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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 13:44

 

Depuis un an :


Déjà un an que j’ai eu la joie de franchir la ligne d’arrivée du semi raid. Une belle aventure pour mon premier trail longue distance. Après une grosse défaillance à Dos D’ane, j’avais pu relancer et terminer à une belle 67 ème place après 11 H 18 d’effort. Une découverte de moi-même, de mes limites où comment être au bout du rouleau à dos d’Ane et survoler le sentier goyavier et colorado. Mes entraînements avaient été récompensés. Après un mois d’arrêt complet et un retour progressif sur les sentiers péï, j’ai été contraint à multiplier les visites chez mon gentil médecin. Ce dernier me diagnostiqua une monucléose et une hépatite A…..rien que ça…… D’après lui et bien d’autres, je vais subir les effets de ces deux maladies durant au moins un an. Au programme : fatigue générale, faiblesse, virus et douleurs articulaires. Et en effet, ces différents maux ont été mon quotidien durant une grande partie de l’année 2008. En février après ma reprise d’entraînement avec mon club (deniv à St denis), j’ai eu la joie d’observer et ressentir une série de tendinites. Chaque tendon a eu sa part du gâteau,…, du pied au genou en passant par la cheville. Alors, j’ai commencé ma longue relation avec ma kiné préférée, la bien connue julita, « experte » dionysienne de la tendinite. Deux mois de rééducation et me revoilà sur les sentiers. En mai, j’en profite pour faire la course du géranium qui fait office de championnat montagne (14,5 Kms pour un dénivelé positif de 1300 mètres). Une belle montée pour une reprise mais beaucoup de plaisir à ressentir ses douleurs musculaires. Enfin des douleurs que j’aime….. Je finis dans les choux ou plutôt dans les tamarins en 2 heures. Au moins de juin et après avoir été tiré au sort pour le grand raid, je décide de faire quelques sorties un peu plus longue. Tout se passe bien mais je ressens de manière récurrente ma tendinite rotulienne au genou droit. N’écoutant que moi-même et surtout pas amis kinés, je m’aligne au trail de Cilaos mi juillet (36 Kms avec 2656 mètres de dénivelé positif et 2661 mètres de dénivelé négatif). Malgré une belle sortie puisque je termine le trail au bout de 7 heures à la 115 ème place, je déplore le réveil de plusieurs tendinites. A partir de ce trail jusqu’au 20 septembre, j’ai passé plus de temps chez la kiné que sur les sentiers réunionnais. Deux séances hebdomadaires et deux footings légers ne dépassant pas la demi-heure. Après échographie, le mal était découvert: bursite au genou gauche, bursite et tendinite au tendeur du fascia lata au genou droit. Mon médecin et julita sont toujours restés confiant sur ma participation au grand raid. J’avoue que j’étais plus pessimiste voire très pessimiste. Un mois avant la course, j’ai le feu vert de la kiné pour augmenter mes temps de sorties mais toujours progressivement selon ses conseils que je suis à la lettre ou plutôt à la semelle. Alors, j’alterne les footings à champ fleuri, au front de mer et évite tous les terrains escarpés. Pourtant, dans un mois, je ne participe pas à la diagonale du sable où comment traverser la plage d’est en ouest. Mais ce n’est pas grave, je cours et c’est cela le plus important. Trois semaines avant le grand raid, je prends enfin ma décision en accord avec la kiné et le médecin : je serai a cap méchant pour participer à mon premier grand raid. Ma position est celle-ci : je pars et en cas de réveil des bursites ou tendinites, je m’arrêterai pour préparer sereinement l’édition 2009. Petit tour chez la podologue qui me prépare les pieds. Tout beau tout propre pour traverser l’île. Deux semaines avant le grand jour, je fais une petite sortie avec Arnaud Moel, ancien collègue de l’hôpital et surtout grand coureur local. Je lui évoque mes inquiétudes sur mes douleurs. Lui, m’évoque mon manque de préparation pour une telle course. Ah oui,……. Ça risque d’être dur avec une dizaine de footings. Alors le lendemain, je pars de la redoute jusqu’au kiosque d’affouches pour grimper un peu,… comme si j’allais rattraper le temps perdu…. J’ai surtout été rattrapé par mes doutes au vu d’une montée qui s’est avérée très pénible. Avec du recul je me dis que c’est normal après plusieurs mois sans dénivelé.

La dernière semaine, je badigeonne quotidiennement mes pieds et entre cuisse d’une crème anti frottements pour éviter ampoules ou autres irritations. J’augmente mes apports glucidiques avec des kilos de pâtes et une boisson énergétique (malto). Je fais également une cure d’ACM20 pour l’apport protéinique. Je n’oublie pas de boire et boire, puis reboire. 4 à 5 litres pas jour, ce qui me fait gonfler. Vraiment, je vous le jure…..

 

 

J- 1 :


Je suis au travail car cela m’évite de trop penser à l’aventure qui m’attend. Mais mes collègues sont là pour me rappeler dans quelle galère je vais m’engager. J’essaye de faire abstraction au maximum, pas facile. En soirée, je vais retirer mon précieux dossard. Après une bonne heure d’attente, je m’approche du bout de papier tant souhaité. Quelques coureurs commencent à se plaindre du manque d’organisation du site et de l’attente bien trop longue (ils ont pas tord d’ailleurs). Quelques un évoque même la chance de l’invité Laurent Jalabert qui lui n’aura pas à rester debout au soleil. Et la, surprise, une petite voix derrière nous perce les « on dit » par un « et bien non, j’attends comme vous tous ». Je salue l’ancien coureur cycliste et continue mon chemin de croix. Me voilà au bout avec mon dossard numéro 1846. Mention spéciale pour des t shirts adaptés à la course à pied. Au revoir, les jolis tshirt cotons qui sont si peu agréable en temps de pluie…. Malheureusement, il parait que tout le monde n’a pas eu le sien.

 

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Jour J :


J’ai pris ma journée et je m’impose une matinée de repos. La nuit a été bonne, ce qui est déjà une bonne chose. Natacha est également en congé et se repose. En effet, son défi s’annonce lui aussi de taille. Elle va faire mon assistance sur l’ensemble du parcours. Je prépare tous mes sacs que ce soit le matériel, les tenues, l’alimentation. J’espère ne rien oublier mais j’y ai tellement pensé ces derniers jours que ça va le faire. En fin d’après midi, nous prenons la direction de St Philippe sous la pluie. Depuis deux jours, nous sommes sous les nuages d’une dépression tropicale baptisé Asma. Si elle s’éloigne de nos côtes, les nuages arrosent encore bien l’île. A 21 heures, nous sommes sur le site de cap méchant et étonnement il ne pleut pas. Dernier repas : salade de pâtes, tomate, jambon, petit pot pour bébé saveur pomme poire comme avant mes compétitions de roller quand j’étais plus jeune. Et puis, je commence à me préparer :

Crème anti frottements sur les pieds, entre cuisse, tétons (bah oui, quand ça fait mal, ça fait mal). Elastoplasme posé dans le bas du dos pour éviter les frottements avec mon sac, duoderme et elasto posés sur les talons en prévention. En effet, j’ai pu remarquer l’apparition régulière d’ampoules sur mes talons lorsque je cours avec mes oasics trabucco, notamment en montée. Dernièrement lors de mes dernières sorties, j’ai pu voir l’efficacité de mon petit pansement. A voir si cela va tenir sur la durée. Je pars en collant, t shirt du club, débardeur de l’organisation, un bonnet et des gants. Dans le sac, mon k way tout nouvellement acheté.


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Un dernier bisous à Natacha et je me dirige vers le sas de départ. Je me retrouve de nouveau aux côtés de Mr Jalabert qui me demande pas très rassuré si c’est mon premier grand raid, je lui répond que oui. A cette réponse, il me demande si c’est mon premier trail, je lui réponds que non. Il a beaucoup d’appréhension car lui c’est son premier trail. Mais, je ne me fais pas de soucis sur ces capacités physiques. Tu ne fais pas un marathon en 2 H 45 et tu ne te places pas dans les meilleurs lors d’iron man sans un minimum de conditions physiques. A ce moment là, je pense à ma courte préparation….. Contrôle des sacs : j’ai tout le matériel obligatoire, c’est bon je suis autorisé à devenir fou. Une fois dans le sas, je discute entre deux barrières avec Stéphanie, mon ancienne collègue de l’hôpital et je lui parle de mon nouveau boulot. Une jolie manière de destressé. Mais le temps passe et je me rapproche de la ligne de départ. Je retrouve Ketty la secrétaire du club qui me prend en photo, puis son mari Bernard qui court lui aussi. Il me donne des conseils car il a plusieurs Grands Raid dans les pattes. Puis, une annonce est faite : une lampe frontale a été retrouvée. Je pose ma main sur ma tête et là : montée de stress, j’ai plus ma lampe, je cherche partout, c’est bien la mienne. Une fois récupéré, j’attends en silence le départ. Ouf. 5 4 3 2 1……. Les fauves sont lâchés. Des applaudissements, des cris de joies, des tambours, le bruit si particulier de milliers de chaussures avançant dans les graviers,…., puis à contre sens une coureuse qui pleure et crie, elle vient de perdre une de ses chaussures. Angoisse pour elle…….. mais que faire…..

 

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Départ minuit, St Philippe, KM O, 17 m d’altitude :


Je suis entouré de tous les côtés. Des coureurs ( 2500) partout et une haie d’honneur faite par les nombreux spectateurs. Je trottine à allure très raisonnable, me retourne parfois pour observer la beauté d’une procession de lampes frontales. Direction le volcan pour nous tous. Rapidement, je fais un arrêt pipi pour fêter le temps qui est super agréable. Les prévisions météo sont fausses et bien tant mieux. Après du beau bitume, nous nous engageons sur une route forestière qui monte doucement mais sûrement. J’alterne la course et la marche dès que la pente devient plus sévère. J’essaye de garder mon rythme et ne surtout pas me laisser entraîner par des coureurs qui semblent avoir un rendez vous important au volcan. Un coéquipier de club et de kiné revient à ma hauteur, il s’agit de Philippe C. Il se dit content de participer à la course. Moi aussi, ça tombe bien.

 

 Basse vallée, premier ravitaillement :


A ma montre, il est deux heures. Je n’ai aucun repère horaire donc je me dis que je suis dans mes temps….. Je ne prends rien au ravitaillement car pas besoin. Toutes les heures, je prends un gel glucidique et bois très régulièrement. Toutes les deux heures, je prends aussi de l’homéopathie pour éviter contractures et crampes. Raphaël, un copain de club et pharmacien me l’a conseillé. On verra bien.

J’enchaîne avec le sentier et nous voila tous en nombre à la fil indienne. Cela monte à un bon rythme qui me satisfait pleinement. Deux ou trois gros ralentissements où on se demande si il n’y a pas une baleine dans le coin. Ces petits arrêts me permettent de bien m’hydrater et de couper mon effort pendant quelques secondes. Quelques coureurs semblent déjà dans le rouge, sont sur le côté et attendent un coup de mieux. La terre et autres racines se transforment en roche volcanique. Je fais quelques légères pauses. Ces micros coupures me font du bien et me permettent de monter à un rythme assez régulier.

 

 

Foc Foc, le jour se lève : 5 h 30.


A mon arrivée, j’aperçois Fabien, un copain de club. Je suis étonné de le voir ici au vu de sa performance de l’année passé pour son premier grand raid. En effet, il avait terminé en 37 h 39. Il ne semble pas dans son assiette et se dit fatigué. Il va faire une petite sieste. Je prends une soupe, un bout de banane et raisins secs. Ensuite, je remplis ma poche d’eau qui commençait à désecher et me voilà reparti. Je marche et trottine. Je suis souriant, le paysage est somptueux. Des coureurs-touristes fraîchement arrivés pour le raid s’arrêtent pour prendre quelques photos.

 

 

 

Parking volcan, 30 ème Kms (2320 m d’altitude) :


Satisfait d’arriver à ce poste car c’est le premier pointage électronique. Natacha, Aurélie (une amie kiné) vont recevoir un sms leur indiquant ma position. Petite pensée à ma famille et amis qui suivent mon grand raid de métropole via Internet (site grand raid et radio RER). 6 heures 35, 847 ème. 5 minutes d’arrêts où je m’alimente tranquillement. En petites foulées je m’éloigne des gentils bénévoles et vais jouer dans le paysage lunaire.

 

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Le soleil est bien présent et je suis motivé car Natacha est présente au prochain ravitaillement. Je cours le plus possible en profitant des terrains moins escarpés. Je fais la montée de l’oratoire de St thérese en compagnie d’un monsieur qui fait cette course pour fêter ses 67 ans. Impressionnant. Je prends garde dans la descente avec un sol plutôt instable. J’arrive enfin à Piton Textor, 40 ème kms. Je cherche Natacha, mais ou est elle. Ca y’est je vois son joli sourire. Elle m’a installé un petit stand. Je m’installe sur la chaise pliante, je lui donne mon bonnet, mes gants qui me seront plus utile. En échange, j’embarque ma casquette. Je décide de ne pas enlever mon collant pour mettre un cuissard, je le ferai a cilaos. Je rempli ma poche d’eau, un petit « a bientôt » et hop je pars après quelques photos.

 


La traversée des multiples prairies se passe sans difficultés. La pluie commence à faire son apparition, ce qui me refroidit rapidement. J’enfile mon k way et commence à avoir des échauffements entre les cuisses. Arrivé sur la route, j’entame une longue marche. Avec du recul, je ne sais pas pourquoi j’ai pas couru sur cette portion. J’ai été sage mais sûrement un peu trop. Beaucoup de coureurs me dépassent et la pluie commence à s’intensifier. Au niveau de la RN2, Natacha m’attend avec son grand parapluie et toujours cette petite chaise. Je m’assois, discute avec elle, essaye de manger une barre énergétique mais cela ne passe pas, j’opte une nouvelle fois pour un gel qui ne me pose pas de difficulté. Après 10 minutes de pose, je continue ma marche en direction du poste de mare à boue au 50 ème kms.

 

 

 

Mare à boue, 50 Kms, 1594 m d’altitude : 9H46, 881 ème.


Un militaire rempli gentiment ma poche d’eau, je prends une soupe pour me réchauffer, un bout de pain et je ne m’attarde pas sur ce site. Physiquement, je n’ai pas de douleurs à part des plaintes musculaires qui sont tout à fait normal au vu de l’effort en cours. Mais, j’avoue que je ne suis plus habitué à souffrir comme ça.

 

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Je repars de Mare à boue, direction le gîte du piton des neiges. Dans ma tête pour me motiver, je scinde l’étape en deux avec une étape repos à kerveguen. La montée se fait à un tout petit rythme. Je suis loin de l’allure que j’avais lors d’une sortie sur ces sentiers au mois de juin dernier. Avant Kerveguen, je trouve Willy, camarade de club, qui est assis sur le bord du chemin. Il se ravitaille et se plaint de douleurs aux genoux. Je l’encourage et repars. Arrivée à Kerveguen, j’ai la surprise de découvrir l’absence de ravitaillement. Juste un stand croix rouge. Heureusement, il me reste de l’eau et il fait bien gris. Un petit gel pour encore une heure d’ascension. Nous montons en groupe. Je pense à Yannick, un copain militaire qui dans ce type d’effort stimule ses troupes pour avancer en groupe. Enfin le gîte…..

 

 

 

Gîte du piton des neiges, 62 Kms, 2484 m d’altitude : 13 heures 48, à la 828 ème place.


Thierry, mon ancien cadre et bénévole sur ce site me félicite et me sert un coca. J’appelle Natacha pour savoir où elle est. Elle vient d’arriver à Cilaos et se repose. Cela me rassure. Je lui dit que la montée a été éprouvante et que je commence à avoir moins d’envie. Le début d’une longue réflexion….. Les jambes deviennent lourdes et mince c’est long,…., et je suis pas encore à la moitié……. Natacha m’informe que sur RER, il vient d’avoir un message de mon frère et ma sœur à mon intention. Ils m’encouragent. Je suis ému et je repars vite. Je découvre la descente du bloc que je ne connaissais pas. Je descends plutôt rapidement, rattrape des coureurs. Mes tendinites ne se réveillent pas, ce qui me donne des ailes. Par contre, je la trouve un peu longue cette descente. En plus, ça glisse pas mal avec toujours cette pluie fine qui nous sert de brumisateur. La fin devient compliquée, et plus traumatisante. Je réduit mon allure et suis très content d’arriver au niveau de la route. Je cours toute la partie route jusqu’au stade de Cilaos avec Eric un camarade de club. Nous discutons de nos envies d’abandons mutuels dans cette ville, réputée ville aux abandons. Ce qui est contradictoire, cette notre allure qui nous permet de rattraper un certain nombre de coureurs. Nous voilà au Km 69. Eric abandonnera à Cilaos.

 

Cilaos, 69 Kms, 1224 m d’altitude. Arrivée : 15H37, 777 ème :


A mon arrivée, la pluie s’intensifie méchamment, je me réfugie sous la tente des kinés où je retrouve un collègue kiné de mon nouveau boulot à savoir mathieu. Il me dit d’attendre un peu, de me rincer et de la retrouver pour un massage. Il en profite pour remonter mon moral et pour me faire comprendre que je n’ai aucun pépin physique, que c’est juste une histoire de mental. En fait, j’étais tellement persuadé que mes tendinites allaient se réveiller, que je n’avais pas imaginé aller plus loin que Cilaos. Mais il n’en est rien. Mathieu m’a fait réfléchir et tant mieux. Un petit tour chez le podologue qui enlève mes pansements de fortune. Je n’en remettrai pas car je change de chaussure. Sinon, trois mini ampoules de traitées et je retrouve Natacha. Il pleut, je croise Mr Jalabert qui n’a pas l’air au mieux. Il prend de mes nouvelles, je lui dis que tout va pour ne pas l’embêter avec mes doutes. Je crois qu’il a besoin de positif à ce moment de la course.

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Natacha m’a trouvé un coin au sec, à l’abri du vent. Je l’informe de mes questionnements et nous convenons d’une chose : je vais repartir et nous referons le point au pied du taibit. Je me change intégralement, prend mes montrails, mange ( pain d’épice, gâteau sec) puis je prends une frontale en plus pour la nuit qui m’attend. Je prends le chemin du départ et je croise par hasard, trois gars du club : Willy, Fabien qui s’est refait une santé et Michael qui n’est pas au mieux. Il dit qu’il continue pour sa femme. Nous repartons à quatre après 17 heures de course (793 ème). J’ai de plus en plus mal avec mes échauffements et adopte une posture de cow boy. Michael me donne un tube de vaseline. Je l’en remercie car je pense que la suite aurait été plus compliquée sans cette crème. Après la traversée de Cilaos, nous descendons vers cascade bras rouge. Je laisse partir mes trois acolytes car je n’arrive pas à suivre leur rythme. Je rejoints par contre le petit groupe de Mr Jalabert. Je ferai un bon bout de chemin avec eux. La nuit tombe progressivement mais le temps est clément, ce qui ne perturbe pas trop notre avancée très régulière. Sur toute cette partie, je réfléchis beaucoup en alternant mes pensées d’abandons. Un coup oui, un coup non, à l’infini.

 

 

 

Pied du Taibit, 76 Kms, 1260 : 19 heures 13 à la 771 ème.


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Un copain de Mr Jalabert décide d’abandonner. Moi, je ne sais pas, toujours pas. Je resterai une demi heure à me poser la question. Natacha me réconforte, nous discutons beaucoup. Je sais pertinemment que beaucoup de coureurs donneraient tout pour être aussi frais que moi à ce pointage sans aucune douleurs de type crampes, contractures, tendinites,… Je m’en veux pour ça mais j’ai plus d’envie. Elle m’écoute surtout, j’arrête pas de parler. J’appelle mes parents en métropole pour leur exposer la situation. Mon père, expert de la course de longue durée (100 Kms, 24 heures) ne passe pas par quatre chemins. Je dois continuer, un point c’est tout. J’aurai la nuit pour me refaire une envie et puis voilà. Cela aura suffit pour me décider. Je repars après 40 minutes de raid cérébral. Natacha me donne mon i pod et j’entame la montée. Jalabert repart au même moment. Il monte plus vite, je le laisse. Derrière deux lyonnais, je grimpe à rythme de sénateur. Une petite tisane ascenseur au niveau des trois salazes avant de voir au loin des lumières haut perchées dans la montagne. Et bien, je ne suis pas rendu au somment. Puis, le monsieur qui me précède est pris de crampes et tombe hors du chemin. Jacques se retient avec les branches mais se retrouve plusieurs mètres en contre bas. Je vais le chercher et l’aide à remonter sur le chemin. Grosse frayeur pour nous deux. Je resterai à ses côtés au vu de ses difficultés. Enfin au somment (2000 m d’altitude), nous entamons la descente vers Marla. Jacques me demande de le laisser et me remercie pour mon aide. Je suis embêté mais l’écoute. Je cours, j’ai repris de l’énergie, de l’envie !!!! Arrivé à Marla.

 

 

 

Marla, 82 Kms, 1580 m d’altitude : 22 heures 38 à la 718 ème place.


De nombreux coureurs du club sont présents : Fabien, Willy, Philippe, Jean christophe. Je mange chaud. Beaucoup dorment à même le sol dans leurs couvertures de survie. J’ai froid, je décide de ne pas congeler ici. Je repars avec Fabien et willy. Commence alors le bal des textos d’encouragements. Au courant de mon coup de moins bien, les amis me reboostent. Je me sens bien, cours dans la nuit avec mes deux frontales. Merci à Thierry pour le conseil. Fabien et Willy vont plus vite, surtout en descente, je les rattrape dans les montées. Arrivé à trois roches, nous faisons une pause. Fabien ferme les yeux. Moi, j’observe. Je sais pas quoi mais j’observe. J’oubli pas de m’alimenter et de boire. J’écoute mon ipod mais celui-ci ne marche plus. J’essaye tout mais rien ne marche. Cela m’énerve, je le ramasse et n’essayerai plus. (Après la course, je le ferai fonctionné du premier coup…).

Nous décidons de partir. Je traverse péniblement la rivière. Je déteste çà, surtout depuis ma chute au trail de Cilaos. Nous prenons la direction de roche plate. Une nouvelle fois, Fabien et Willy me lâchent. Je fais ma course et m’affole pas. Je me retrouve seul avant d’être doublé par de nombreux coureurs en groupe. Sensation bizarre. Comme si le train illuminé de nuit te rattrape mais t’attends pas. De nouveau seul et sous la pluie, je commence à être en difficulté. Je n’y vois rien avec mes lampes à diodes. Or je connais la dangerosité du terrain. J’avance pas après pas. Deux coureurs sont perdus : « Où est roche plate » je leur montre le chemin et ils me répondent « Où est roche plate ». Un petit manque de lucidité… Je leur propose un gel qu’ils prennent. Ils me suivent. Tout au long du parcours je rencontre des coureurs enveloppés dans leur couverture de survie. Le fait de me concentrer sur le chemin me fatigue beaucoup. Je commence à dormir en marchant. Roche plate sera mon lit de Mafate.

 

 

Roche plate, 95 Kms, 1110 m d’altitude : 27 H11 à la 718 ème place.


Willy dort au chaud sur un lit de camp, Fabien est assis par terre tête sur les genoux et essaye de dormir. J’en fais de même. Mais, il fait froid. Je mets mon réveil en envisageant une demi heure de sommeil. Mais je ne m’endors pas. Toutefois, cette pause me sera bénéfique pour la suite. Je repars motivé, un peu courbaturé et surtout souffrant de mon échauffement. De nouveau, Fabien et Willy me lâchent, je ne les verrai plus de la course. Je découvre la nouvelle portion 2008 du grand raid. Une longue descente que je trouverai bien longue et une longue montée que je trouve avoir bien géré. Je regarde amusé le panneau qui se présente à nous « Danger de mort ». Peu de pauses et surtout beaucoup d’énergie pour arriver en courant à Grand place les hauts (103 Kms, 500 m d’altitude). Je m’y présente en 31 heures à la 687 ème place. Je remonte de nombreux coureurs, ce qui est très motivant. Je fait le plein d’eau, me pose 5 minutes avant de repartir. Il fait bien chaud. Je suis heureux, souriant, je m’élance pour cette partie de Mafate que je connais bien.

 

Je remonte les coureurs un par un. Pas de soucis. Je suis surpris de ne pas trouver de ravitaillement à îlet a bourse, îlet a malheur. Je lirai bien le road book la prochaine fois. En plein soleil, je grimpe au prochain ravitaillement.

 

 

Aurère, 112 Kms, 750 m d’altitude: 33 heures 51 à la 667 ème place.


Ce sera mon meilleur classement sur mon grand raid. En tout cas, au revoir mes doutes, je sais que je finirai ce grand raid. J’ai la chance d’être encore frais, pas fatigué et surtout non douloureux. Juste mes irritations, de nouvelles ampoules et des jambes trop lourdes.

Je repars en marchant et craint la descente vers deux bras. Je commence à en avoir marre des descentes. Les chocs sont difficiles à supporter. Je ferai une grande partie du sentier en marchant. Petit coucou à jean Laurent, camarade de club qui vient nous supporter puis à Damien ancien collègue infirmier qui se fait une randonnée entre amis. Pas sûr qu’il est bien choisi son jour. Je double deux concurrents plutôt très mal en point et je m’interroge déjà sur la traversé de la rivière qui va se présenter à eux…….

 

 

 

Deux bras, 121 Kms, 255 m d’altitude : 35 h 50 à la 667 ème place.


Je suis content d’être sur ce site. Je vais directement voir un kiné. Massage décontractant des cuisses et mollets. A mes côtés, Mr Jalabert se fait lui aussi masser. Il n’est pas bien et commence à en avoir vraiment marre. Je crois que l’abandon de son ami l’a beaucoup touché. Ensuite, direction la pédicure qui prendra pas mal de temps pour rendre mes pieds comme neuf. Chouette. J’aperçois Jean Christophe et Michael. Par contre, j’ai l’impression d’avoir pris beaucoup de temps pour tous ces soins alors je grignote très rapidement deux ou trois gâteaux et repart après 36 heures 55. Et avec qui ? Encore avec Mr Jalabert, très motivé ….. pour en finir. Alors moi aussi, je le suis mais je ne tiens pas le rythme de ces coéquipiers. Je trouve une nouvelle fois cette montée interminable. Il pleut, cela devient pénible. J’entends toujours la voix de Mr Jalabert quelques mètres devant et les blagues des autres coureurs qui commencent à être pénible. Je cite « Alors, Jaja il monte avec quel braquet ? » « Alors, il est ou ton maillot à poids ? » ou encore « Jaja, un autographe ». Il faut du sang froid pour ne pas s’énerver. Ca y est le chant du coq, j’approche, la route. J’aperçois Natacha, Aurélie et mes amis de métropole arrivés ce jour. Drôle de retrouvailles. Ils marchent à mes côtés jusqu’au stade.

2008-10-28, Grand Raid Arnaud (3)

2008-10-28, Grand Raid Arnaud (4)

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2008-10-28, Grand Raid Arnaud (5)

2008-10-28, Grand Raid Arnaud (6)

Dos D’Ane, 128 Kms, 1064 m d’altitude : 39 heures 42 de course à la 702 ème place.


Jean Christophe et Michael repartent à mon arrivée. On m’informe que Raphaël est déjà arrivé à la redoute, que Fabien et Willy sont repartis il y a une heure 30. Je discute un peu avec mon médecin qui me trouve plutôt en forme. Je m’installe sous la tente du club, prendre quelques tucs, m’hydrate, change de tshirt et 20 minutes de pause plus tard je laisse ma chérie et mes ami€s. Rendez vous au Colorado. Normalement dans 4 heures, si tout va bien (ce ne sera pas le cas). Il est 16 heures 10 et il me reste un peu de temps avant la nuit. Je monte en suivant le rythme d’un raideur. Mon erreur est de ne pas m’écouter comme je l’ai fait toute la course. Je suis le rythme très léger de ce coureur alors que je pouvais profiter du jour pour avancer le plus loin possible. 18 h 30, la nuit tombe sur nous à quelques mètres du kiosque d’affouche. Il faut faire attention le terrain est très boueux. J’avance à petit pas et y arrive enfin après quelques frayeurs. Ensuite, c’est la piste forestière que j’attendais avec impatience pour dérouler, me faire plaisir. Le problème, c’est qu’il pleut et que l’on y voit rien du tout. Alors on se repère par rapport au fossé. C’est galère. Je regrette de ne pas avoir avec moi ma lampe a main. Mes deux lampes a diodes ne me servent à rien. Je rencontre Olivier un coureur métro avec qui je finirai mon grand raid. Une fois sur le chemin, j’angoisse de plus en plus et avance au ralenti. Nous tombons tous un par un. Nous nous accrochons aux branches, faisons du patinage avec figures imposées. Le sentier ne ressemble plus aux sentiers de mes entraînements. Un raideur appel les pompiers, il semble s’être cassé le bras, un autre pleure sur le bord, il ne peut plus bouger : la cheville semble mal en point….. On propose de l’aide mais rien à faire a part alerter les secours au prochain poste, ce que nous ferons. Olivier me rassure et me décrit le terrain et les obstacles. Je pense à mes amis au Colorado qui doivent se demander ce qui se passe. Quelques « fous » nous doublent à vive allure. Nous les retrouvons blessés quelques mètres plus loin, pour beaucoup d’entre eux. De plus, je me sens fatigué par la concentration que cela nous demande. On y voit rien, on glisse, j’angoisse……. Arrivé à la fenêtre, je souffle un peu et repart. Le reste du chemin sera plus facile à aborder. Enfin la boule, content de retrouver de la bonne herbe. Olivier a du mal dans les descentes alors je vais à son allure jusqu’au ravitaillement. Il me dit qu’il ne va pas tarder sur le stand car ses amis l’attendent lui aussi mais à l’arrivée. Je lui souhaite une bonne continuation. Nous arrivons et ses amis lui sautent dessus. Ils lui ont fait la surprise de venir au Colorado.

 

 

Colorado, 142 Kms, 680 m d’altitude : 46 heures 17, à la 766 ème place.

 

2008-10-28, Grand Raid Arnaud (8)

2008-10-28, Grand Raid Arnaud (15)

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2008-10-28, Grand Raid Arnaud (21)

Il fait bien froid mais l’ambiance est chaleureuse. Je m’excuse auprès de mon assistance pour mon heure d’arrivée. Il me disent que c’est n’importe quoi mes excuses. Une soupe, des carrés de chocolat, des encouragements de mes amis, un bisous de ma chérie, et je repart avec Olivier. Un troisième raideur se joint à nous, Pascal qui n’avance plus comme il le dit. Je passe devant et j’ai mené l’ensemble de la descente. De nombreux coureurs nous doublent. J’impose trois petites pauses mais plus on descend et plus mes deux coéquipiers ont du mal. Je les attends, les motive. Pascal fait une chute en avant. Rien de grave, heureusement. Olivier en a marre et trouve la descente bien longue. Le pont vin-shan se rapproche, nous nous attendons, marchons jusqu'à l’entrée du stade. Ensuite, on se met côte à côte et commençons à trottiner. Un demi tour de stade où je suis ému et heureux d’en finir. Aurélie et Nath me prennent en photo.

 2008-10-28, Grand Raid Arnaud (23)

La redoute, 147 Kms, 53 m d’altitude. Arrivée : 49 heures 05, 813 ème. Il est 1 heures 05 du matin et j’en ai fini avec mon premier grand raid. 

Les bénévoles chantent, nous félicitent. Je reçois la médaille, le tshirt « j’ai survécu », suis heureux tout simplement. Je laisse mes camarades, m’assois sur un banc aux cotés de Thierry Chambry, vainqueur du grand raid en 2007 et copain de club. Je lui raconte ma course….. Je ne sais plus trop ce que je lui ai dit,….. un peu ailleurs le Arnaud. Je me pose sur l’herbe, me change. Natacha s’endort. Elle aussi, elle en a fini avec son grand raid. Aurélie m’accompagne pour manger mais je ne suis pas bien. Je me sens nauséeux et tombe de fatigue. Je quitte le stade pour retrouver mon lit. Je me suis réveillé plusieurs fois en me croyant sur le parcours. Non, c’est bien fini.

 

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 Le lendemain, je suis satisfait d’autant plus que je me sens bien. Pas de tendinites, bursites, crampes (vive l’homéopathie),…. Une course sans complications. Je déplore juste des irritations jusqu’au sang au niveau des entre cuisses, des mollets durs comme du granite breton (bah oui) et une jolie perte de poids. Je mettrai quelques jours à récupérer de la fatigue ceci dit. D’autant plus que je recevais des amis et que je me suis fait un plaisir de les accompagner dans la découverte de cette magnifique île.

 

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 Je remercie toutes les personnes qui m’ont soutenu de près ou de loin dans cette belle aventure. Un merci plus particulier à ma chérie pour sa superbe assistance tout au long du parcours. Je suis très fier d’elle, de son amour. Merci à ma kiné. Mon merci pour elle c’est mon arrivée à la redoute sans tendinites. Merci à ma famille, mes amies, les copains du club, Mathieu pour son massage réfléchissant et surtout remotivant, tous les bénévoles sur l’ensemble du parcours pour leur gentillesse et dynamisme.

A bientôt pour une nouvelle aventure………..

 

 

Pour infos : temps des personnes rencontrées au cours du grand raid :

Fabien : 43 h 25 ; 547 ème.

Willy : 43 h 25, 548 ème.

Jean Christophe : 46 h 03, 665 ème.

Michael : 46 h03, 666 ème.

Philippe : 47 h 45 , 753 ème.

Le monsieur du taibit et ses crampes : 815 eme en 49 h 05.

Olivier : 49 h05, 812 eme

Pascal : 49 h05, 814 ème.

Laurent Jalabert : 47 h 05, 716 ème.

Vainqueur : pascal parny en 21 h40.

Dernier dans les délais : 1409 eme et dernier arrivant en 64 heures (heure limite d’arrivée à st denis).

 

 

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 13:41

Il était une fois, un jeune homme qui aux bras de sa princesse pénétrait dans le magnifique cirque de Cilaos.

 

 Le samedi 26 juillet 2008, dans leur carrosse motorisé, les deux amoureux admirent le paysage qui s’offre à eux. L’aventure les mène dans cette ville du bout de la Réunion, non pas pour faire leurs réserves de vin ou de lentilles mais bien pour permettre à Arnaud d’évoluer le lendemain sur les chemins du cirque. Le royaume du jour se situe toujours rue alsace corré où ils sont accueillis pas un « Mr Moisan, mais j’ai déjà un Mr Moisan qui est arrivé et installé d’ailleurs ». Après avoir résolu l’étrange affaire, ils ont posé leurs paquetages et sont allés se divertir dans les rues à proximité de leur logement. Le temps est agréable, le soleil illumine les deux visages enjoués du couple qui évoluent mains dans la main au cœur de cette ville entouré de sommets oscillants entre 2000 m et 3070 m (piton des neiges).

 

Une pasta party plus tard, la nuit a fait son apparition et l’heure de se coucher a sonné. Le jeune homme se mit à rêver, se voyant gambader sur une belle plage bretonne en chantonnant une petite comptine reprenant les mots : « bijou, caillou, genou, pou, hibou, chou, joujou ». Arnaud, au bout de quelques foulées, observa que le son de sa voix augmentait à chaque fois que le terme genou faisait son apparition. Etait ce pour lui rappeler que cette articulation lui était douloureuse depuis quelques semaines. Tout à coup, un bruit sourd et désagréable est venu perturbé le sommeil du jeune homme (une trompette, la voix de sa princesse, il en a oublié l’origine).

 

 Il est venu le temps de se préparer avant de se diriger vers le stade où sera donné le départ de la course. 300 coureurs sont présents et s’élancent soit pour le trail ou le semi trail. Le voilà parti pour l’épreuve la plus longue à savoir 36 Kms avec 2656 mètres de dénivelé positif et 2661 mètres de dénivelé négatif. Arnaud va donc avoir l’occasion de découvrir les richesses du cirque en traversant de nombreux sites magnifiques.

 

Après avoir pris la direction de la roche merveilleuse, les coureurs ont emprunté les chemins de crête avant de descendre vers la cascade bras rouge. Ensuite, les participants se sont dirigés vers le fameux col du Taïbit. Ce col tire son nom du mot malgache signifiant « crottes de lapin », malicieuse expression pour désigner la forme du col vu de part et d'autre de la crête. Mais, la montée s’est abrégée et les lacets du parcours ont mené les concurrents vers Ilet-à-Cordes. Au passage, ils aperçoivent le Piton de Sucre «la perle des cailloux» réunionnais, ce monstre de basalte de 250 m de haut est fendu en 2 par le canyon de Fleurs jaunes. Mais, Arnaud qui gère bien son effort depuis le départ n’en a que faire de ce bout de caillou. Il a une envie pressante, aucun petit coin qui ne s’offre à lui et de surcroît aucune feuille de chou à disposition. L’histoire s’est résolue mais l’auteur de ce texte vous préservera de cette partie du récit.

 

Requinqué, Arnaud a repris sa course en avant en évitant les hiboux ou autres poux. Descente vertigineuse jusqu’au bas de la rivière avant de remonter vers Cilaos par le chemin de la chapelle. Filaos et chocas verts ponctuent cette ascension. Arnaud monte à son petit rythme au gré des lacets qui se révèlent très raids. A la sortie du chemin, les yeux de jeune homme se sont illuminés comme des bijoux à la vue de sa princesse. Elle est venue l’encouragée et lui informe que le ravitaillement est proche. 17 Kms de réalisés et l’arrivée pour le semi trail. Fatigué par le chemin déjà effectué, Arnaud hésite a repartir pour l’autre moitié du parcours qui est décrite comme beaucoup plus exigeante. II prend son courage à deux pieds et quitte sa moitié….

 

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 Rapidement, Arnaud commence à ressentir son genou droit mais la douleur reste supportable alors il décide de poursuivre son effort. Direction Mare Sèche, zone principalement agricole qui accueille de nombreux vignobles et non des joujoux. Puis, c’est le sentier Cap Noir pour ensuite descendre sur le Bras de Benjoin où la douleur se réveille de plus en plus. Il ne pense qu’a son genou trop relou, maudite articulation qui le fait souffrir. Mais, le coureur aime se faire mal alors il poursuit. Après avoir traversé la rivière et monté une falaise en plein soleil, les participants se dirigent vers le tunnel de Peter Both. La température augmente, ce qui ne facilite pas le défi du jour. La descente sur route vers palmiste rouge s’est avérée très préjudiciable pour le genou douloureux.

 

Il court en s’appuyant de plus en plus sur la jambe gauche, ce qui entraîne des crampes. Mais, il faut bien retrouver sa princesse alors les kilomètres s’enchaînent malgré tout. Encore 10 Kms à serrer des dents. Et voilà la dernière grosse difficulté du trail à savoir la montée vers bras sec. Heureusement, que les concurrents sont protégés du soleil par de grands arbres. Par contre, le chemin est humide et les traversées de rivière peu évidente.

 

 Ainsi, Arnaud s’est fait très peur. En effet, une chute digne des vidéos gagues : chute en arrière comme si une peau de banane avait été posée sur une des roches. Son sac a servi d’air bag, ce qui a amoindri la force de la chute et donc le contact entre la tête et le caillou. De plus, il s’est fortement amorti en ce receptionant sur sa main gauche. La suite, c’est une perte d’équilibre et une nouvelle chute de tout son corps dans la rivière. Mais plus de peur que de mal à part une douleur très importante à la main gauche. Et Arnaud repart après avoir retrouvé ses esprits.

 

Il est beau le coureur tout mouillé qui boite, descend sur la jambe gauche en appuyant à minima sur le pied droit et en ne s’aidant pas de sa main gauche. Un concurrent lui prête une crème anti-inflammatoire pour sa main qui enfle disgracieusement. Ouf, voici la forêt de cryptomerias dans laquelle Cilaosiens et touristes aiment venir pique-niquer. Enfin, Arnaud atteint le dernier ravitaillement situé à l’école de bras sec. Encore quatre kilomètres où il retrouve quelques forces et double de nombreux coureurs. L’arrivée se profile et Arnaud voit sa princesse. Mais quelle surprise, à force d’attendre au soleil, la princesse s’est transformée en écrevisse bien rouge. Un bisou et quelques jours de travail auront été nécessaire pour rompre le sortilège.

 

 Arnaud a donc finit le trail de Cilaos. 235 partant, 160 arrivants donc 75 abandons. Le jeune homme se classe 115 ème en 7h00min09. Le premier, un cilaosien a survolé et gagné la course en 4Hoo.

 

En ce qui concerne la main du coureur, des radios ont été réalisées et après avoir craint une fracture du scaphoïde, tout est rentré dans l’ordre. Une semaine de douleur et une main qui en a vu de toutes les couleurs (du rouge, du bleu et enfin du noir).

 

Pour le genou, le médecin du roi posa le diagnostique d’une tendinite rotulienne. Il faudrait plus parler de tendinobursite pour être précis. Arnaud bénéficie de séances de kiné à la polonaise. Et cela fait mal.

 

Je crois que le coureur est un être humain qui aime la douleur, qui la subit, l’accentue, la soigne….. Et qui la subit, l’accentue, la soigne et ainsi de suite…….

 

 

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 13:27

Ce 14 juin, une petite partie de la future Route des Tamarins est ouverte au public. De nombreuses personnes viennent évoluer sur le bitume tout neuf avant qu’il ne fourmille d’automobilistes. Vue imprenable sur la baie de St Paul et soleil de plomb pour découvrir cet ouvrage d'art qui va, je l’espère, être la solution aux trop fréquents problèmes d’embouteillages.

 

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Au programme du jour, diverses compétitions organisées pour l'occasion (course à pied, rollers, vélo et trial). D'autres, au même moment, se mettent à danser sur les chants mélodieux et rythmés de Salem Tradition et d'Ousanousava, avec l'Océan comme fond de décor. Du côté du tunnel du cap La Houssaye, on projette un film sur l'histoire de la Route et de sa construction. Une manière attrayante de faire connaître les étapes qui ont jalonné cet ouvrage de grande envergure.

 

 

 En ce qui me concerne, je m’aligne sur le 11 kms de course à pied avec un joli dénivelé comme menu. Le circuit est simple à savoir 2 boucles avec une montée qui ne fait que monter et une descente qui ne fait que descendre. Et pas la peine de chercher les arbres pour éviter le coup de chaud.

 

Nous sommes 200 à jouer aux bolides. Ca chauffe dur. Heureusement, mon assistance est là pour m’encourager et surtout me rafraîchir. Nath, Lili et Gigi se font remarquer par leurs prestances et leurs efficacités. Lili en profite pour comparer les mollets de tous les bougs à shorts court.

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La course s’est bien passée malgré un départ encore trop rapide de ma part. Pour chacune des deux boucles, j’ai mis le même temps. Donc, content de ma régularité. Je finis 16 ème en 44 minutes. Belle journée au soleil même si j’ai désormais les pieds rouges.

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 13:21

Pour commencer, je fais un petit retour sur les derniers mois où le mot blessure a été trop présent à mon goût.

 

Après le semi raid 2007, en octobre dernier, je me suis imposé une coupure bien mérité de deux mois. Mi décembre, je me suis retrouvé en arrêt maladie, repoussant ainsi mon retour sur les chemins réunionnais. La cause, une vilaine mononucléose.

 

 Début janvier, je reprends mes entraînements mais je fais une erreur de débutant à savoir reprendre trop vite et surtout m’imposer une overdose de kilomètres. Le résultat est une tendinite localisée au niveau du genou droit, sur la face latéral du tendon rotulien. Me voilà privé de sport pour un long mois avec un programme de rééducation en kinésithérapie. J’ai dégusté la douceur très connue des kinés. Mais bon sang, que ça fait mal !!! Alors tais toi et mange ton coussin. Je suis sûr qu’ils y prennent du plaisir. Reprise progressive mais dès que j’atteints les 20 minutes au chrono, les douleurs reviennent. Alors, je prends mon mal en patience et continue la kiné à raison de deux séances par semaine. J’ai même interdiction de faire du vélo et de la natation. Et oui, un genou c’est utile et un genou qui fait mal, ça fait mal. Fin février, je recommence mes footings en me limitant au maximum. Une sortie tous les trois jours, en augmentant progressivement la durée de mes footings. Pas évident mais je suis trop heureux de courir sans ressentir ce genou relou (et oui je suis Djeun’s).

 

 En mars, direction la métropole où la course à pied est loin de mes principales préoccupations. Fin mars, dans l’avion, mes pieds me démangent… La raison, deux ongles incarnés….. Alors, tais toi, soigne toi et surtout ne cours pas…… La pédicure cassera cette maxime. Merci à elle. Tout joyeux, je reprends mes chaussures et me mange quelques séances. La motivation est à son maximum avec mon inscription officielle au grand raid. Plus qu’une idée en tête : courir pour préparer la diagonale des fous qui se déroulera le 24, 25, 26 octobre prochain. Mais, et oui, il y a un mais, un mot vient d’entrer dans mon vocabulaire : en 12 lettres, le bien nommé Ténosynovite. Un coup la cheville droite, un coup la gauche, et c’est reparti à droite puis à gauche…… Et oui, je suis un éternel insatisfait. Alors, repose toi et tais toi….. Cela commence à devenir pénible.

 

 

 

Alors, je me repose, mange et accueil quelques kilos. Bon, je reprends pour la énième fois ma tenue de sport et j’opte pour une reprise en douceur. Mais, tout doux, je vous assure. Eau, footings légers, étirements, régime,….Et les jours passent et les douleurs passent. Première sortie en montagne pour faire le chemin de l’ONF à St denis. Je le fais avec Arnaud Moël, ça c’est pour me la jouer. Bon, tout doux, il regarde la paysage, me décrit le paysage, me raconte des potins et moi je me dit que ça monte et que ça monte. Je refais trois fois ce sentier en deux semaines et progresse à chaque sortie. Dans cette optique d’entraînement, je décide de m’aligner à la course du Géranium, théatre du championnat de la réunion de course de montagne, non pas pour offrir de la résistance à Raymond Fontaine mais plutôt pour me faire une belle sortie collective.

 

 Le 18 mai, je m’élance de Bassin vital à St Paul (sur la route du tour des roches) en direction de la forêt de cryptomerias du côté du Maïdo. Au programme pour les 600 coureurs, 14,5 Kms pour un dénivelé positif de 1300 mètres. Pour commencer cette belle journée, j’ai l’honneur d’accueillir deux supportrices surprises : bienvenue à Gigi et Lilie. Cette dernière en profitera pour remplir ses beaux yeux d’une panoplie de mollets plus beaux les uns que les autres. Des gros, des petits, des élancées, des épilées, des de toutes les couleurs,…

 

 Natacha, quand à elle est toujours au rendez vous. Merci pour son implication. Attention, top départ…5,4,3,2,1, délivrance !! Le pèlerinage a débuté. Je me fond dans le peloton et trouve rapidement un petit rythme sympathique. Le parcours est agréable et diversifié (champ de cannes, chemin béton, chemin petits cailloux, chemin chemin, chemin forêt avec bon nombre de racines,…). Coup de bambou à mi parcours avant de me refaire une santé sur une partie transitoire de bitume. Puis, je serre les dents dans les trois derniers kilomètres du parcours. La pente est raide et les appuis fuyants. Dernier sprint devant mes fans et me voilà posé sur un bout d’herbe pour récupérer.

 

Tout s'est bien passé et je suis très heureux de finir sans blessures, ni douleurs. Mon classement et mon temps sont loin de me combler mais ce n’est pas l’important. Raymond Fontaine devient champion de la Réunion en 1 heure 12. Il vient d’être titré aux championnats de France et se prépare aux mondiaux. En ce qui me concerne, je termine à la 294 ème place en 2 heures 03. Mon club Deniv a fait bonne figuration avec de nombreuses places d’honneur.

  course Arnaud, mai 2008 (9)course Arnaud, mai 2008 (13) La morale de cette histoire, c’est un remède de breton : rien ne vaut un bon géranium pour éloigner les blessures.

 

C’est ce que je vais imposer à ma zézère qui vient de se faire un claquage lors de son cours de natation. Oui, en nageant !!!!!! Courage à elle.

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 12:56


11

Le sommeil se fait attendre dans la douce pénombre de Cilaos. Avec Nath, nous avons investit un gîte bien sympathique au cœur de cette cité situé au cœur du cirque du même nom. Les lentilles se font leurs festivals alors que je décompte minute par minute le temps qui me sépare du coup de pistolet libérateur. Celui qui lâchera quelques milles coureurs dans les montagnes réunionnaises.

 

 Et oui, le grand jour où plutôt la grande nuit est enfin arrivée. Ce moment que j’attends depuis plusieurs mois, cet instant marquant la fin d’une phase d’entraînement riches en kilomètres, en dénivelés, en foulées empruntes de bonnes et moins bonnes sensations,…

 

je vais enfin pouvoir m’élancer dans cette belle et grande aventure à savoir le semi raid 2007. Cette épreuve de 68 Kms (4000 mètres de dénivelé positif) va me permettre de faire la liaison entre le cirque de Cilaos et la capitale Dionysienne. L’étrangeté de l’affaire, c’est que je me rends pour la première fois à Cilaos alors que je connais la ville d’arrivée comme ma chaussure.

 

 A 1 heure du matin, je prends une petite collation qui fait office de petit déjeuner. Je pense à tout mes collègues en train de dormir….. (et de ne pas rêver à moi…quoi que..) Sans suit la préparation du coureur, des orteils à la tête, de la crème anti-frottement au choix du port de gants et du bonnet. Natacha joue mon coach sportif en vérifiant le matériel présent dans mon sac. Je fais de même en vérifiant également son épaisseur vestimentaire. Et oui, mademoiselle a besoin de porter de nombreuses couches de pulls car elle craint le froid. Or à Cilaos, en pleine nuit, ça caille !!!! … heureusement en mars nous venons en bretagne. Elle aura l’occasion de profiter du soleil omniprésent et donc de se découvrir un peu.

 

 

 4 heures du matin, des lucioles envahissent les rues de Cilaos. Pour trouver le stade, un seul mot d’ordre : suivre la procession de ces centaines de coureurs plus ou moins bien équipés. Certains trouvent des abris de fortune pour faire barrage au vent glacial qui vient caresser leurs cuisses, d’autres arrosent les fleurs qui sont déjà bien jolies. Je ne garantie pas l’état des fleurs le lendemain…..

 

L’entrée du stade est fixée à 1 heure 30. Une fois dans ce haut lieu du sport, il me sera impossible d’en ressortir. Je reste alors au coté de Nath pendant quelques minutes, reçois ses encouragements et prend la décision de pénétrer dans ce sas de départ. Après le contrôle de mon matériel obligatoire, je me joints aux autres demi-fous et commence à me laisser envahir par le stress. Les loupiotes augmentent, le temps défile, les coureurs commencent leurs footings d’échauffement. Moi-même, j’entame plusieurs lignes droites avant de me placer derrière la ligne. Le départ est imminent, les coureurs se serrent d’où la proximité de notre visage avec les sacs de nos voisins.

 

Puis, le président du grand raid suivit par l’ensemble des coureurs ou autres spectateurs de la nuit commencent le décompte de 10 à O. Et nous voilà lâcher vers un chemin qui se voudra long, escarpé, magnifique et plus ou moins éprouvant. Le rythme est très soutenu d’où ma décision de laisser les gens faire leurs « fous » et de ne pas me griller dès les premiers hectomètres.

 

Nous quittons Cilaos de nuit et le long cortège de lumière se met en place. La chenille fluorescente s’étale sur les 6 premiers kilomètres avec au programme de la route en faux plats montant jusqu’au pied du col du Taîbit. J’effectue cette portion du parcours en courant sans jamais marcher. Mon rythme reste soutenue mais en de ça de mes possibilités…. Le chemin est encore long, très long…….

 

 Puis, c’est le début du sentier qui va me faire quitter Cilaos pour rentrer dans Mafate. Mais pour cela, je dois m’élever à 2000 mètres d’altitude !!!! Je monte à mon rythme, cherche mes appuis, me fais dépasser par un certain nombre de coureurs. Puis, me voilà dans la descente vers Marla et je me lâche. Le jour fait son apparition et la vue sur Mafate est splendide. Mais pas le temps de jouer au touriste.

 

Une descente rapide et technique jusqu’à l’ilet où je suis passé en août avec Solène et Cyrille. Petite pensée à eux. Pointage et passage très rapide à Marla. J’y croise mon propriétaire qui me demande des nouvelles de ma voiture. J’écourte la conversation car comment dire, pas trop le temps….Pas de ravitaillement, j’ai tout prévu dans mon sac. Je me prends un petit gel, j’hésite à remplir mon kamel back et finalement j’opte pour un remplissage du côté du sentier scout. Ensuite, le col de fourche se passe très bien puisque je ne cesse de dépasser des coureurs. Je suis sur une autre planète et mes jambes me satisfont à merveille !!!Tout roule ou plutôt tout court.

 

Passage au sentier scout, me voilà au 22 ème kilomètre. Je me cale derrière trois coureurs que je ne lâcherais pas jusqu'à Aurère. La descente du sentier scout a fait mal aux muscles avec un réel effort de concentration pour travailler les appuis et éviter la chute. Quelques quartiers d’orange à Aurère et me revoilà partit sur les sentiers. Tout va….. Je suis serein avant d’entamer ma descente vers la rivière des galets.

 

 

 Beaucoup de relances jusqu’au prochain poste de ravitaillement très attendu. J’aperçois le site de deux bras, je suis juste à 29 Kms de l’arrivée et surtout au pied de la terrible ascension qui mène à Dos d’âne. Yoann qui joue le rôle de bénévole kiné m’encourage, me propose un massage…Celui-ci est refusé car devinez, pas le temps…Et oui en cette belle journée d’octobre, je n’ai jamais le temps.

 

 

 Je repars en trottinant avant d’être rapidement stoppé par le mur qui se dresse devant moi. Cette ascension sera vécu comme infernal et surtout interminable. Le moindre caillou a pu me servir de chaise de repos avec un angle de vue privilégié sur les nombreux coureurs qui ont pu me dépasser. J’ai beaucoup de douleurs, un manque de lucidité et n’ai plus le courage d’avancer. Chaque mètre devient une difficulté avec la survenue de crampes au niveau des quadriceps. Je m’hydrate et doit également gérer les propos déplacés d’un randonneur qui avait mal choisi son jour pour se faire une ballade. Ce touriste a choisi de m’accompagner toute la montée en me disant au combien j’étais sûrement mal entraîné, que je n’avançais vraiment pas vite, que je « n’avançais à rien »….. Pour vous dire, lorsque je m’asseyais sur une pierre, il ne trouvait pas mieux de s’asseoir à mes côtés. Je suis resté calme, très calme mais je sais au combien il m’a épuisé !!!

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 L’arrivée à l’église de dos d’âne s’est fait attendre mais quel plaisir de voir au loin Nath et Gigi. Elles jouent au paparazzi malgré le triste spectacle que je donne à voir : un gars au bord de la rupture, tout courbé, l’air triste qui ne pense qu’au stade de dos d’âne afin d’y abandonner. Elles marchent à mon allure. Je pointe et je m’accorde de longues minutes de réflexions. Après des questionnements divers et variés, je donne rendez vous à Nath au Colorado (15 Kms plus loin) et reprend le chemin avec Christophe (le mari ce Cécile une collègue kiné).

 

 

 Je grimpe le bon raidillon vers la crète. Arrivée en haut, je m’alimente et tout doucement ressent la disparition de mes douleurs et le retour de ma motivation. L’entraînement va me servir dans les kilomètres qui s’offrent à moi. Je repars gonflé à bloc sur les sentiers vallonnés et entame l’ascension casse patte du piton Bâtard. Et puis, je m’étonne de conserver un rythme très élevé, de doubler de nombreux coureurs et surtout de peu marcher. Ce sera la cas jusqu’au Colorado. Mes supportrices sont d’ailleurs étonnées de me voir cavaler alors qu’elles m’ont quitté à l’agonie…Ah le sport !!

 

 Je mange un peu de sel au ravitaillement et prend la direction du sentier qui va m’amener vers St denis. 5 Kms de descente technique que je négocie à un moindre rythme. Je rattrape un coureur et fait toute la descente derrière lui. Je n’aime pas cette partie du parcours avec une crainte importante de la chute bête. Alors, cool cool……

 

Puis, je débouche sous le pont Vin shan. Nath court à mes cotés jusqu'à l’entrée du stade. Me voilà à l’arrivée après 11H 18 d’effort. Pour couronner le tout, je suis très content de ma 77 ème place. Après 10 mois de course de montagne, je trouve que le résultat est plutôt positif. Actuellement, une semaine après cette épreuve, je marche et cours sans difficultés. Je déclare juste la mort d’un ongle et une douleur sous la plante de pied gauche (aponévrosite sûrement).

 

 

 

 Merci à Nath pour tout son amour et soutient tout au long de ce semi raid mais aussi durant ces longs mois d’entraînements avec quelques dimanches sacrifiés.

 

Merci à Gigi pour son assistance à Dos d’âne, au Colorado et ses applaudissements à la redoute. Merci à Claire pour sa présence à mon arrivée.

 

Merci à tout ceux qui ont de près ou de loin participé à mon effort.

 

Merci à toute l’équipe de Deniv qui rend plus conviviale et motivante la pratique de la course de montagne. Merci au coatch. Bravo à tous les finishers et surtout félicitation Thierry !!

 

Merci à tous les coureurs qui m’ont soutenu dans la montée de dos d’âne car j’en avais vraiment besoin.

 

Pas merci au randonneur de dos d’Ane car pas sûr que tu serais arrivé au village si t’avais été aussi infecte avec d’autres coureurs. Je suis un peu trop gentil moi…..

 

Ps : au fait,….., pourquoi pas se lancer dans une aventure deux fois voire beaucoup plus barré que celle-ci…. Oui vous savez de quoi je parle…… le grand raid bien sûr !!!!!

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 12:51

Pieds creux, pieds plats, pieds beaux, pieds à terre, pieds multi-couleurs, pieds abîmés, pieds propres, pieds américains, métropolitains, pieds savatés, pieds lumineux car ampoulés, pieds tinés, pieds rafeu, pieds par milliers aujourd’hui au stade la redoute à la recherche des pieds savants qui possèdent le précieux sésame à savoir le dossard tant souhaité, ce truc carré décoré par un numéro et un code barre.

 

 Et oui, c’est la foire aux pieds, presque les soldes. (Les miens sont invendables car des pieds sans ongles c’est infréquentable…)Mais cet étiquetage à un intérêt : vendredi matin, il va permettre à tout ces pieds de franchir la ligne de départ avant d’avancer un pied devant l’autre sur les sentiers qui risquent d’être bien glissants au vu du temps pluvieux de ces derniers jours.

 

 Me voilà donc tout proche de ce départ qui s’offre comme un aboutissement de multiples entraînements mais également comme le début d’une aventure hors du commun. Bien sûr, ce n’est que le semi raid et à côté de son grand frère le grand raid, le coureur pourrait y voire une demi aventure, une demi douleur, un raid plus abordable, plus facile… Mais, avant de parler, il faut plutôt se pencher sur chaque coureur.

 

Car pour chacun d’entre nous, cette course se présente comme un nouveau défi, une aventure qui est le plus souvent unique. La mienne s’est le choix de participer au semi raid, 67 Kms avec 4000 mètres de dénivelé positif. Une distance que je n’ai jamais abordé ni en compétition, ni en entraînement. Je pars donc dans l’inconnu comme beaucoup de grands raideurs. Et plus le départ approche et plus le stress augmente… Une question me hante : Aurais-je du m’aligner sur « la droite des folles » au lieu de « la diagonale des fous »????

 

 

Après un léger et ultime footing de 30 minutes, je viens de préparer mon sac du semi avec minutie. Je vais vous décrire l’équipement qui sera le mien vendredi à 4 heures du matin pour le départ.

 

Tout d’abord, je vous présente les objets obligatoires : le dossard bien sûr, le Tshirt officiel (en coton !!!) de la course à porter au départ et à l’arrivée, une lampe frontale, des piles de rechange, une couverture de survie, une réserve d’eau d’un minimum d’un litre, un sifflet, deux bandes de contention élastique et un vêtement de pluie.

 

A cela s’ajoute mon cuissard (et oui je cours pas nu dans la montagne), le maillot de mon club Deniv (pour la majorité du parcours), des gants en cas de grands froid, mes chaussures ( des montrails ; pas de claquettes), mes semelles orthopédiques, des chaussettes adaptées, une belle casquette orange, un paquet de mouchoirs (on ne sait jamais…), un téléphone portable (et oui , un choix personnel mais je préfère) et de la nourriture sous formes de gel et barres énergétiques.

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Pour finir, un élément très important : le soutien et l’assistance de ma chérie qui sera présente au départ, à dos d’Ane, au Colorado et à l’arrivée en espérant que j’accède à tout ces points de rendez vous.

 

 

 Ah comment oublier de vous parler de mon alimentation actuelle ou plutôt annuelle comme vous diront certain….. Et bien, j’en ai quand même plein les pattes de ces kilos de pâtes que j’ingurgite en ce moment. Je mange des pâtes, je cauchemarde des pâtes, je vois des pâtes partout, cela en devient pathétique ou plutôt sympathiques. Cela dépend pour qui…..

 

 

Maintenant au dodo car le sommeil est également une composante importante.

 

Pour suivre mon aventure, allez sur le site internet du grand raid puis cliquez sur parcours individuel. Mon numéro de dossard : le 5066. Merci pour vos encouragements.

 

 

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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 13:04





Lorsque le coureur décide de préparer une épreuve comme le Semi-Raid, il oublie rarement de faire de longues sorties qui lui permettent de faire du kilométrage, du dénivelé mais aussi de muscler son mental, de tester son matériel, de mieux réguler son hydratation,….

 

Mais, une préparation adaptée ne peut se limiter à ces sorties. En effet, les séances de Préparation Physique Générale, de fractionnées sur piste, de côtes sont tout aussi importantes. A cela, j’ajouterai les minutes d’étirements, d’assouplissements bénéfiques pour une meilleure récupération mais aussi dans un soucis d’évitement de la blessure tant redoutée par les petits hommes que nous sommes.

 

 

 

 

 

Daniel Carfantan, mon ancien entraîneur, insistait sur les séances de fractionnés sur piste. Du coup, j’adore ce genre de séances même si j’avoue qu’il m’est encore difficile de gérer l’enchaînement des sorties du dimanche et le fractionné du mercredi. Et oui, cela fait juste neuf mois que j’ai repris un entraînement digne de ce nom. Le corps se réhabitue à son rythme. Le respecter, c’est se respecter.

 

 

 

Lors d’une telle préparation, il existe une réalité : la perte de vitesse. Celle-ci se veut moindre grâce à de bonnes séances de fractionnés mais aussi par la participation à des compétitions faisant plus appel à nos ressources de vitesse que d’endurance.

 

 

 

 

 

Ainsi, le 9 septembre 2007, je m’aligne au départ du Camélias Raid. Beaucoup de coureurs du groupe Deniv participent à cette course de 22 Kms avec 1200 mètres de dénivelé positif et négatif. Après un tour du quartier des Camélias à St Denis, nous nous élançons sur le sentier mercure rejoignant la providence au village du Brûlé.

 

Pour une fois, je trouve rapidement un rythme qui me convient parfaitement. Je monte lentement mais sûrement. Arrivé au brûlé, je prends la direction de Mamode camp, le point culminant de la course.

 

La montée se passe sans réelles difficultés. Je grimpe en compagnie d’un petit groupe de coureurs qui m’ouvre le chemin. Dans cette histoire, je suis plus un suiveur qu’un meneur.

 

 

 

Et puis, vient le temps de la descente où je me lâche. Non pas que je me mette à danser mais je prends un grand plaisir à accéleler, à descendre rapidement tout en sécurisant mes appuis. Oui, le but actuel n’est pas de se blesser. Certains n’ont pas cette préoccupation… Ils me font peur… L’arrivée se passe aux camélias. Je finis en sprintant et pour une fois je ne suis pas marqué physiquement. L’entraînement paye…..

 

 

 

Au niveau comptable, je termine mes 22 Kilomètres en 2 heures 38 et accessoirement à la 61 ème place.

 

Bravo à l’ensemble des coureurs de ce Camélias Raid 2007.

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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 12:56

En cette année 2007, mon objectif sportif reste le même à savoir le semi raid du 19 octobre. Alors que mon inscription est officielle, ma préparation s’accélère avec des sorties de plus en plus longues et des séances qui ne cesse de se charger en intensité. Dans mon planning d’entraînement, j’ai décidé de courir le marathon tram train, nouvelle course Réunionnaise qui s’annonce très exigeante. La compétition a lieu sur le parcours du futur tram train avec une succession de routes mais aussi de drôles de sentiers en pleine montagne. Avant de rouler propre, il va donc falloir courir !!!! Et cela sur une distance de 43 Kms…… voire de 47 Kms d’après un des organisateurs…… (mes dernières infos me confirment ce dernier kilométrage). Donc, je me lance pour une ballade qui ira bien au-delà d’un marathon !!!

 

Pour ce coup médiatique (exposition de ce projet qui va bousculer les habitudes des Réunionnais et le paysage de l’île intense), de nombreux coureurs ont été invités pour se confronter aux athlètes locaux mais également affronter les petits sentiers pëi. Tous ces champions arrivent du Kenya, de Madagascar, de Mayotte, de Maurice mais aussi de Métropole. Dans le peloton qui s’élancera du Stade olympique de St Paul, se trouvera également une vingtaine de marathoniens de l’association Deniv dont un petit gars breton prénommé Arnaud (ça c’est moi).

 

 

 

Le 12 juillet, c’est trois jours avant la course (je calcule bien) mais aussi l’occasion de réunir les futurs marathoniens du groupe Deniv pour une grande occasion à savoir la remise des maillots Vinci-Deniv. Vinci, une très grande entreprise, a en effet décidé d’investir sur l’association et sa philosophie : course de montagne alliant la compétition mais aussi et surtout le plaisir, la convivialité, le respect de l’environnement et j’en passe...

 

  CASLW5K3

 

Samedi 14 juillet et fête nationale oblige, nous défilons devant la caméra d’antenne réunion pour officialiser le sponsoring et présenter deux des favoris de la course du lendemain à savoir Eric dit le coach et Thierry dit le grand raideur qui devient un très GRAND raideur.

 

Après deux brèves apparitions aux journaux télévisés de 12H30 et 19HOO, je me concentre sur la course à venir. Au menu, la préparation de mon sac, la pose minutieuse du dossard, la taille des ongles (très important !!!), le repos devant le prologue du tour de France sans oublier de manger des kilos de pâtes Al dente (tout aussi important pour un apport glucidique optimal). Tout un programme !!!! Puis,…… je ronfle déjà…..

 

Le lendemain à 4 heures, le réveil vient perturber et stopper mon sommeil. La sonnerie m’indique la direction du petit déjeuner que j’atteints avec difficulté... A St Paul, trois heures plus tard, je suis prêt à m’élancer pour une remontée sympathique vers le nord de l’île. J’aurai peut être du rester dans mon lit car mon lit est dans le nord….Allez comprendre…. Aujourd’hui, je suis coacher par Nath qui m’a conduit jusqu’au stade olympique. J’ai de la chance, elle est formidable ma chérie. Décontracté, j’écoute paisiblement le doux son du revolver et assiste de l’intérieur au lâcher de coureurs dans les rues de St Paul. Je trouve rapidement mon rythme avant de prendre le « train » de Marc, un denivien lui aussi. Je poursuis ses baskets et ne le lâche plus pendant les 12- 13 kilomètres (55 minutes) de bitumes traversant les villes de St Paul, du port et de la Possesion. Puis, nous sommes stoppés net par une falaise qui se dresse devant nous… pffff… qui a eu l’idée de mettre ce monticule de roches sur le parcours ? Bon, je me résouds à emprunter le chemin qui grimpe... pas le choix. Au début du sentier, j’ai la chance d’avoir une assistance en la présence de Nath qui me donne mon équipement montagne. Et me voilà parti sur le chemin des anglais où je cours du côté gauche….Allez savoir pourquoi…

 

La montée est rude alors j’opte pour une marche active sur des pavés pas toujours très stables. Carton rouge pour les anglais qui ont recouvert le sentier de roches mais qu’à moitié. La descente sur la grande chaloupe révèle mes difficultés de descendeur avec un pas non assuré voire comique. L’hélicoptère nous survole et me fait pencher….. Arrivé au niveau de l’océan, un petit ravitaillement s’impose. Puis, c’est le début du plat principal à savoir la montée de la grande chaloupe au Colorado en passant par St Bernard. J’effectue une ascension plutôt correcte en gardant un rythme très régulier. Je m’accorde quelques pauses pour admirer le paysage : une vue splendide sur l’océan. Puis, j’attends avec impatience le sommet où m’attend Natacha. Au bout de 3H20 de course, je me trouve sur le site du colorado. Nath est aussi surprise que moi de me voir arrivé aussi rapidement. Mes prévisions horaires sont plutôt très fausses. Je pense que je peux envisager une carrière de voyant. Bon, trêve de plaisanterie, c’est le temps de descendre sur St denis. Une partie que je déteste du fait de l’important dénivelé négatif mais également et surtout à cause d’un chemin qui est très peu agréable avec de trop hautes herbes (je me retrouve à la recherche du chemin… pas pratique). Dans cette descente infernale, je ne chute pas et c’est ça l’important !!!!

 

 

 

Arrivé sur le bitume, je me dis que le plus dur est fait et bien je me suis trompé. En effet, l’arrivée étant jugée à Ste Marie, il me reste environ quinze kilomètres. Au programme, du bitume et de longues lignes droites traversant la ville de St denis. Une petite surprise nous a été accordée en la présence d’averses très mouillantes… Et oui, le temps ne nous gâte pas dans cette dernière partie de course. Depuis la poste de St denis, je coince et marche de plus en plus. J’ai une grosse défaillance, mes jambes sont très lourdes et refusent d’avancer. C’est simple, j’ai plus la moindre énergie. Je ne saurai vous expliquer tellement ce coup dur est arrivé sans prévenir. Nath m’encourage, marche et cours à mes côtés sur de nombreuses portions de route et petit à petit je m’approche de la fin de cette éprouvante sortie. Merci à Nath car elle m’a donné cette force qui m’a permis de finir un peu plus rapidement que si j’avais été en solo.

 

 

 

Au bout de 6 heures, je franchis la ligne d’arrivée et Philippe (collègue de deniv) vient m’accueillir. Un stand de l’association a été mis en place, ce que j’ai trouve très sympa !!! Beaucoup de choses à manger mais aucune faim pour ma part. Pour vous dire, j’ai même pas envie de cola !!! Je suis bien entamé mais aucune douleurs à déclarer !!! C’est juste une fatigue générale. En tout cas, je suis content d’avoir participé à cette course et surtout de l’avoir terminé. Cet ultra marathon n’est qu’une étape sur le chemin du Semi Raid.

 

Merci à tous les coureurs et spectateurs qui ont pu m’encourager sur le parcours. Tout ce soutien est très important et je vous en remercie.

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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 12:45

Si j’ai déjà couru deux marathons (en 2003 et 2004), je ne mettais jamais aligné sur un semi–marathon (21 Kms). C’est donc avec l’ambition de terminer cette épreuve que j’ai abordé ces championnats de la Réunion 2007 de la distance, ce dimanche sous la pluie champbornoise (à Saint-André). En effet, le départ, donné à 7H30 face à l’église de Champ Borne, s’est déroulé sous une pluie fine. Deux boucles au programme, de bons faux plats et du bitume pour seul nourriture podale. Rapidement dans mon rythme, j’ai pu maintenir l’allure tout au long de l’épreuve. Je termine ce semi en 1 heure 26 minutes 24 secondes en 45 ème position. Je suis très satisfait de cette première expérience sur la distance et espère me rapprocher du record de ma sœur à savoir 1 heure 24. Et oui, elle est forte Solène !!!!! De plus, j’essayerai d’éviter le contre coup du lundi (lendemain de course) comme j'ai pu le vivre....certainement du à une grosse déshydratation. J’étais pas beau à voir…… N’est ce pas les collègues.

 

Le prochain objectif course est fixé au 16 juin pour le 10 Kms de Langueux  (côtes d'armor) lors de mes vacances en métropole.



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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 16:15

En ce Dimanche 25 mars, je me lance dans une nouvelle aventure à savoir ma première course de montagne. Un nouveau défi qui s’annonce bien difficile pour le débutant que je suis. 


J’attendais avec appréhension ce premier rendez-vous avec les coureurs montagnards de l’île intense. Au programme du jour, la boucle du Pic Adam, 21 Kms 500 avec 1000 mètres de dénivelé positif et 1000 mètres de dénivelé négatif. Le départ a été donné à 500 mètres de mon studio donc un petit luxe non négligeable surtout lorsque le départ est prévu à 7 heures du matin. Du beau monde se regroupe au stade du Moufia et s’échauffe avant le lancement de la course. Malgré quelques maux de ventre, j’essaye de me décontracter sans oublier de m’hydrater car la chaleur commence à se faire ressentir. Et oui, je ne suis pas en Bretagne. Je me concentre et repense aux divers conseils donnés par les membres de mon association. Garder son rythme, s’hydrater toutes les 5 minutes, favoriser la fluidité du mouvement, suivre ses sensations,……Mais, je crains également la rencontre avec les symptômes généralement ressentis par les coureurs de montagne : cuisses tétanisées, poitrine en feu, gorge sèche, yeux fatigués,…


 


Le ptit Zoreil tout de jaune vêtu part avec un sac comprenant une réserve d’1,5 litres d’eau et une barre énergétique. Pour commencer, deux kilomètres sur bitume avec un relief que je n’ai pas retrouvé dans les kilomètres suivants puisque c’est bien plat. J’ai des difficultés à trouver mon rythme et  ne cesse de me faire doubler. Je suis dans l’incertitude mais je ne m’affole pas sachant que le plus dur est devant nous. Et je ne me suis pas trompé !!!! 6 Kms de route en lacets avec un dénivelé très important. Sur cette partie bitumée et bien je ne vais pas marcher et je vais remonter de nombreux coureurs. Ces derniers, éparpillés sur toute la largeur de la route, semblent déjà dans le rouge, en pleine rupture. Je trouve mon rythme, bois de l’eau très régulièrement et essaye de ne pas me crisper. En apercevant le Kiosque, au 8 ème kilomètres, je ziote ma montre qui indique 45 minutes. Tout va très bien, et, fier de cette première partie de course, je me lance sur le chemin de randonnée en direction de la roche écrite. Encore 3 Kms 500 de montée sur ce chemin étroit, boueux et surtout très accidenté. L’ensemble des coureurs, en fil indienne, grimpe (oui c’est bien le mot) en marche rapide voire en escalade. Le buste penché, les mains sur les cuisses et j’avance en suivant le rythme de mes prédécesseurs. Les douleurs m’envahissent progressivement jusqu'à devenir difficilement supportable. Mes cuisses sont lourdes, douloureuses et je ressens une perte de lucidité inquiétante. Un kilomètre du sommet, je ne cesse de me faire doubler et je ne peux rien faire à part attendre que le mal passe. Je m’accroche, je repense à mes entraînements et bien sûr à Nath qui m’attend à l’arrivée. Le passage au 11 Kms 500  se fait en 1 heure 25. Un ravitaillement léger puisque je me résous à ne pas prendre la barre énergétique. Mon estomac là supportera pas vu les douleurs qui s’accentuent à ce niveau. 1 Km de chemin escarpé où je me sens toujours en difficulté….. je reste peu lucide et l’envie d’arrêter se fait de plus en plus présente. Puis, la descente vient me sauver et s’offre à mes jambes où plutôt à d’autres muscles !!!!! C’est au tour des quadriceps de déguster aux joies de la course de montagne !!!!


Je retrouve de l’énergie et retrouve un rythme plus que convenable. Une descente qui reste dangereuse….. et qui me verra chuter par deux fois. Cela n’entame pas ma motivation et je repars à fond. Si personne ne revient sur moi, j’ai l’occasion de montrer mon maillot jaune à quelques coureurs locaux. Mais, la pente est élevée, la descente longue et les pieds chauffent car la température du bitume s’est fortement élevée. Etant dans la deuxième partie de course et me rapprochant de l’arrivée, je me motive et garde mon allure. A 500 mètres de la fin de cette petite boucle, j’aperçois et reçois les encouragements de ma supportrice de cœur. Cela me suffira pour bien finir cette aventure matinale qui restera ma première course de montagne.


 Eric Lacroix (mon coach) remporte avec Gerry Perrault cette troisième édition de la boucle du Pic Adam. Ils ont survolé l’épreuve avant de s’imposer main dans la main. Ils gagnent en 1 heure 43 et battent par la même occasion l’ancien record de la course (1 heure 47). En ce qui me concerne, je finis à la 72 ème place (nous étions à peu près 280 au départ) en 2 heures 18 minutes 31 secondes. Je suis heureux d’avoir fini cette course qui fut très éprouvante mais surtout très fier du chrono réalisé. Comme le dit Eric, la douleur se transforme en plaisir. C’est le paradoxe de cet effort : le besoin de découvrir nos limites, de nous défier vis-à-vis d’un sommet, de nous-même ou de l’autre,…. La montagne, ça vous gagne !!!!!


 


Petite semaine cool après cette belle course. Les prochains rendez-vous sportifs ne sont pas encore fixés mais quelques épreuves retiennent mon attention : foulées nocturnes de St Denis (21 avril), semi- marathon de l’Est (29 avril), la corrida de Langueux en Bretagne (mi juin), le marathon Tram Train (mi juillet) et bien sûr le Semi-Raid le 19 octobre 2007.


Allez, je pars m’entraîner !!!!

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Profil

  • Arnaud Moisan
  • Tu peux toujours courir... Et je cours, je me raccroche à mes baskets tant sur le tartan, le bitume ou les sentiers. Par ce blog, j'espère vous faire partager un peu de ma passion pour la course de fond
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