première fois, je rends un dossard. 24 heures plus tard, je suis rongé par le remord. C’est ça aussi l’ultra.

 

Base de vie fond de France, 59 kms, 1060 m d’altitude.

 

Classement intermédiaire :

1 Sébastien Gérard 9 H 53

2 Sangé Sherpa 9 H 58

3 Oscar Pérez 9 H 58

4 Raul Tolédo 10 H 17

 

24 Sandrine Béranger 12 H 29

41 Arnaud Moisan 12 H 58

 

Arrivée ( Félicitations aux 172 finishers):

 

1 Perez Lopez Oscar 28:04:22

2Toledo Raúl 29:20:34

3 Gérard Sébastien 29:47:29

4 Sherpa Sangé 29:47:29

5 Souchon Frederic 31:39:00

 

 

10 Béranger Sandrine 34 : 23

 

104 Penot Pascal (Déniv) 46 : 11

 

 

 

Copie de l'article parue dans le site internet endurance mag :

 

" Mission accomplie. La première édition de l’Echappée Belle pourra s’enorgueillir d’être un des courses les plus difficiles du calendrier « ultras », exactement comme le souhaitaient ses organisateurs. Chez les solos hommes, la tête de course a pris les couleurs flamboyantes de l’Espagne, avec l’arrivée en 28 heures d’Oscar Perez Lopez (Grifone), suivi de son compatriote Raùl Frechilla Toledo (Los Bandoleros del Guadarrama) 1h16 plus tard. La troisième place a été remportée par Sébastien Gérard (Team Les Saisies Scott Odlo), vainqueur en 2012 et 2013 du Tour du Beaufortain, et Sangé Sherpa (Team Endurance Shop), qui ont terminé main dans la main en 29h47. Une belle image de solidarité et une grande émotion pour le Besançonnais, blessé à la cheville une dizaine de kilomètres avant l’arrivée à Fond de France et soutenu pendant toute sa seconde partie de course par S. Gérard et R. F. Toledo.

 

Pour terminer ce redoutable ultra, il fallait davantage que la motivation comme lièvre. Il fallait l’expérience des épreuves ultimes, mais, surtout, bien connaître la montagne et avoir reconnu une partie du parcours. Malgré leur expérience, beaucoup de participants ont été surpris par les conditions de course. Chacun y est allé de son commentaire, les qualificatifs portant sur la difficulté du parcours avant la beauté du paysage. « De la caillasse partout ! A aucun moment tu ne peux poserle pied normalement, toujours en instabilité. Tu es constamment sur le qui-vive, à regarder tes pieds, alors le paysage… Ah si, quand tu t’arrêtes ! », raconte avec ironie un coureur hors micro. Blocs de pierres, absence de traces, singles « très, très étroits », souvent en mauvais état ou dangereux, névés, dénivelé important – « pas moins de 1 000 mètres de positif dans les montées », selon un autre coureur – etc., qui ont eu raison de la motivation de plus de 400 trailers sur les 600 au départ. Les arrivées au compte-goutte – à 17 heures, à Aiguebelle, moins de vingt solos ont terminé – et Oscar Perez Lopez confirment ce sentiment unanime : « C’est sans doute la course la plus difficile que j’ai eue à courir avec l’Andorra Ultra Trail (184 km, gagné en 2012 en 30h34), » ajoutant même que les organisateurs devraient proposer, en parallèle des 140 km initiaux, une distance plus courte au départ de Fond de France.

 

Oscar Perez Lopez et Sandrine Béranger

Vendredi matin, 5 heures du mat’. L’ambiance au départ de Vizille, dans le parc du château, est un mélange d’excitation et d’inquiétudes. Marie Line Mantoux, 33 ans, résidant au nord du massif de Belledonne, coureuse d’ultras en montagne depuis 2005, fait part de son stress après deux nuits sans sommeil. « Le but est de finir. Je prévois deux nuits sur le parcours, mais j’espère ne pas faire la seconde complètement et arriver vers 2 ou 3 heures du matin, samedi, à Aiguebelle. » (ndlr : elle finit avec son époux, Arnaud Mantoux, à 10h19, dimanche matin, après… deux nuits complètes). Sandrine Béranger, marraine de la course aux côtés d’Oscar Perez Lopez, en grande habituée des épreuves longues et extrêmes, se garde bien de faire aucun pronostic, surtout sur une première édition. « Je ne suis pas sûre d’être en forme, mais on verra bien. »

 

Premiers kilomètres. Chez les solos hommes, la tête de course s’est très vite cristallisée. Dès le premier ravito, à l’Arselle, et jusqu’à Fond de France, Sébastien Gérard court en tête, suivi par Sangé Sherpa et les deux Espagnols, Raùl Frechilla Toledo et Oscar Perez Lopez. Les distances entre les quatre champions vont désormais osciller entre quelques secondes et cinq minutes jusqu’à la Base Vie, où a également lieu le passage de relais pour les duos. La pause est rapide, entre 12 minutes pour Oscar Perez et 23 minutes pour Sherpa, après un strapping réalisé par les kinés qui lui permettra de tenir jusqu’au bout sans souffrir. La nuit est une épreuve supplémentaire, surtout sur la montée (et la descente !) au col de Morétan, 20 kilomètres après Fond de France, culminant à 2 500 mètres, qui reste dans les esprits des finishers comme une des plus grandes difficultés du parcours. Très vite, Perez revient sur Gérard et ne sera plus jamais inquiété par ses poursuivants. Toledo, Gérard et Sherpa, décident de rester ensemble pour traverser la nuit et se soutenir.Au col du Grand Cucheron, dernier point de pointage, Perez passe 35 minutes avant le trio et arrive à Aiguebelle, à 10h4 après plus de 28 heures de course. Pour expliquer son avance et sa relative fraîcheur, Perez donne une petite leçon de sérénité. « Je ne cours pas la course avec le chrono en tête. D’ailleurs, je n’en porte pas. Je cours aux sensations et, surtout, en harmonie avec ce qui m’entoure. Il faut trouver le plus de plaisir possible dans la course pour tenir jusqu’au bout. » La surprise arrive une heure vingt plus tard avec l’arrivée du second Espagnol, Raùl Frechilla Toledo. Epuisé, grand sourire aux lèvres, il raconte avec humour que Gérard et Sherpa lui ont donné l’autorisation de s’échapper après leur nuit passée ensemble. « On voulait terminer tous les trois, mais je me sentais de finir plus vite. Alors, Sébastien et Sherpa m’ont donné leur bénédiction… et je suis parti, c’est normal, non ?! » Gérard et Sherpa finissent 27 minutes derrière sur une belle image fraternelle. Plus difficile et plus longue que toutes les courses qu’il a eu à courir, Sherpa, en montrant l’état de ses pieds, blancs, ramollis et creusés par la sueur, a cette dernière saillie sur l’Echappée belle. « On donne 4 points à l’UTMB®, mais c’est l’UTMB® qui devrait donner 4 points à l’Echappée Belle ! »

 

Chez les féminines, Sandrine Béranger a mené de pied de maître toute la course depuis le départ, se permettant le luxe d’une très belle dixième place au scratch en 34h23mn. La clé pour réussir son ultra, Sandrine Béranger la résume en deux mots : patience et objectifs courts. « Si je me dis que j’ai 140 km à parcourir, c’est mort. Si je vise chaque prochaine étape, c’est court, donc mentalement, ça passe mieux. » La championne de raid multisports (6e du championnat du monde de raid en 2012) confie également n’avoir jamais autant mangé ni s’être autant assise et reposé sur une épreuve. « En général, je préfère toujours partir moins vite, mais tenir sans m’arrêter. Mais là, ce n’était pas envisageable. Bon, j’ai quand même forcé un peu sur la première partie, histoire d’être dans la course. » Aux deuxième et troisième places, on retrouve l’Albertvilloise Isabelle Ciferman, prof d’EPS et membre du Club alpin français, qui termine en 39h57mn et la Haut-Savoyarde Catherine Desmurs, visiblement très heureuse et émue à l’arrivée, en 40h29mn. Martine Volay, une des favorites de la course, encore 3e derrière Ciferman jusqu’au refuge Jean Collet, a abandonné à Fond de France après 14h18mn de course.

 

Première édition réussie. Pour Florent Hubert, organisateur de l’Echappée Belle, cette première édition est d’ores et déjà réussie, avec beaucoup de retours positifs. « Il faut juste savoir à quoi l’on s’engage dans cette aventure, rappelle-t-il en réponse aux critiques de certains participants, surpris par la rudesse du parcours. Et il faut s’entraîner pour. Mais ceux qui étaient venus chercher cette difficulté étaient ravis. Même certains, qui ont abandonné, ont promis de revenir l’année prochaine, mieux entraînés. » "

 

Nathalie Mathieu

 

 

 

Photos : Famille Moisan, site officiel L'Echapée Belle, ressources internet.

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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 11:46

 

En ce samedi 6 juillet 2013, je vais enfin participer au raid 974. Cette course m’attire depuis l’édition 2010 où j’avais assisté à la victoire de Mr Thierry Chambry devant Mr Jean Hugues Vos. Je profite de ce récit pour saluer Thierry qui retrouve progressivement les sentiers après une longue absence sur blessure et Jean Hugues qui va revenir sur l’île en octobre prochain pour participer au zig zag des fous.

 

 

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L’année passée, alors que je m’étais inscrit à ce bel ultra de 101 kms, j’avais dû annuler au dernier moment du fait d’une vilaine tendinite au genou. Mais, c’est du passé, je suis désormais prêt à en découdre avec l’aventure du jour, le raid 974, une traversée de l’île entre Le Port et St Joseph. Une course "roots" qui va nous faire progresser sur un parcours magnifique de Mafate à Cilaos, du coteau Kerveguen à la Plaine des Cafres, du Volcan à Grand Galet.

 

parcours grand raid 974 grand


3H 15 au Port, je passe au pointage et discute avec Eric, mon chauffeur du jour.

 

 

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Quelques lignes droites afin de me réchauffer. Je me sens lourd avec mon petit paquetage sur le dos (environ 5 kg).

L’épreuve souvent décriée par son côté minimaliste, en terme de balisages et de ravitaillements, impose de bien préparer son affaire. Pour le parcours, j’ai étudié les cartes, effectué des reconnaissances et pris des renseignements auprès des organisateurs. Merci à Christian pour ses informations précieuses.

Pour ce qui est des ravitaillements et bien je porte ma maison sur le dos. Je ne veux pas me retrouver à sec de glucides. Pour l’eau, je prévois de faire le plein au niveau des ravitaillements officiels mais aussi en utilisant les robinets lacour ou encore l’eau directement prélevée à la source ! De même, comme je ne joue pas avec le feu ou plutôt avec le froid, je pars avec l’équipement indispensable en prévision d’une nuit fraîche du côté du Volcan (k way, gants, bonnet,..).

 


Quelques coureurs ont réglé cette problématique des kg en trop en prévoyant une assistance personnalisée. Pour ma part, j’ai fait le choix de ne pas faire appel à des connaissances pour me ravitailler à Cilaos, à Mare à Boue ou encore au Volcan. D’une je n’aime pas déranger, de deux je ne peux pas affirmer mes horaires de passage, de trois j’adore m’alourdir pour le plaisir. J’ai bien établi une feuille de route avec mon dalon Gino mais je sais trop bien l’incertitude de ce type de prévisionnel.

Tiens en parlant du loup, Gino pointe son nez ou plutôt sa bouche, qu’est ce qu’il est bavard ! Il était temps, 20 minutes avant le départ ! Mr a engrangé le maximum de minutes de sommeil. En parlant de prévisionnel, voici celui de Gino et donc le mien.

 


Départ LE PORT 00h00'

+3h

Ravitaillement ILET DES ORANGERS 3h00'

+1h15'

Ravitaillement ROCHE PLATE 4h15'

+2h

Ravitaillement MARLA 6h15'

+3h15'

Ravitaillement BRAS SEC 09h30'

+3h15'

Ravitaillement MARE A BOUE 12h45'

+2h15'

Ravitaillement PITON TEXTOR 15h00'

+1h

Ravitaillement PLAINE DES SABLES 16h00'

+3h

Ravitaillement GRAND GALET 19h00'

+53'

Arrivée SAINT-JOSEPH 19h53' soit une arrivée prévue à 23 h 53, allez juste avant minuit.

 


4 H 00, nous nous réunissons sous la banderole pour un départ imminent. Une longue journée, voire deux, nous attend.

 

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  Même avant le départ, je marche déjà les mains dans le dos ! Gino est déjà positionné avec son k way rouge.

 

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Didier Mussard copie Gino pour une bonne posture de départ. Pas sûr que ce soit efficace.

 

Deux décomptes et nous voilà partis dans la nuit sombre.

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Direction : le cirque de Mafate. Alors que les étoiles brillent par leur absence, je me reprends à deux fois avant de réussir à allumer ma frontale. Nous rejoignons rapidement la piste de la rivière des galets. Je me retrouve déjà seul, tout proche du groupe de tête comportant une quarantaine de coureurs.

 

Je me fais régulièrement doubler, ce qui me laisse perplexe. J’avance plutôt à un bon rythme mais ce n’est pas suffisant pour éviter les dépassements intempestifs. Hypothèse ironique : ayant une VMA à 19, ils doivent tous être à 20. Hypothèse plus probable : certains ont oublié qu’ils s’élançaient sur un ultra et pas pour un trail de 10 kms. Ayant l’habitude des courses où je remonte au classement, cela présage d’une belle journée.


La piste laisse place un chemin monotrace et à la première pente du jour. Ça ne chôme pas mais vraiment pas. Dans un virage, je jette un œil vers la piste des galets où s’étire une belle chaîne lumineuse. Les écarts sont déjà impressionnants.

 


17 minutes après le départ, je déboule sur le bitume de Sans Soucis. Des petits groupes se forment. Je connais bien cette route mais apparemment moins bien que d’autres qui n’hésitent pas pour emprunter des petits raccourcis péi. Cela énerve des coureurs qui s’agacent ouvertement. Perso, je reste concentré car ces mini coupes n’auront pas trop d’incidences. Ces tricheurs nous manquent de respect, manquent de respect à eux-mêmes. Cela en devient ridicule, je ne comprends pas.

 


Je rattrape un groupe et nous arrivons à la citerne rouillée à 4 H 37. La civilisation derrière, le bitume laisse place aux sentiers. Le rythme est bon, je me sens à mon aise, serein. Nous sommes en file indienne à travers les champs de canne et le suivi du balisage ne me pose pas de difficultés. Je sais qu’à chaque retour sur la piste forestière il faut se méfier pour ne pas louper le sentier. A plusieurs reprises, je suis obligé de rappeler des coureurs qui s’élancent sur un mauvais parcours. Dès que je peux, je relance et me mets à trottiner malgré la pente.

 


Au bout de 58 mn, me voilà sur la canalisation des orangers. Ce magnifique sentier de 11 kms, immense balcon étroit avec vue sur Mafate, permet d’amener l’eau des captages des ravines Grand Mère et Orangers jusqu’aux Hauts de Saint-Paul. Pour ceux qui ont le vertige, je vous conseille de passer de nuit. On oublie vite le vide qui est vraiment tout proche. Cela donne l’impression de progresser sur une piste large. Je trouve mon rythme rapidement et ne me laisse pas perturber pas le retour tambour battant de quelques coureurs pressés (sûrement un rendez-vous urgent aux orangers).

Arrivée au niveau de la cascade de l’ilet flamand, je prends mes précautions car le sol ressemble à une belle patinoire. Le silence est de mise, l’ambiance paisible, seules les lueurs des frontales viennent nous rappeler que nous ne sommes pas seuls.

 

A ma grande surprise, je reviens sur un des favoris annoncés en la personne de Teddy Loricourt. Cela m’alerte. Soit il n’est pas en forme (ce qui était finalement le cas), soit je suis parti trop vite. Etant peu bavard en course, je ne le questionne pas. Son rythme me convient alors je lui emboite le pas. Nous arrivons ensemble à l’ilet des Orangers (21 kms) vers la 50 ème place. J’avais prévu 3 heures pour arriver à l’ilet, je suis en avance puisque cela fait seulement 2 h 17 que le départ a été donné.

 

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Je remplis uniquement ma gourde puisque mon camel est encore bien plein. Parti avec l’objectif de boire 600-700 ml par heure, je suis encore loin du compte… Ma réputation de chameau des sentiers est donc bien fondée. Dès la sortie de l’ilet, j’éteins ma frontale. Je me retrouve à nouveau seul. Ah non, on me revient dessus, des pas de plus en plus présents. J’accélère…. Je reste un compétiteur, je n’y arrive pas. Ma course commence maintenant. Montée rapide jusque La Brèche où je reprends quelques coureurs qui semblent déjà bien entamés. Après une descente où j’essaye de rester souple, je traverse Roche Plate le sourire aux lèvres. Le paysage est grandiose.

 

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J’en suis à 3 H 05 de course. Certains remplissent leur camel à l’école. Moi, je trace. Pour me mettre en appétit, la remontée vers Trois Roches. Il faut réussir à maîtriser son rythme, relancer au bon moment, restez vigilant dans les descentes. Le soleil commence à pointer ses rayons, le climat est idéal. Au détour d’un virage, je croise Christophe, un collègue dénivien, venu faire une sortie au cœur de Mafate.

 

 

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Trois Roches, bonjour. J’adore cet endroit mais pas le temps de flâner. Une traversée de rivière où pour une fois je ne mets pas mes pieds dans l’eau. Je reviens sur un groupe d’une dizaine de coureurs. La densité est impressionnante ! Au fur et à mesure de mon retour, le coureur de devant s’écarte et me laisse passer. Sans rien y comprendre, je me retrouve en tête de groupe.

 

Nouvelle traversée de rivière avant une montée raide. Proche du sommet, je suis content de croiser coach Fred et Yannick qui m’annoncent 31 ème. Ok, indication intéressante mais il ne faut pas s’enflammer ! Je les informe de mon avance grandissante sur mon prévisionnel mais aussi et surtout de mon bon état de forme. Tous les voyants sont au vert. La préparation semble porter ses fruits. J’ai tout fait pour être prêt le jour J, l’objectif semble être atteint.

 


Il est 8 H 43 et me voici à Marla (34 kms. 4 H 43 au lieu des 6 H 15 prévues). Le ravitaillement a lieu au gîte de Mme Giraudet. Que de bons souvenirs passés à cet endroit lors de randos en famille ou entre amis.

 

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Je ne touche pas aux victuailles, demande de l’eau pour mon camel. On m’indique un robinet. Je le tourne, il me reste dans la main, l’eau explose dans tous les sens. Me voilà trempé. Bien la peine…. Rafraichî, un peu énervé, j’entame la montée en me basant sur une heure d’ascension. Je suis étonné de mon allure, de ma montée rapide. La première partie est assez abrupte avant de laisser place à une pente plus douce à l’ombre d’une forêt d’acacias.

 


Après 20 minutes d’ascension, j’entends un cri. Il s’agit (seulement ! ça m’a fait flipper) d’un coureur crampé. Alors que je lui demande si tout va bien, il sollicite mon aide afin de l’étirer. Je m’exécute, lui donne quelques conseils et m’en retourne à ma course. Le sommet se rapproche.

 


Me voici à la porte d’entrée vers Cilaos, altitude 2082 m. Il m’aura fallu, depuis le gîte, 33 mn pour arriver en haut du Taibit. Petite aparté, "Taïbit" signifie "crottes de lapin" en malgache, malicieuse expression pour désigner la forme du col vu de part et d'autre de la crête.

 

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Je ne m’attarde pas d’autant plus avec ce vent qui va vite me rafraichîr. Un dernier regard vers Mafate et je plonge vers Cilaos. L’intégralité de la descente s’effectue en solitaire. Je progresse rapidement emporté par la pente, par mon euphorie, par cette douce sensation de voler sur le sentier. Seul au monde. Pas tout à fait, je croise quelques randonneurs qui manifestent de belles frayeurs quand ils me voient débouler sur eux. « Bonjour, Merci, Au Revoir ». Après des passages en sous bois, je me retrouve à la plaine des fraises avant de continuer dans un décor de bois de couleurs, de pins, ou autres filaos.

 


Dans la dernière partie de la descente et alors que j’aperçois la route d’ilet à Cordes, je reviens sur un coureur. Au moment où je le rattrape, il accélère. Ce n’était que le début. Une fois sur la route, il me demande par où aller. Je lui réponds par la route. C’est alors que je le vois piquer un sprint ! Je reste scotché d’incompréhension. Drôle de tactique de course.

 

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Sur cette portion de parcours, je ne cours que dans la descente. Un peu esseulé, j’essaye de récupérer, de bien m’hydrater dans les montées effectuées en marche active. Nouveau sentier à gauche en direction de Bassin Bleu. Anecdote : Un concurrent a eu la surprise de voir une voiture venant de Cilaos déposer un coureur au pied du sentier. Le gars voyant qu’il avait loupé le bon chemin est revenu sur ses pas, certes en voiture, mais il a choisi de revenir en arrière plutôt que de se faire déposer à Cilaos.

 

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Au cours de la montée, ce qui devait arriver arriva. Je reviens sur le coureur fou, le dépasse et continue mon chemin. Je ne le reverrai plus. Une fois la pente gravie, le sentier est plus roulant. Ce sera mon premier coup de mou de la journée. J’avance mais avec moins de facilité. Un coureur revient et me dépose. Il s’agit de Willy (du fauxrhum grand raid). Ce sentier est agréable avec une vue régulière sur Cilaos qui se rapproche, mais pas assez vite. Passage sur le site de Bassin Bleu et nouveau virage à gauche vers la Roche Merveilleuse. ça grimpe dur, très dur ! Je garde ma technique de montée avec les mains dans le dos. Je n’arrive pas à faire autrement. Je comprends l’étonnement des coureurs doublés qui doivent me percevoir comme un mec limite provocateur.

 


Je suis à sec d’eau mais je me rassure en envisageant un ravitaillement au robinet situé sur le site de la Roche Merveilleuse. Mais mon plan tombe à l’eau puisque nous continuons à emprunter le GR. Je reviens sur Willy qui peste de s’être trompé de chemin. Je ne vois pas où . Il me lâche et s’éloigne à vive allure.

 


Au Bloc, je remplis ma gourde avec de l’eau sortant d’un bout de tuyau bien connu des coureurs. Un peu plus loin, je reviens de nouveau sur Willy et un autre traileur. Nous empruntons les sentiers qui longent la route. Et voilà mon coup de sang de la course. Je vois deux gars qui courent tranquillement sur le bitume. Je les interpelle mais ces messieurs sont atteints de surdité aigue. Parait-il que certains ont même utilisé une voiture pour avancer plus facilement. Quel est l’intérêt ? Il faut absolument renforcer les contrôles sauvages. J’ai fait part de mes doléances aux organisateurs.

 

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Dernière partie avant l’arrivée à mi course, au gîte des 3 Cascades à Bras Sec, 49 ème km. Je pointe après 7 H 36 de course (au lieu des 9 H 30 estimées). Je fais le plein d’eau et j’entends une voix familière. C’est Laurent Delnard qui exprime son mécontentement quant au balisage, à l’attitude de certains coureurs qui ne jouent pas le jeu. Il me salue puis s’éloigne avec un groupe de 4 à 5 coureurs. Je me ravitaille, ne m’attarde pas, et repars après une pause de 5 mn. Je serais bien resté flâner dans ce petit coin de paradis mais j’ai un mur qui m’attend : l’imposant rempart montant au Kerveguen.

 


Au pointage de Bras Sec, pour info : Freddy Thevenin ( 5 H 54), Didier Mussard (6 H 09), Wilfrid Oulédi (6 H 28), Georges Erick Nirlo ( 6 H 28), Mickael Guichard ( 6 H 38), Rene Fred Fontaine (6H 42), Frederic Berrichon (6H59), Joseph Lebon (6 H 59), Jovanni Libelle(7 H 10), Niel Bagoupaty (7H11), Jean Max Grondin (7 H 14), Gilbert Ah Fat (7H14), Jens Glasenapp (7 H 23), Patrice Payet (7H24), Dominique Eclapier (7 H 25), Laurent Delnard (7 H 27), Frederic Saint Fidele (7H27), Nicolas Touneji (7H 34), Jean Claude Guiton (7H36), Arnaud Fontana (7 H 36), Arnaud Moisan (7 H 36).

 

 

Une deuxième course débute. Je repars seul, essaye de manger une barre énergétique, mais l’essai est infructueux. Ce n’est définitivement pas mon truc, au contraire des gels. Un par heure depuis le départ. Le temps est couvert et dire qu’il va falloir se rapprocher du mauvais temps.


Je progresse entre les cryptomérias puis entre les bois de couleurs. Cela grimpe dur. Déjà une dizaine de minutes quant tout à coup, le sentier plonge ! Ah non. Tout ce que je viens de gravir et bien je le redescends! Grrrrrr. En fait, je suis sur le sentier des sources et pas encore sur le sentier de Kerveguen. Je retrouve mes repères quand j’arrive sur la piste forestière à proximité de la RD 241. J’y suis passé il y a un mois afin de repérer la mythique montée. J’avais alors mis un peu moins d’une heure. Donc je m’élance pour une ascension estimée en 1 H 10. Dès le panneau « sentier d’études kerveguen » je suis confronté au plat du jour, normal il est 12 h 00. Il est plutôt corsé. La pente est abrupte, très abrupte ! Il faut lever la jambe de plus en plus haut. Heureusement que je ne suis pas sujet aux crampes (en tout cas, pas pour le moment). Cela aurait pu devenir très pénible. Des petits replats permettent de souffler tant musculairement que psychologiquement.


A la vue de la plaque commémorative, mes pensées vont à Gérard Bordage, traileur décédé accidentellement en octobre 2002 pendant le grand raid.


Plusieurs échelles, neuf exactement, permettent de faire exploser l’altimètre. Je monte dans les nuages. Le froid commence à se faire ressentir, je mets mes manchons. Alors que j’avais la sensation de caler, de m’endormir sur le sentier, je reviens sur un coureur. Il s’agit de Dominique Eclapier. Il me demande si je connais le sentier et surtout cherche à savoir la distance qui nous sépare du sommet. Montant depuis 50 minutes, je lui annonce 20 minutes. Revigoré, Il repart de l’avant. Je lui emboite le pas. Un coureur nous revient dessus, me double pour finalement rester au rythme de Mr Eclapier. Au bout de 1 H 03, je débouche au niveau de la crête. D’un point de vue horaire, il est 13 H 03. Ça de fait. La vue sur Cilaos est bouchée et ça caille. Le vent et le brouillard sont présents. Pas question de traîner ici. Nous prenons la direction de Mare à Boue.

 

Les photos qui suivent ont été prise par Mr Michel Jourdan, runraid :

Freddy Thevenin, futur vainqueur :

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Didier Mussard, futur second interviewé par la radio RER :

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Alors que j’essaye de retrouver un second souffle, mes deux acolytes enclenchent le turbo ! Je ralentis, marche, tente de trottiner mais rien. Je patiente, mets les écouteurs en place et c’est la disco party. Je me mets à chanter, oui et assez fort d’ailleurs. Assez faux aussi, mais ce n’est pas grave car le public est plutôt tolérant (ou plutôt totalement absent). Bref, tout doucement, je retrouve de l’énergie et j’enclenche moi aussi le turbo. Mon renouveau débute au niveau de l’intersection GR R2, vers la variante menant au col de Bébour. Je passe les échelles, croise des randonneurs qui s’étonnent de découvrir qu’un coureur peut être un très mauvais chanteur.


Alors que le sentier est détrempé comme à l’accoutumée, je ne me pose pas de questions et fonce. Je reviens sur le coureur avec qui j’ai gravi le Kerveguen et le dépose. Je fais des tout droits dans la boue, glisse, me rattrape comme je peux. Je suis à bloc et surtout m’amuse. Je sais que ce sentier est long donc je ne me focalise pas sur ma montre. La végétation change rapidement. Les branles verts laissent place aux fameux pâturages de la Plaine des Cafres.

 

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Vers 14 h 45 (ma mémoire défaille sur l’horaire précis), me voici au poste de ravitaillement de Mare à Boue (62 Kms). Je m’assois, prends une soupe. On m’annonce 19 ème. Je perds cette place au profit d’un concurrent qui déboule et repars de suite. Les bénévoles sont aux petits soins, j’en profite mais pas trop. Je les remercie et repars pour une longue portion bitume-béton.

 

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Au moins deux coureurs se ravitaillent auprès de leurs proches. Je trottine au maximum. Puis, j’aperçois, au loin, Dominique Eclapier. Il est en marche rapide escorté par de nombreux proches, à pieds, ou en voitures. Les klaxons animent la plaine habituellement si paisible. Je reviens sur toute la bande au niveau de la route nationale. Ils m’encouragent, je les remercie. Je dépasse leur coureur de cœur et continue à bon rythme en direction du chalet des plâtres. Me revoilà entre les pâturages sous le regard songeur des vaches.


C’est toujours intéressant d’emprunter des sentiers que l’on parcourt généralement dans le sens inverse. Dans le cas précis, je me retrouve en sens opposé par rapport au circuit du grand raid. Si lors de la diagonale, c’est une partie où l’on peut reprendre des forces, relancer, avancer à vive allure, et bien là ce n’est pas la même histoire. C’est long, c’est costaud. J’essaye de ne rien lâcher. Si je cours sur les parties planes et en descentes, je marche très lentement en montée. Un nouveau coup de moins bien. Je marche maintenant même sur les parties planes. Mr Eclapier me revient dessus et me dépose à son tour. Il est aussi silencieux que moi. Et sorti de nulle part, ou plutôt d’un buisson, Christian effectue un contrôle sauvage. Je le remercie en lui disant qu’il faudra renforcer ce type de contrôle. Je lui raconte brièvement mes ressentis et poursuis mon périple. J’aperçois au loin le piton Textor.

 

 

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La satisfaction me gagne car j’ai encore presque deux heures de jour devant moi. Selon mon prévisionnel, je serais déjà avec ma frontale à cet endroit.


Me voici au piton Textor (72 kms), il est 16 H 15 (12 h 15 depuis le départ). Alors que j’arrive, Dominque Eclapier quitte le poste de ravitaillement. Il est de nouveau soutenu par sa troupe de supporters. Je ne fais que pointer et repars directement. Mon camel est encore plein. Le froid est de plus en plus présent et les bourrasques de vent me saisissent. A chaque rafale, la respiration se bloque.

 

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Je progresse dans le graton, monte, traverse la route quatre fois, passe devant la stèle Josémont Lauret et arrive à l'oratoire Sainte-Thérèse au-dessus du magnifique rempart de Basalte. 17 h 00. 

 

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A partir de l’oratoire, je peux de nouveau courir et m’amuser dans la descente. Un virage plus bas, j’aperçois Mr Eclapier. Nous descendons au même rythme. Le décor est sublime, les mélanges de couleurs sur la plaine des sables sont époustouflants. Ne connaissant pas la suite du parcours, je craignais de ne pas trouver le ravitaillement du volcan. Mais aucun souci, il fait encore jour ! Et comme le montre la photo, on ne peut pas le louper.

 

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Arrivé à la  Plaine des Sables, je trottine et accélère. Je reviens sur Dominique Eclapier qui marche. Il m’emboîte le pas et se met lui aussi à courir. La traversée est longue avant d’arriver au ravitaillement (79 kms). Je suis 17 ème. Je prends une nouvelle soupe, remplis mon camel. L’ambiance me réchauffe, merci aux bénévoles. Ma pause est courte car la nuit ne va pas tarder.

 

Merci à Trail Kreol pour les photos qui suivent :

 

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1005304_562393520465836_1747841781_n.jpgDominique Eclapier, en même temps que moi :


 

Laurent quelques minutes avant moi :

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Freddy Thevenin, futur vainqueur :

 

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Didier Mussard, futur second :

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J’évolue désormais en terrain inconnu. En effet, je ne connais pas le parcours jusque Grand Galet. Après la lecture de différents descriptifs, il ressort que la première partie est loin d’être évidente voire dangereuse. Mon objectif est clair, aller le plus loin possible de jour pour pouvoir gérer au mieux mes trajectoires, anticiper d’éventuels obstacles. C’est pour cela que je ne me suis pas éternisé au ravitaillement.

 

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Mr Eclapier et un coureur marron me devancent de 200 m. Ils marchent. Je donne alors un petit coup d’accélérateur pour les rejoindre avec l’idée de suivre leur rythme. Mais à quelques mètres de leurs chaussures, le duo accélère. Le coureur marron ralentit, je le double. Toujours au niveau de la plaine des sables, j’attends avec impatience la bascule afin de se séparer de ce vent frais qui commence à me congeler. Faut dire que je ne prends pas le temps d’enfiler mes gants, mon bonnet ni même mon k way. Il est 18 h 00 et j’ai froid. Bonne chance à tous les coureurs qui vont passer au cœur de la nuit.

 

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Nous plongeons en dévalant une pente de gratons. Gare aux dérapages incontrôlés. Dominque Eclapier s’éloigne à vive allure, je ne le reverrai plus jusque l’arrivée. A peine trois virages, et je dois me résigner à allumer ma frontale. Je réduis instantanément mon allure.

 


Me voici au fond de la ravine rocheuse de Grand Sable où j’essaye de débusquer le balisage à savoir des points blancs au sol. C’est loin d’être facile, je perds beaucoup de temps. Mais, beaucoup moins que si le sol avait été humide. Nous avons de la chance. Je me retourne, pas de frontale en vue. Puis, nouveau changement de décor avec l’apparition de végétations de petite taille. La pente est sévère, le sol instable, je déteste tout simplement. Je saute, glisse et me rattrape comme je peux. Je me tape la cheville contre les rochers, je fais un roulé boulé à terre. Mais, cela ne me freine pas. Je souffre en essayant de rester solide dans mes appuis.

 

 

Du côté du Grand Pays et sa forêt de bois de couleurs, le sentier devient propre. Cette fois, je me régale. Au niveau du Cap Blanc, après une courte mais sympathique montée, je reviens sur deux coureurs. Je saurai après coup qu’il s’agissait de Gilbert Ah Fat. Puis, à mon grand étonnement, je double un groupe de randonneurs.


Je traverse la rivière sur un petit pont aménagé et poursuis sur une longue portion plane le long d’une canalisation. Je me sens bien d’autant plus que je me doute de mon arrivée prochaine sur Grand Galet. Je retrouve la civilisation. Dans le village, c’est la vie habituelle d’un samedi soir. Dans certaines maisons, le repas de famille va bon train avec des éclats de rire et les odeurs de bons caris. Je croise un marmaille en vélo et lui demande où se situe le ravitaillement. Il me répond : « bientôt, à l’école ». J’y arrive (89 kms) et préviens que je ne fais que passer. Oui j’ai les réserves d’eau suffisantes pour la fin de course. Je leur demande juste d’attraper mon téléphone dans mon sac. Il est 20 H 38 quand j’appelle Natacha pour la prévenir de mon arrivée prochaine. Je l’informe, pour me motiver, de mon arrivée au stade dans une heure. Avant de m’éloigner du ravitaillement, les bénévoles m’encouragent et me disent que je suis 16 ème.


Je m’enfonce dans la nuit St Josephoise, descends et me retrouve devant un talus. NON !!! Je me suis planté de chemin. Je rebrousse chemin, remonte à fond…. Un coup de stress. Un passage devant la cascade Langevin et une longue portion bitumée le long de la rivière du même nom. Je cours la totalité hormis les montées les plus raides. Première traversée de pont, plusieurs habitants m’applaudissent. Arrivé au deuxième pont, je continue tout droit mais au bout de deux minutes, j’ai l’étrange sensation de me planter. Je croise une voiture, me mets devant elle, l’arrête et lui demande comment aller à St Joseph (sans monter dans leur voiture bien sûr!). Il m’indique le fameux pont qu’il fallait traverser. Ah non !!!!!!! Rebelote, je fais demi-tour, à fond. Après le troisième pont, je finis à un rythme de 14-15 km/heure.


Je reviens sur un coureur qui me demande si c’est encore loin. Je ne peux malheureusement pas lui donner d’indication. Moi-même, quelques minutes plus tard, je demande à une habitante où se situe la « balance canne », elle me répond à 650 m. C’est précis comme indication ! J’y arrive, passe sous la route nationale et je commence à croiser des finishers (raid et semi raid), des familles/amis de coureurs. L’arrivée se précise. A l’entrée du stade, je passe juste à coté de Natacha, Léane mais aussi mes amies Aurélie, Claire et Gigi. Je savoure la dernière ligne droite, fier de finir en 15 ème position d’un bel ultra comme ce raid 974. Finalement, je termine à la 16 ème place en 16 h 39. Soit je me suis fais doubler pendant mes plantages, soit le dernier coureur doublé était un semi raideur. L’organisation m’offre une médaille, un t shirt finisher et un ticket repas pour un rougaille saucisse.


Je retrouve Léane et lui offre ma médaille. Je commence à raconter ma vie, ma course emporté par ma satisfaction. Mes supportrices ont juste envie que j’arrête car elles ont faim. Faut dire que j’ai interrompu leur repas. Elles sont gentilles, elles écoutent patiemment mes histoires. Avant de partir, je salue Laurent qui rumine ses plantages de parcours qui lui ont surement coûté un top 10. Je le félicite de sa superbe course. Cela est très prometteur pour le reste de sa saison, notamment le grand raid, son objectif numéro 1. Il peut largement faire un top 30, ce n’est que mon avis. Un dernier tour dans le quartier où je ne trouve pas l’école où le repas est servi. Dommage, pour une fois que cela m’intéressait.

 

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  Le classement complet sur runraid : link


Place au bilan. J’ai vécu une superbe journée riche en beaux paysages, en belles émotions, en bonnes sensations. Je termine ces 100 kms très satisfait de mon raid, plutôt frais, décontracté et surtout non courbaturé. Cela s’est vérifié les jours suivant la course. Cela est assez rare pour moi donc je savoure d’autant plus. Une nouvelle fois, l’entraînement a payé la gestion de course a été optimale et la diététique mieux maitrisée. Merci à Gino et Fred pour leurs différents conseils. Finalement la partie la moins sympa de la journée aura été le retour sur St Denis. Le trajet était long même en voiture !

 

Prochaine aventure, fin août : l’ultra trail de Belledonne, l’échapée belle. 140 kms, 10 000 d+.

 

Photos : Thierry Hoarau pour le site randorun, Trail Kreol, Michel Jourdan, sources internet.

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 05:07

 

Le Raid 974  étant terminé, et avant un récit détaillé, je publie la dernière partie de la préparation spécifique réalisée en vue de cet ultra. Il faut pas croire, la performance ( ce que je considère comme une petite performance à mon niveau) n'arrive pas en claquant des doigts. 

 

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L'objectif était de prendre du plaisir tout au long de la course ( ok), d'arriver en forme le jour J (ok), d'encaisser le kilométrage (ok, j'étais prêt à faire une distance grand raid). L'entrainement a été intense, souvent prometteur, parfois emprunt de doutes. 

 

Les footings et séances de fractionnés sont réalisés en mode solo, les séances de PPG avec mon club Déniv sous la direction bienveillante de Mr Fred Henze, les sorties montagne souvent programmées la nuit.

 

Merci à Natacha pour son soutien, d'autant plus qu'avec une petite fille de 10 mois, ce n'est pas toujours évident.

 

Semaine du 5 mai :

Jeudi : La salazienne - 35 kms - 4 H 54 - 19 eme

Vendredi : Repos

Samedi : Repos

Dimanche :Encouragments Coureurs sur course du Geranium - 6 kms descente - 6 kms montée


Semaine du 13 mai :

Lundi : footing montée Bellepierre - 30 mn montée - 25 descente

Mardi : PPG

Mercredi : 25 mn footing + 5 X (500m - 250 m) recup : 200 m après 500, 300 après 250. Temps 500 : 1mn 35, 1mn 34, 1mn 33, 1mn 33, 1mn 31

Jeudi : 55 mn footing à La Montagne

Vendredi : 27 mn footing + 3 X 9 mn au seuil en montée Bellepierre. Recup : 2 mn 30 en descente. + 15 mn recup

Samedi : sortie montagnede nuit 4 H 50. La possession le Colorado via kaala, stade dos d'ane, piton batard. 2 H 00 jusqu'au stade. 50 mn fougères kiosque. 40 mn piste affouche- colorado. 12 mn jusque la maison.

Dimanche : Le Colorado – La Redoute- Le Colorado par la route.


Semaine du 20 mai :

Lundi : Repos

Mardi : Repos

Mercredi : 30 mn footin AL1 + 6 X 1000 m (recup : 2 mn). 3mn 36, 3mn 36, 3mn 26, 3 mn 22, 3 mn 16, 3mn 14

Jeudi : 50 mn vélo appart + abdos gainage

Vendredi : 20 mn footing + 5 X 6mn en côtes allure soutenue (recup : 2mn) + 15 mn recup

Samedi : Sortie cool 7 H 00 avec Eric, Sans Soucis Maido Les Orangers Sans Soucis (montée en 3 H 30)

Dimanche : Repos


Semaine du 27 mai :

Lundi : 50 mn vélo appart

Mardi : PPG

Mercredi : 25 mn + 6 X les 4 cotes trinités (recup : descente)

Jeudi : footing 55 mn

Vendredi : 35 mn footing + 2 X 12 mn AL2 (recup : 4 mn) + 10 X 30s/30 en cotes

Samedi : tour intégral de St Denis 1 H 24 ( boulevard sud, la redoute, front de mer, rolland garos)

Dimanche : Repos


Semaine du 1 juin :

Lundi : 55 mn boulot - Bagatelle – boulot

Mardi : PPG

Mercredi : 25 mn footing + 500 m ( 1 mn 44) r: 45 s, 1000 m ( 3 mn 28) r : 1mn 30, 1500 m ( 5 mn 12) r: 2 mn, 2000 m ( 6 mn 53) r : 2 mn 30, 1000 m ( 3 mn 22) r : 1 mn 30; 500 m (1 mn 34) r : 15 mn

Jeudi : 50 mn vélo

Vendredi : 35 mn footing + 2 X 8 mn en montée + 9 mn en descente recup / 3 mn

Samedi : Sortie deux bras - Aurere avec RHM

Dimanche : Repos


Semaine du 10 juin :

Lundi : ONF : 30 mn montée soutenue + descente

Mardi : PPG avec Anna Frost et Ricky Lightfoot (nouveau champion du monde de trail)

Mercredi : 35 mn footing + 12 X 200 m (105 % VMA)

Jeudi : 1 H 00 Vélo

Vendredi : repos

Samedi : sortie Hellbourg - Gite Piton - Bloc -Kerveguen- Gite – Hellbourg 6 H 30.

Dimanche : repos


Semaine du 17 juin :

Lundi : Repos

Mardi : PPG

Mercredi : 30 mn footing + 16 X Cotes CAJ 1 mn

Jeudi : footing la montagne 50 mn

Vendredi : Sortie by night. Salle candin - pic adam (1 H 50) - gite roche ecrite - bifurc ( 4 H 20 ) piton batard- kiosque (5 H 07) - colorado ( 6 H 00) - maison : 6 H 15

Samedi : repos

Dimanche : repos

 

Semaine du 24 juin :

Lundi : footing 55 mn, front de mer de Ste Suzanne

Mardi : PPG

Mercredi : 25 mn footing + 10 X 2mn ( AL 2 +) de 570 m à 610 m. (recup 1 mn )

Jeudi : Repos forcé. Direction le dentiste, incision de la gencive à cause d’une dent de sagesse. J’ai mal !!!

Vendredi : Repos, j’ai toujours mal !

Samedi : circuit habituel, colorado la redoute pas la route, remontée par sentier

Dimanche : Repos


Semaine du 1 er Juillet :

Lundi : 55 mn footing

Mardi : 30 mn + 15 X ( 30s/30s) en nature

Mercredi : Repos

Jeudi : Repos

Vendredi : 25 mn + 6 lignes droites

Samedi : Raid 974

 

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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 07:34

 

Demain, je prendrai le départ du Raid 974. Départ à 4 H 00 du Port  pour une arrivée à St Joseph, 100 kms plus loin.

Après la Caldeira et  la Salazienne, je vais m'aligner sur ce bel ultra. Dossard 680.


 

 

RAID 974 affiche 2013 base logos

 

LE PARCOURS GRAND RAID 974 :

 

1 - Départ Le Port – Rivière des Galets - stade Nelson mandela

2 - Sans souci Ilet des Orangers  21 kms

3 - Marla- Taibit   34 kms

4 - Roche Merveilleuse CD le bloc

5 - Bras sec - Bivouac  49 kms

6 - Kerveguen - Mare à boue 62 kms

7 - Piton Textor - Oratoire St Thérèse  72 kms

8 – Plaine des Sables - Grand Galets 89 kms

9 - Arrivée Stade Langevin St Joseph 101 Kms

 

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Pour suivre la course et bien rendez vous sur RER, la radio qui vous transporte !!

 

78295649 o RER, suivi live : link

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22 juin 2013 6 22 /06 /juin /2013 15:16

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Une nouvelle année sportive sous les couleurs de Running Conseil.

Merci à Anne- Marie de son aide, de son choix d'accompagner des sportifs de deuxième divisions (oui, il faut l'admettre).

 

L'objectif principal de la team, le classement par équipe sur la Mascareignes en octobre prochain.

 

Team Running Conseil Réunion :

 

Yvon Libelle

Fred Henze

Olivier Chane See Chu

Olivier Pince

Moi Même

 

Running Conseil Saint-Pierre. Les sécialistes "Course à Pied, Trail, Triathlon". 0662570432

 

111 rue Suffren

97410 Saint-Pierre.

 

Site web : http://www.runningconseil.com

 

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 11:34

Une petite entorse à mon programme puisque je me suis laissé séduire par les commentaires de plusieurs camarades ventant la beauté du parcours, l’organisation sans faille de l’AC Salazie. Et pourtant, il ne s’agit que de la deuxième édition. C’est vrai que cette course est alléchante avec ses 35 kms, ses 2500 m de dénivelé positif ! Du costaud et surtout du beau entre Grand Ilet, Hellbourg, la Plaine des Merles, le col de Fourche, le col des Bœufs. Comment ne pas profiter d’une escapade au cœur du parc national, site étiqueté patrimoine mondiale depuis août 2010.

 

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De bon matin, ou plutôt de très bon matin, nous nous rendons en famille au départ de la course donné dans le village de Grand Ilet, à l’altitude de 1100 m. Léane, du haut de ses huit mois, enfile pour la première fois sa doudoune rose. Faut dire que la température est fraiche à 6 heures du matin. En tout cas, ce climat n’atténue pas son sourire. Elle rigole même en voyant les grimaces de papa et maman (dues aux odeurs des poulaillers voisins).


Alors que Grand Ilet dort encore, je retire mon dossard. Sonia, la moitié de Gino, bénévole du jour me donne le fameux sésame, le droit de m’éclater une matinée sur les sentiers de Salazie, pei du chouchou.

 

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Le soleil se lève, le cadre est idyllique entre les différents remparts et sommets qui nous entourent : Piton des Neiges, Cimendef, Roche Ecrite, Piton Fougère, Bé Massoune,… ENORME. L’échauffement est rapide mais efficace comme la photo de groupe avec les déniviens présents.

 

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Des bisous à mes deux femmes et me voilà sur la ligne de départ.

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Habitué aux épreuves phares du calendrier péi, j’apprécie fortement cette atmosphère familiale, intimiste.

Top départ et ça monte déjà. Nath immortalise le moment.

 

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Je me concentre en essayant de trouver au plus vite mon rythme de croisière. Pas facile quand l’allure des collègues semble si supérieure à la notre. Mais c’est le départ et la course est encore longue.


Après le bitume, le béton, nous voici sur les sentiers de Grand Ilet. Rapidement, nous rejoignons le parcours de la célèbre cimasalazienne, direction Hellbourg. Arrivée à la première rivière, je ne peux que me résoudre à mettre les pieds dans l’eau. D’une, le passage protégé n’existe plus, de deux, si je joue à l’équilibriste, je vais comme à mon habitude faire une belle chute. Certains m’impressionnent par leur vivacité, leur élégance sur les rochers humides.

 

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Les relances sons nombreuses et les écarts commencent à être significatifs.

Je pointe au premier ravitaillement, à grand sable, au bout de 31 minutes. Autrefois occupé par un ilet, le site est entièrement reboisé en filaos Nouvelle Hollande. En effet, en 1875, un gigantesque éboulement venu du gros morne balaya la montagne, emportant l’ilet et sa trentaine d’habitants.


Pas de ravitaillement pour moi, je trace sans m’arrêter. Pour le moment, mes deux gourdes de 500 ml sont encore totalement remplies. Je reviens sur un coureur qui semble déjà payer son départ rapide. Lors de la montée suivante, il marche de suite alors que je maintiens mon rythme de course. Un peu plus tard, alors que je m’alimente d’un gel saveur pomme verte (précision hautement importante), un groupe de trois me dépasse. Philippe, un fauxrhumer (nom donné aux membres du forum grand raid) ferme la marche. Nous entamons une petite discussion. Tout à coup, un de mes bidons, petite bouteille, se fissure au niveau du bouchon. Galère, je suis trempé et en plus c’est le bidon avec mon produit énergétique… Va falloir s’organiser pour gérer au mieux la remontée sur le col de fourche. Ce serait ballot de souffrir d’une déshydratation.


Et voici l’ilet de Mare d’Affouches avec ses quelques cases isolées. Philippe prend les devant et mène l’allure. A son aise dans les descentes, j’essaye de limiter les écarts sans rentrer dans mes réserves. En montée, je cours dès que possible.

Nous passons au Pied du piton d’Anchaing avant d’entamer une descente rapide vers la ravine olivette. Le temps est sublime, le soleil tape déjà fort. Quelques foulées sur la piste qui nous fait plonger vers la passerelle qui franchit la rivière du Mât. Avec difficultés, j’essaye de suivre les quatre coureurs qui me précèdent. Nous arrivons à l’extrémité du parcours et c’est surmotivé que j’entame la montée sur une piste carrossable jusque l’ilet trou blanc. Les autres marchent, je cours presque la totalité. Je me retrouve donc rapidement seul. Arrivée au bord de la rivière, je fonce dedans pour la traverser. Le rafraichissement est bienvenu avec de l’eau jusqu’au genou. Philippe me rattrape avant de prendre les commandes L’ascension est technique et le dénivelé positif s’accumule. Tiens un coup de moins bien, je paye surement mes efforts sur la dernière montée. Je me fais ainsi doubler par des duos, des trios, des solos. Après le piton Papangue et Lélesse, nous traversons la forêt et rejoignons une nouvelle fois Grand Sable.

 

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Durant quelques kms, nous effectuons le parcours en sens inverse de celui emprunté en début de matinée. Et voici la difficulté du jour, la longue montée jusqu’à la plaine des merles et le col de fourches. Je sais à quoi m’attendre pour avoir souffert dans cette partie lors du Trail de Bourbon 2011. Mon altimètre s’avère être une aide précieuse. Je maitrise mieux mon avancée, le chemin encore à parcourir. C’est difficile mais je suis capable d’estimer le temps d’effort restant. Mon rythme est régulier et les autres compétiteurs brillent par leur absence. Personne à l’avant, Personne à l’arrière. Je m’autorise parfois à lever les yeux pour profiter du décor de fou. Mais je les rebaisse aussi vite lorsque j’aperçois si haut, mais vraiment si haut le col de fourche.

 

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Pas après pas, je débouche sur la piste. La plaine des merles s’annonce et voilà le ravitaillement.

 

 

A ma grande surprise, je reviens sur un groupe de cinq coureurs dont Philippe. Je remplis vite ma gourde et emboite le pas des autres coureurs. Ils s’élancent en petites foulées avec un rythme un peu trop rapide à mon goût. Mais je m’accroche, je sais que j’en ai pour environ 15 minutes. Lors des portions les plus raides, je suis au bord de la rupture mais je ne lâche pas. Je prends le risque. Au sommet nous ne sommes plus que trois. A 1946 m, nous nous situons sur la ligne de crête entre les deux cirques que sont Salazie et Mafate.

 


Philippe mène le groupe et descend avec aisance dans Mafate. Au loin Marla dominé par le grand bénard, mais ce n’est pas pour aujourd’hui. Au premier carrefour, nous mettons le clignotant à droite, direction le col des bœufs. Le passage dans Mafate est donc très bref. Rapidement, je comprends que Philippe baisse de régime. J’attends un peu puis décide de le passer. Je grimpe à une allure plus que correct, ce qui à tendance à me ravir. Au moment où je m’auto congratule, un gars me revient dessus comme une fusée. Il s’agit de Jean Claude Esparon, un Vétéran 2. Il me lâche avec une facilité déconcertante. Je débouche seul au point culminant de la course, le col des bœufs, 1958 m.

 

Pas le temps de se reposer, la bascule vers Grand Ilet s’amorce. La première partie sur piste permet de se relâcher, de s’alimenter, de boire. Sur le sentier qui suit, je passe la surmultiplié comme à mon habitude.

 

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Je reviens sur Mr Esparon qui ne me laisse pas l’occasion de le doubler. Il accélère et mène une allure soutenue. Le sentier laisse la place à plusieurs kms de route, toujours en descente. Nous descendons côte à côte sans baisser le rythme. Franchement, j’ai serré les dents tout en me sentant à l’aise. Les sensations ressenties sont souvent étranges. Dans les trois derniers kms et à la vue d’un autre concurrent, je ressors mon habit de guerrier et donne le maximum (alors que je pensais le donner depuis plusieurs kms). Je lâche mon compère, revient sur l’autre et continue seul jusqu'à l’arrivée.

 

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Je ne pense plus qu’à une chose, franchir la ligne avec Léane. C’est chose faite, un grand bonheur.

Je termine ce trail à la 19 ème place, en 4 H 54 mn.

 

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En ce qui concerne la tête de la course : Déjà vainqueur de la première édition l'année dernière, le Salazien Thierry Robert termine premier en 3h56'34''. A quelques minutes derrière lui, un autre Salazien, Sébastien Parmentier se classe deuxième en 4h00'09. Wilfrid Oulédi complète le podium en bouclant sa course en 4h05'05''.


Chez les féminines, Frédérique Jullian s'est placée sur la plus haute marche du podium avec ses 5h44'57''. La Salazienne, Fabiola Pause se classe deuxième en 5h51' devant Annie Jean-François (5h57'55'').

 

Classements sur run raid : link

 

Photos : Nath, Gil Victoire, Trail Kreol , Vincent Etheves, Deniv.

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 16:36

 

Après avoir mangé des kms de tartan et de bitume, ma petite soeur a décidé de s'élancer sur les sentiers. Un nouveau monde, de nouvelles expériences, de nouveaux repères à mettre en place, une belle aventure tout simplement.

 

Ce 1 er Mai, dans son fief de La Rochelle, elle a ainsi participé au trail de la ville maritime. 20 kms et un résultat prometteur, une belle deuxième place. Félicitations. L'entrainement se met en place avec comme premier objectif, le semi trail du bout du monde en juillet prochain.

 

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Article du journal sud ouest : link

 

Copie de l'article :

 

"

Le 1er mai, à 9 heures précises, malgré un temps exécrable durant toute la matinée, il y eu de l’effervescence sur les bords du canal de Rompsay. Comme chaque année depuis déjà cinq ans, plus de 550 passionnés de course dans la nature se sont élancés des bords du canal, avenue Louise-Pinchon, pour participer à la sixième édition du Trail du canal organisé par l’association rochelaise Run Accueil.

 

Le parcours de 20 kilomètres s’étalait sur quatre communes (La Rochelle, Périgny, Dompierre-sur-Mer et Sainte-Soulle) et a emprunté les traditionnels trois niveaux du canal, à savoir les berges (détrempées), les chemins boueux et les crêtes escarpées.

 

Tous les ans, Philippe L’Hommede, président de Run Accueil, et l’ensemble des bénévoles de l’association rochelaise qui compte plus de 150 adhérents, ne ménagent pas leurs forces et leur temps pour dessiner un parcours technique agréable à découvrir mais qui reste cependant abordable pour les coureurs néophytes tout en réservant des surprises, notamment les passages de tunnels, les montées de corde et de pneus, etc.

Un Breton vainqueur

 

Cette épreuve populaire comptait cette année comme troisième épreuve du Challenge des trails 17 après celles de Ronce-les-Bains et Saint-Césaire.

 

Côté performances sportives, le coureur du Quimper Athlétisme, Olivier Delsaux (vainqueur en 2008), dont le record personnel sur semi est de 1 h 07, l’a emporté logiquement en 1 h 17 min 30 s, devant le champion régional master de duathlon Laurent Garnaud qui s’était imposé en 2009 (deuxième en 1 h 22 27) et l’espoir triathlète rochelais Valentin Rouvier qui complète le podium en 1 h 23 24.

Le podium féminin

 

Sophie Chapelle (lauréate du Challenge du Pays royannais en 2012 et victorieuse cette saison du semi de Taillebourg), du club Pragma Sport, s’impose chez les féminines en 1 h 37 devant l’ancienne championne de France espoir de semi-marathon et vice-championne de France espoir des 10 kilomètres en 2005, la Bretonne Solène Moisan (1 h 44 09). Cette dernière a remporté cette saison le trail nocturne de Pécharmant en Dordogne. La 3e est la Rochefortaise Florence Youx (1 h 44 57) qui a remporté cette saison les trails de Ronce et de Saint-Césaire."

 

Photos : journal Sud Ouest


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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 16:40

 

1H59, je ne laisse pas le temps à mon réveil de sonner. La fenêtre ouverte, je suis plutôt concentré sur les aboiements des chiens qui transpercent la quiétude de cette nuit du 13 avril. Alors que la maisonnée est endormie, je m’échappe pour une nouvelle aventure sportive.


Je rejoins Eric qui sera mon traileur sitter du jour. Il me conduit, me fait la conversation pendant que je mange une portion de gâteau sport, goût noisette. Direction Piton Ste Rose pour prendre le départ de ma deuxième caldeira trail. Au menu, 80 kms (D + : 4000) de Ste Rose à la Plaine des Palmistes en passant par St Philippe, les Camphriers, Foc Foc, Piton de l’eau, Piton Textor. Une journée alléchante pour raideurs affamés.


A la lumière d’un lampadaire, je prépare minutieusement mes affaires, enfile ma tenue, me badigeonne généreusement de crème anti-frottement. A 40 mn du départ, un petit groupe dont fait partie Didier Mussard et Gysley Félicité enchaîne les lignes droites. Eric prépare son VTT alors que je me dirige vers le pointage où je dois faire contrôler mon équipement. En effet, nous devons effectuer le trail avec du matériel obligatoire. La sécurité n’a pas de poids. Ah si, peut être pour certains….


Le directeur de course nous annonce une information importante à savoir la modification de la première partie du parcours. En effet, les récentes pluies rendent la traversée de quelques ravines dangereuses. Nous passerons donc par la route. Pour se mettre en jambe, une vingtaine de kms de bitume jusque la Pointe de la Table. Cela ne me stresse pas plus que ça. Le parcours est le même pour tous. A nous de bien gérer notre allure, sinon cela va se payer cash.


Avant le départ, un hommage émouvant est rendu à notre dalon de sentier Olivier. Paix à son âme, sans oublier Jean Louis…..Mes pensées vont à leurs proches.


4 H OO du matin, l’heure du départ. Les coureurs sont plutôt disciplinés et attendent le décompte avant de s’élancer, aux sons des pétards. Je me fais dépasser par la droite, la gauche. Ça déboule de toute part. Allo quoi ? C’est un 80 kms quoi ? (OK, je sors……).

 

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Rapidement, je rejoins un gars habillé tout en rouge et plutôt silencieux. Il n’avait pas de camarade à qui parler. Me voici, je sauve Gino de l’ennui. Cela fait plaisir de réaliser une bonne action. Tiens voilà Laurent Delnard (alias Laurent que j’ai placé dans ma liste des favoris pour un top 20), Jean Louis Folio (alias Papy, un super V2), Alexandra Clain et plein d’autres. Un petit groupe qui va rester compact durant les premiers 10 kms. Gino fait l’animation et nous avançons à un bon 12, 5 km heure. L’ambiance détendue permet d’aborder ce trail dans des conditions idéales.

 

Au bout de 6 kms 800 et 35 mn de course, nous passons devant la Vierge au Parasol, en mode veilleuse. Au final, ce tracé par la route nous fait gagner beaucoup de temps (35 mn au lieu des 1 H 20 prévu). 5 minutes plus tard, Gino nous parle de son envie de gâteau patate. Je pense décrypter son attente du ravito 1 positionné normalement au niveau du site de la vierge au parasol. Malheureusement, nous y sommes déjà passés et de toute manière le ravitaillement a été supprimé. Le tracas de notre camarade s’envole à la vue d’un poste de ravitaillement. Nous sommes 68 ème, plutôt très satisfaisant. Je ne m’arrête pas, mes gourdes sont pleines…. Je m’oblige à boire, pas facile.

 

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Nous repartons à un rythme encore plus soutenu à savoir 13/13, 5 kms heure. Je lève le pied et laisse s’éloigner mes compagnons de route. La voix de Gino qui résonne dans la nuit noire de St Philippe me permet d’évaluer la distance qui nous sépare. Eric, qui nous suit à vélo, me demande si tout va bien. « Oui, ils vont juste trop vite pour moi. » Alors que je me retrouve seul, et afin de m’occuper un peu l’esprit, j’observe la file de voitures qui évolue à nos côtés, à notre vitesse. Pas que des assistants ravitailleurs, j’imagine aussi les clubbeurs surpris par les bébêtes la nuit que nous sommes.

 


Au niveau de la dernière coulée de lave (coulée 2007), je ressens des sensations intestinales désagréables avec le goût du gâteau sport qui remonte en bouche avec l’envie de vomir. Ah non, pas encore. Ras le bol…. Rien à faire, c’est compliqué à gérer. J’avance au ralenti avec l’impossibilité de m’alimenter. Cela me rappelle le Trail de Bourbon, édition 2011. Alors que nous bifurquons vers le sentier littoral, un groupe mené par papy me dépose. La fusée V2 est lancée.

 

Papy :

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Ce sentier, je le connais pour l’avoir reconnu avec Gino il y a un mois. Un petit coin de paradis, mais pas ce matin. Le jour se lève et les douleurs persistent. Je suis contraint d’alterner marche et pause nature. Mon choix d’une tenue verte s’est alors révélé judicieux, en mode camouflage, entre vacoas, pinpins, manioc et filaos.

 

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Ni vu, ni connu, je reprends ma marche en avant. J’assiste passivement au retour de coureurs en forme (me semble-t-il). La deuxième féminine, Sophie Blard, me dépasse elle aussi.

Gil Victoire immortalise le passage des coureurs par de magnifiques photos.

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Malgré le sourire, je ne dirai pas que la bonne humeur était le sentiment qui m’animait à cet instant T.

 

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Laurent :

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Gino :

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Alexandra :

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Sophie :

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Danielle :

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Arrivés à St Philippe, nous empruntons une longue montée en faux plat. Je suis très surpris d’apercevoir la majorité des coureurs en train de marcher. C’est à partir de ce moment que je reprends mon second souffle. Au final, j’ai connu une heure et demie de moins bien. Tout va mieux, j’adopte alors un rythme régulier où je trottine avec l’esprit plus serein.

 

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Me voici au ravitaillement de la Mer Cassée. De nombreux spectateurs, une belle ambiance. Je retrouve Eric qui s’inquiète de mon état de forme, au vu des places perdues. Je le rassure, prends le temps pour bien me ravitailler. Ainsi, je m’oblige à prendre un gel qui passe finalement bien. Soulagé, je repars en petites foulées sur une route bétonnée, avec une pente parfois bien rude. Je cours au maximum, au contraire de la majorité des traileurs. Je suis très surpris. Je me concentre sur mon allure, ma course. Sur la route forestière, je me retrouve en duo avec la troisième féminine, Danielle Seroc. Elle mène l’allure, je la suis comme une ombre. 95 pour cent de course, 5 de marche. Merci à elle car elle a été une vraie source de motivation. Cela m’a permis d’effectuer cette partie sans trop m’en rendre compte. La pluie nous rattrape, des rivières naissantes envahissent la route forestière. Tiens mon pied gauche s’éclaire, une ampoule a fait son apparition.

 


Arrivés aux Camphriers, nous sommes accueillis chaleureusement par les bénévoles et Patrick l’organisateur. Il me demande comment je vais. Je lui réponds très bien. Je picore sur la table, fais le plein d’eau et attaque, seul, le gros morceau de la journée : la montée vers Foc Foc. Généralement mon point faible, je suis surpris de ne pas être repris. Les entraînements spécifiques commencent à payer. Devant, personne non plus. Sensations étranges déjà vécues sur le grand raid où malgré la foule on se retrouve souvent seul. Mais quel plaisir d’évoluer dans un tel décor, dans cette forêt humide, entre vacoas des hauts, bois de couleurs, goyaviers,….

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Des crampes aux mollets me gagnent. Les marches pour géants tropicaux ne sont pas là pour m’aider. Je lutte en buvant encore plus d’eau. Je reviens sur Pat et Danielle Seroc. Ils me demandent où se trouve Gino. Je leur réponds devant, bien devant. Je les dépasse et je me retrouve à nouveau seul au cœur d’une végétation luxuriante. Je progresse sur un sentier humide où prolifèrent racines, mousses, lichens et fougères. Tiens, voilà le rocher qui me sert de point de repère, vers 1500 m d’altitude. Les branles verts prennent le dessus et nous évoluons désormais sur du graton, puis sur un sentier tracé sur des dalles volcaniques.

 

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Je me retourne de temps en temps et aperçois un homme au k-way vert fluo qui se rapproche à une allure très rapide. C’est le grand Eddy Myrtal. Je le salue, son aisance m’impressionne. La montée est longue, éprouvante, je m’aide avec l’altimètre de mon GPS. Dans ce milieu hostile, un pas devant l’autre et puis c’est tout !

 

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Le vent glacial se mêle à la course. Je ne prends pas le temps d‘enfiler mon K way en espérant ne pas le regretter. Un ravitaillement au milieu de nulle part, ça réchauffe le cœur. Je passe Foc Foc sans m’en rendre compte, à 2280 m d’altitude. Ensuite, j’adopte une bonne allure jusqu'au parking du volcan avec un groupe de V2 qui envoie du lourd. Je ferme le groupe avant d’ouvrir mon groupe à moi tout seul. Je ne fais que courir en évitant la chute sur ce terrain abrasif qui ne pardonne pas.

 

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Le parking du Volcan, une soupe et le moral est au beau fixe. Je marche jusque la Plaine des Sables car j’ai du mal à relancer la machine. Papy me double. Ah bon, il était derrière moi, je ne comprends plus rien. La traversée de la plaine des sables est magique, hors du temps, avec les silhouettes de coureurs qui s’évanouissent dans un brouillard léger et épais à la fois. La montée de l’oratoire se fait avec beaucoup de plaisir. Plus la pente s’élève et plus le soleil impose sa présence. La vue est dégagée sur la rivière de l’est. J’adore. Mon rythme me satisfait. Les écarts sont désormais importants entre chaque concurrent. J’en vois un au loin qui marche d’un bon pas. Je le prends en repère et rapidement je reviens sur lui. Mais, c’est Gino ! Regroupement au niveau de l’Oratoire Ste Thérèse, 2400 m d’altitude.


A partir de ce point, nous empruntons un sentier assez méconnu qui longe la caldeira en direction du piton de l’eau. Durant une heure, j’avance en compagnie de Gino. Nous évoluons sur le rempart avec une vue magnifique sur la vallée du fond de la rivière de l’est. Nous nous relayons afin de garder un rythme satisfaisant. Gino qui a lui aussi connu des problèmes gastriques, souffre de ses quadriceps. Du coup, chaque montée ressemble à une galère. Il ne lâche pas, il reste motivé en continuant à envisager nos futurs horaires de passages au piton textor et à l’arrivée. Mais des signes ne trompent pas, il n’est pas au mieux. Il parle moins (oui c’est un signe !), il demande à différents randonneurs croisés à combien de temps se trouve le piton textor. Au cours d’une des multiples montées, je me retrouve seul. Je me retourne, point de Gino. Ah si, Il me fait signe d’y aller, de le laisser, de continuer ma course. J’hésite à rester avec lui, puis la vision au loin d’un groupe de trois coureurs finit par me convaincre.

 

Je me sens bien, je relance, m’amuse sur ces sentiers toboggan. Quel pied d’évoluer sur ce sol volcanique, dans un musée naturel des sculptures de lave. Le pylône de télécommunications du Textor se dessine au loin. Je reprends 5 coureurs sur cette portion. Arrivé au ravitaillement, 2220 m, et comme l’année passée, je ne m’éternise pas. Certains sont assis et semblent vraiment à bout. Allez, encore 1 H 30 et je serai aux côtés de mes deux amours.


J’entame la descente tambours battants, ne réfléchis pas trop en prenant tout droit. Le sentier est étroit, la boue est présente en quantité impressionnante. Difficile de savoir où l’on pose le pied. Les marches sont hautes, les parties plates recouvertes de boue ou d’herbes hautes. Pas grave, à fond. Je me sens bien seul, personne, pas un bruit. Ah si, celui de ma première chute, la tête en avant après avoir subi un croche-patte d’une racine. Deuxième chute, où je descends de quelques mètres sur le bas côté. Pas de soucis, la végétation est tellement dense. Refroidi, je ralentis, d’autant plus que je me retrouve dans la partie finale au niveau des cryptomerias, de leurs racines piégeuses. Je rattrape deux gars qui sont à l’arrêt. Douleurs, fatigue, ras le bol? A l’approche de la route, je double un traileur qui emboîte ma foulée.


Sur la route, je me sens moins seul puisque j’aperçois plusieurs coureurs dispersés sur le bitume palmi plainois. Le rythme est très soutenu mais tous les écarts restent stables. Nous entamons un sprint final de 4 kms où il ne faut rien lâcher. Je reviens sur mon prédécesseur, il s’agit de René Paul, un ancien dénivien. Je me mets à ses cotés, et me calle sur son allure. Tout à coup, une fusée passe entre nous deux, c’est le gars avec qui j’ai débouché sur la route. Pas un regard, c’est tendu. Il nous met 2, 3, 4, 5 mètres. Dans le dernier faux plat, il se met à marcher…. Notre duo le dépasse et s’en va vers la ligne d’arrivée. Dernier virage où j’aperçois Nath et ma petite puce Léane. Je ne me bagarre pas pour la place et laisse René Paul franchir la ligne devant moi. Je termine à la 49 ème place en 11 H 46 mn 49 s. Merci à Fred pour les belles photos.

 

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Je suis très satisfait de ce retour à la compétition. J’espérais un Top 100, je finis mieux sans bobo et c’est ça le plus important. Le début de saison est lancé et la préparation va continuer jusqu’au raid 974, début juillet. Je vais plus particulièrement me pencher sur mes douleurs gastriques récurrentes. Gâteau sport non digéré ? Estomac fragile ? Stress ?.... Je dois régler ce problème.


Félicitations à tous les finishers de cette épreuve très éprouvante. Félicitations aux organisateurs et à tous les bénévoles qui ont été à nos petits soins.

Côté compétition, la course a été survolée par le maître Freddy Thévenin. Un très beau top 10 pour une très belle course. Un bravo particulier au podium féminin avec qui j’ai bataillé pour faire 3 ème féminine !

 


Classement :

1 THEVENIN Freddy M Senior Prudence créole 08:35:13

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2 FELECITE Gilsey M Senior Prudence créole 09:17:59

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3 LAW HAM TIEN Yannish M Senior 09:27:55

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4 MUSSARD Didier M Senior 09:30:33

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5 CROCQUEVIEILLE Frédéric M Vétéran 1 Deniv 09:43:50

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6 OULEDI Wilfrid M Vétéran 1 Prudence créole 10:02:18

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7 NIRLO Georges erick M Vétéran 1 10:02:21

8 BARRET Benjamin M Senior Pass running 10:05:41

9 ROBERT Thierry M Senior AC Salazie 10:06:49

10 RICARD Manuel M Senior 10:08:16

28 MYRTAL Eddy M Vétéran 1 11:07:51

29 TURPIN Mikael M Senior 11:08:58

30 DELNARD laurent M Senior 11:10:27

48 ADELER René Paul M Vétéran 1 11:46:48

49 MOISAN Arnaud M Senior 11:46:49

 

 

1 CLAIN Alexandra F Senior Caposs 11:12:09

2 BLARD Sophie F Senior Caposs 11:18:01

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3 LEVENEUR Nadine F Vétéran 1 AMAZONE 11:55:07

4 SEROC Marie Danielle F Vétéran 1 12:12:31

 

Classement complet :

http://www.aazsport.com/caldeira-trail-resultats-complets-et-definitifs--article-8844.html


http://runraid.free.fr/liste_classements.php?annee=2013

 

Photos : Gil Victoire, Michel Jourdan (runraid), site randopitons, Fred Henze.

Photos Gil Victoire :
http://www.facebook.com/media/set/?set=a.588362101173799.1073741830.100000000429706&type=1

Photos runraid :  http://www.runraid.fr/piwicourses/index.php?/category/198

 

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 19:12

 

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Nous y sommes. Le premier rendez vous de « ma » saison sportive est imminent, l’un de mes trois objectifs de l’année, la Caldeira trail. Cette course vient clore le premier bloc d’entrainements qui a été marquée par des séances spécifiques orientées sur la préparation spécifique générale, le travail de VMA avec un affutage progressif. Début janvier, 76 kg à la balance, ce jour 66 kg. Début janvier, 59 mn à l’ONF, il y a un mois 47 mn.

 


Et dire que mon retour en compétition a failli être reporté à cause d’un coup du sort, un coup de pied sur une butée de porte avec suspicion de fracture de la phalange distale du 4 ème orteil. Après un arrêt maladie fin mars, de belles interrogations, un bel hématome et des douleurs délicieuses, tout est finalement rentré dans l’ordre. Une grippe pour couronner le tout mais le doc m’a donné son feu vert pour la reprise de la course à pied avec un avis lui aussi favorable pour la caldeira.


Seul ombre au tableau, en bon perfectionniste que je suis, n’avoir pas finalisé les dernières séances d’entrainements. Mais bon, ce n’est pas deux semaines sans courir qui vont me pénaliser. Je me rassure en me disant que cela aura servi à recharger les batteries car j’en aurai bien besoin.


En effet, il va falloir bien négocier ce trail de 80 kms D+ 4500 qui va nous emmener de Ste rose à la plaine des palmistes, via st philippe, le volcan, piton textor. Un magnifique parcours qui m’a motivé tout au long de ces derniers mois de préparation.

 


Prévision Horaires :

13/04/13 Caldeira Trail (80km)

Objectif : 14h

Prévisions

Départ 00h00', 

Rav1 Vierge Parasol 01h20 + 2 mn

Rav2 Tremblet 02h22 + 2mn

Rav3 Puits Arabe 03h 35'

Rav4 Resto Mer Cassée 04h45 + 5 mn

Rav5 Camphriers 06 H 30 + 2 mn

Rav6 Foc Foc 09 h 22' + 2 mn

Rav7 Volcan 10h05' + 5 mn

Rav8 Textor 12h '30 + 2 mn

Arrivée 14 H 00 soit 18 H 00 à la plaine des palmistes

 


Finalement, malgré le changement de parcours et d'horaires de départ, mon objectif est inchangé par rapport à l’édition 2012 : Ne pas ressortir la frontale de mon sac. Objectif réussit en 2012 dans un temps de 11 H 52, à une satisfaisante 29 ème place.

 

Côté compétition, alors que la première édition s’était effectuée en petit comité (214 finishers), ce 13 avril le monde du trail péi sera en ébullition. En effet, le gratin de l’ultra local s’est donné rendez vous dans l’est . L’effet chalenge montagne a surement participé à ce succès.


Parmi les favoris :

Thevenin Freddy

Mussard Didier

Clain Mico

Armand Fabrice

Crocquevieille Frédéric, Deniv

Ouledi Wilfrid

Félicité Gylsey

Olivar Johny

Robert Thierry

Boyer Elysée

Lee Song Yin Gino, Deniv

Ferrere Eddy

Guiton Jean Claude

Riviere Rosaire

Barret Benjamin

Calpetard Theresien

Delnard Laurent

Myrtal Eddy

Et chez les femmes :

Haegel Helene

Clain Alexandra

Julian Frédérique

Dumont Bernadette

Seroc Danielle

….

 

Pour suivre l’évolution de la course en direct, écouter RER, la radio qui vous transporte avec Patrick, ti dash et toute l’équipe. Rendez vous à 3 H 30 pour un départ donné à 4 H 00.

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Bonne course à tous et toutes.

 

 

Pour terminer cet article, je souhaite exprimer mes sincères condoléances aux proches d' Olivier Bigot et de Jean Louis Julien, deux traileurs aux grands coeurs qui nous ont quitté ces dernières semaines. La famille du trail est triste mais sera sur les sentiers en votre mémoire.

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Profil

  • Arnaud Moisan
  • Tu peux toujours courir... Et je cours, je me raccroche à mes baskets tant sur le tartan, le bitume ou les sentiers. Par ce blog, j'espère vous faire partager un peu de ma passion pour la course de fond
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