Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 12:56


11

Le sommeil se fait attendre dans la douce pénombre de Cilaos. Avec Nath, nous avons investit un gîte bien sympathique au cœur de cette cité situé au cœur du cirque du même nom. Les lentilles se font leurs festivals alors que je décompte minute par minute le temps qui me sépare du coup de pistolet libérateur. Celui qui lâchera quelques milles coureurs dans les montagnes réunionnaises.

 

 Et oui, le grand jour où plutôt la grande nuit est enfin arrivée. Ce moment que j’attends depuis plusieurs mois, cet instant marquant la fin d’une phase d’entraînement riches en kilomètres, en dénivelés, en foulées empruntes de bonnes et moins bonnes sensations,…

 

je vais enfin pouvoir m’élancer dans cette belle et grande aventure à savoir le semi raid 2007. Cette épreuve de 68 Kms (4000 mètres de dénivelé positif) va me permettre de faire la liaison entre le cirque de Cilaos et la capitale Dionysienne. L’étrangeté de l’affaire, c’est que je me rends pour la première fois à Cilaos alors que je connais la ville d’arrivée comme ma chaussure.

 

 A 1 heure du matin, je prends une petite collation qui fait office de petit déjeuner. Je pense à tout mes collègues en train de dormir….. (et de ne pas rêver à moi…quoi que..) Sans suit la préparation du coureur, des orteils à la tête, de la crème anti-frottement au choix du port de gants et du bonnet. Natacha joue mon coach sportif en vérifiant le matériel présent dans mon sac. Je fais de même en vérifiant également son épaisseur vestimentaire. Et oui, mademoiselle a besoin de porter de nombreuses couches de pulls car elle craint le froid. Or à Cilaos, en pleine nuit, ça caille !!!! … heureusement en mars nous venons en bretagne. Elle aura l’occasion de profiter du soleil omniprésent et donc de se découvrir un peu.

 

 

 4 heures du matin, des lucioles envahissent les rues de Cilaos. Pour trouver le stade, un seul mot d’ordre : suivre la procession de ces centaines de coureurs plus ou moins bien équipés. Certains trouvent des abris de fortune pour faire barrage au vent glacial qui vient caresser leurs cuisses, d’autres arrosent les fleurs qui sont déjà bien jolies. Je ne garantie pas l’état des fleurs le lendemain…..

 

L’entrée du stade est fixée à 1 heure 30. Une fois dans ce haut lieu du sport, il me sera impossible d’en ressortir. Je reste alors au coté de Nath pendant quelques minutes, reçois ses encouragements et prend la décision de pénétrer dans ce sas de départ. Après le contrôle de mon matériel obligatoire, je me joints aux autres demi-fous et commence à me laisser envahir par le stress. Les loupiotes augmentent, le temps défile, les coureurs commencent leurs footings d’échauffement. Moi-même, j’entame plusieurs lignes droites avant de me placer derrière la ligne. Le départ est imminent, les coureurs se serrent d’où la proximité de notre visage avec les sacs de nos voisins.

 

Puis, le président du grand raid suivit par l’ensemble des coureurs ou autres spectateurs de la nuit commencent le décompte de 10 à O. Et nous voilà lâcher vers un chemin qui se voudra long, escarpé, magnifique et plus ou moins éprouvant. Le rythme est très soutenu d’où ma décision de laisser les gens faire leurs « fous » et de ne pas me griller dès les premiers hectomètres.

 

Nous quittons Cilaos de nuit et le long cortège de lumière se met en place. La chenille fluorescente s’étale sur les 6 premiers kilomètres avec au programme de la route en faux plats montant jusqu’au pied du col du Taîbit. J’effectue cette portion du parcours en courant sans jamais marcher. Mon rythme reste soutenue mais en de ça de mes possibilités…. Le chemin est encore long, très long…….

 

 Puis, c’est le début du sentier qui va me faire quitter Cilaos pour rentrer dans Mafate. Mais pour cela, je dois m’élever à 2000 mètres d’altitude !!!! Je monte à mon rythme, cherche mes appuis, me fais dépasser par un certain nombre de coureurs. Puis, me voilà dans la descente vers Marla et je me lâche. Le jour fait son apparition et la vue sur Mafate est splendide. Mais pas le temps de jouer au touriste.

 

Une descente rapide et technique jusqu’à l’ilet où je suis passé en août avec Solène et Cyrille. Petite pensée à eux. Pointage et passage très rapide à Marla. J’y croise mon propriétaire qui me demande des nouvelles de ma voiture. J’écourte la conversation car comment dire, pas trop le temps….Pas de ravitaillement, j’ai tout prévu dans mon sac. Je me prends un petit gel, j’hésite à remplir mon kamel back et finalement j’opte pour un remplissage du côté du sentier scout. Ensuite, le col de fourche se passe très bien puisque je ne cesse de dépasser des coureurs. Je suis sur une autre planète et mes jambes me satisfont à merveille !!!Tout roule ou plutôt tout court.

 

Passage au sentier scout, me voilà au 22 ème kilomètre. Je me cale derrière trois coureurs que je ne lâcherais pas jusqu'à Aurère. La descente du sentier scout a fait mal aux muscles avec un réel effort de concentration pour travailler les appuis et éviter la chute. Quelques quartiers d’orange à Aurère et me revoilà partit sur les sentiers. Tout va….. Je suis serein avant d’entamer ma descente vers la rivière des galets.

 

 

 Beaucoup de relances jusqu’au prochain poste de ravitaillement très attendu. J’aperçois le site de deux bras, je suis juste à 29 Kms de l’arrivée et surtout au pied de la terrible ascension qui mène à Dos d’âne. Yoann qui joue le rôle de bénévole kiné m’encourage, me propose un massage…Celui-ci est refusé car devinez, pas le temps…Et oui en cette belle journée d’octobre, je n’ai jamais le temps.

 

 

 Je repars en trottinant avant d’être rapidement stoppé par le mur qui se dresse devant moi. Cette ascension sera vécu comme infernal et surtout interminable. Le moindre caillou a pu me servir de chaise de repos avec un angle de vue privilégié sur les nombreux coureurs qui ont pu me dépasser. J’ai beaucoup de douleurs, un manque de lucidité et n’ai plus le courage d’avancer. Chaque mètre devient une difficulté avec la survenue de crampes au niveau des quadriceps. Je m’hydrate et doit également gérer les propos déplacés d’un randonneur qui avait mal choisi son jour pour se faire une ballade. Ce touriste a choisi de m’accompagner toute la montée en me disant au combien j’étais sûrement mal entraîné, que je n’avançais vraiment pas vite, que je « n’avançais à rien »….. Pour vous dire, lorsque je m’asseyais sur une pierre, il ne trouvait pas mieux de s’asseoir à mes côtés. Je suis resté calme, très calme mais je sais au combien il m’a épuisé !!!

 28

 L’arrivée à l’église de dos d’âne s’est fait attendre mais quel plaisir de voir au loin Nath et Gigi. Elles jouent au paparazzi malgré le triste spectacle que je donne à voir : un gars au bord de la rupture, tout courbé, l’air triste qui ne pense qu’au stade de dos d’âne afin d’y abandonner. Elles marchent à mon allure. Je pointe et je m’accorde de longues minutes de réflexions. Après des questionnements divers et variés, je donne rendez vous à Nath au Colorado (15 Kms plus loin) et reprend le chemin avec Christophe (le mari ce Cécile une collègue kiné).

 

 

 Je grimpe le bon raidillon vers la crète. Arrivée en haut, je m’alimente et tout doucement ressent la disparition de mes douleurs et le retour de ma motivation. L’entraînement va me servir dans les kilomètres qui s’offrent à moi. Je repars gonflé à bloc sur les sentiers vallonnés et entame l’ascension casse patte du piton Bâtard. Et puis, je m’étonne de conserver un rythme très élevé, de doubler de nombreux coureurs et surtout de peu marcher. Ce sera la cas jusqu’au Colorado. Mes supportrices sont d’ailleurs étonnées de me voir cavaler alors qu’elles m’ont quitté à l’agonie…Ah le sport !!

 

 Je mange un peu de sel au ravitaillement et prend la direction du sentier qui va m’amener vers St denis. 5 Kms de descente technique que je négocie à un moindre rythme. Je rattrape un coureur et fait toute la descente derrière lui. Je n’aime pas cette partie du parcours avec une crainte importante de la chute bête. Alors, cool cool……

 

Puis, je débouche sous le pont Vin shan. Nath court à mes cotés jusqu'à l’entrée du stade. Me voilà à l’arrivée après 11H 18 d’effort. Pour couronner le tout, je suis très content de ma 77 ème place. Après 10 mois de course de montagne, je trouve que le résultat est plutôt positif. Actuellement, une semaine après cette épreuve, je marche et cours sans difficultés. Je déclare juste la mort d’un ongle et une douleur sous la plante de pied gauche (aponévrosite sûrement).

 

 

 

 Merci à Nath pour tout son amour et soutient tout au long de ce semi raid mais aussi durant ces longs mois d’entraînements avec quelques dimanches sacrifiés.

 

Merci à Gigi pour son assistance à Dos d’âne, au Colorado et ses applaudissements à la redoute. Merci à Claire pour sa présence à mon arrivée.

 

Merci à tout ceux qui ont de près ou de loin participé à mon effort.

 

Merci à toute l’équipe de Deniv qui rend plus conviviale et motivante la pratique de la course de montagne. Merci au coatch. Bravo à tous les finishers et surtout félicitation Thierry !!

 

Merci à tous les coureurs qui m’ont soutenu dans la montée de dos d’âne car j’en avais vraiment besoin.

 

Pas merci au randonneur de dos d’Ane car pas sûr que tu serais arrivé au village si t’avais été aussi infecte avec d’autres coureurs. Je suis un peu trop gentil moi…..

 

Ps : au fait,….., pourquoi pas se lancer dans une aventure deux fois voire beaucoup plus barré que celle-ci…. Oui vous savez de quoi je parle…… le grand raid bien sûr !!!!!

Partager cet article
Repost0
12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 12:51

Pieds creux, pieds plats, pieds beaux, pieds à terre, pieds multi-couleurs, pieds abîmés, pieds propres, pieds américains, métropolitains, pieds savatés, pieds lumineux car ampoulés, pieds tinés, pieds rafeu, pieds par milliers aujourd’hui au stade la redoute à la recherche des pieds savants qui possèdent le précieux sésame à savoir le dossard tant souhaité, ce truc carré décoré par un numéro et un code barre.

 

 Et oui, c’est la foire aux pieds, presque les soldes. (Les miens sont invendables car des pieds sans ongles c’est infréquentable…)Mais cet étiquetage à un intérêt : vendredi matin, il va permettre à tout ces pieds de franchir la ligne de départ avant d’avancer un pied devant l’autre sur les sentiers qui risquent d’être bien glissants au vu du temps pluvieux de ces derniers jours.

 

 Me voilà donc tout proche de ce départ qui s’offre comme un aboutissement de multiples entraînements mais également comme le début d’une aventure hors du commun. Bien sûr, ce n’est que le semi raid et à côté de son grand frère le grand raid, le coureur pourrait y voire une demi aventure, une demi douleur, un raid plus abordable, plus facile… Mais, avant de parler, il faut plutôt se pencher sur chaque coureur.

 

Car pour chacun d’entre nous, cette course se présente comme un nouveau défi, une aventure qui est le plus souvent unique. La mienne s’est le choix de participer au semi raid, 67 Kms avec 4000 mètres de dénivelé positif. Une distance que je n’ai jamais abordé ni en compétition, ni en entraînement. Je pars donc dans l’inconnu comme beaucoup de grands raideurs. Et plus le départ approche et plus le stress augmente… Une question me hante : Aurais-je du m’aligner sur « la droite des folles » au lieu de « la diagonale des fous »????

 

 

Après un léger et ultime footing de 30 minutes, je viens de préparer mon sac du semi avec minutie. Je vais vous décrire l’équipement qui sera le mien vendredi à 4 heures du matin pour le départ.

 

Tout d’abord, je vous présente les objets obligatoires : le dossard bien sûr, le Tshirt officiel (en coton !!!) de la course à porter au départ et à l’arrivée, une lampe frontale, des piles de rechange, une couverture de survie, une réserve d’eau d’un minimum d’un litre, un sifflet, deux bandes de contention élastique et un vêtement de pluie.

 

A cela s’ajoute mon cuissard (et oui je cours pas nu dans la montagne), le maillot de mon club Deniv (pour la majorité du parcours), des gants en cas de grands froid, mes chaussures ( des montrails ; pas de claquettes), mes semelles orthopédiques, des chaussettes adaptées, une belle casquette orange, un paquet de mouchoirs (on ne sait jamais…), un téléphone portable (et oui , un choix personnel mais je préfère) et de la nourriture sous formes de gel et barres énergétiques.

  2

Pour finir, un élément très important : le soutien et l’assistance de ma chérie qui sera présente au départ, à dos d’Ane, au Colorado et à l’arrivée en espérant que j’accède à tout ces points de rendez vous.

 

 

 Ah comment oublier de vous parler de mon alimentation actuelle ou plutôt annuelle comme vous diront certain….. Et bien, j’en ai quand même plein les pattes de ces kilos de pâtes que j’ingurgite en ce moment. Je mange des pâtes, je cauchemarde des pâtes, je vois des pâtes partout, cela en devient pathétique ou plutôt sympathiques. Cela dépend pour qui…..

 

 

Maintenant au dodo car le sommeil est également une composante importante.

 

Pour suivre mon aventure, allez sur le site internet du grand raid puis cliquez sur parcours individuel. Mon numéro de dossard : le 5066. Merci pour vos encouragements.

 

 

Partager cet article
Repost0

Profil

  • Arnaud Moisan
  • Tu peux toujours courir... Et je cours, je me raccroche à mes baskets tant sur le tartan, le bitume ou les sentiers. Par ce blog, j'espère vous faire partager un peu de ma passion pour la course de fond
  • Tu peux toujours courir... Et je cours, je me raccroche à mes baskets tant sur le tartan, le bitume ou les sentiers. Par ce blog, j'espère vous faire partager un peu de ma passion pour la course de fond